A partir de la Renaissance, les Occidentaux ont fait la découverte de cultures différentes dans des régions inconnues grâce au développement des techniques (transports, instruments de mesure maritime..). Le début de la mondialisation s'est traduit par une expansion (militaire, coloniale, économique) de l'espace et a fait apparaître l'espace mondial comme un « monde fini ».
L'hégémonie de l'Europe, puis de l'Occident en général, dans les domaines économiques, militaire depuis le XIXe siècle, a conduit à ce que certains appellent la mondialisation, terme polysémique qui traduit d'un point de vue économique l'existence d'un marché mondial unifié de marchandises et de capitaux, l'existence de stratégies mondiales pour les FMN (firmes multinationales) qui sont surtout américaines et européennes. Ainsi, la culture européenne a légitimé l'universalisation de ses pratiques et de ses valeurs en se référant à sa supériorité technique, à l'idéologie du progrès et de l'efficacité indissociable de la rationalisation qui tend à s'étendre à toutes les activités humaines, y compris aux activités économiques où tous les acteurs maximisent leurs profits dans le cadre d'une organisation du travail autonome, à partir des moyens dont ils disposent. De fait, les produits industriels des « sociétés modernes et industrielles », qui se diffusent à un niveau mondial, apparaissent aussi comme des produits culturels, ce qui amène à se demander dans quelle mesure la mondialisation des industries culturelles conduit les innombrables cultures de la tradition à s'aligner sur un modèle culturel unique modelé par les Etats-Unis d'Amérique, une « coca-colonisation ». La diffusion de produits culturels suffit-elle à produire une culture uniforme dans le monde entier ?
[...] L'érosion des cultures singulières. La diffusion du marché, des techniques, des biens culturels occidentaux à contribué à l'érosion rapide, efficace et irréversible des cultures singulières à l'échelle planétaire. D'une part, les conquêtes coloniales se sont accompagnées d'une destruction de certaines cultures singulières par désorganisation de l'économie et de la structure sociale locale, déplacement des populations vers des réserves pour les Indiens d'Amérique dont certaines tribus étaient nomades. D'autre part, les révolutions industrielles ont facilité les contacts entre les diverses cultures et la diffusion des techniques et de biens particulièrement désirables. [...]
[...] Une technique industrielle que l'Occident a créée s'exporte à travers le monde entier qui l'accueille avec frénésie. Va-t-elle, en imposant partout un même visage : buildings de béton, de verre et d'acier, aérodromes, voies ferrés avec leurs gares et leurs haut-parleurs, villes énormes qui, peu à peu, s'emparent de la majeure partie des hommes ; va-t-elle unifier le monde ? Cependant, la civilisation industrielle exportée par l'Occident n'est qu'un des traits de la civilisation occidentale. En l'accueillant, le monde n'accepte pas, du même coup, l'ensemble de cette civilisation, au contraire. [...]
[...] Les modalités de transmission de la culture limitent aussi l'uniformisation culturelle. Les cultures-traditions sont historiquement et localement situées, et les produits culturels sont reçus, décodés, recodés, domestiqués, réappropriés : ainsi la pratique du football chez les Gahaku- Kama a été réinterprétée pour correspondre aux valeurs de cette ethnie de Nouvelle-Guinée qui refuse la compétition, ne s'arrêtant de jouer que lorsque les deux équipes parviennent au match nul. Aussi le phénomène de diffusion des produits culturels doit-il être reconsidéré en prenant en compte le processus d'acculturation : les changements dans les modèles culturels initiaux d'un groupe nécessitent un contact continu et direct entre des groupes d'individus de cultures différentes, ce qui ne permet pas la diffusion de CNN, par exemple. [...]
[...] R.Kuisel (entretien) Américanisation de la résistance française Sciences humaines, hors –série Nº14, septembre-octobre 1996. Document 2 Pour couvrir des coûts fixes importants en exploitant une organisation mondiale de la production, la solution la plus simple serait de concevoir des produits mondiaux standardisés, de les produire en fonction des avantages de coût des différents pays et de les vendre sur un grand nombre de marchés. Cette démarche, économiquement logique, se heurte notamment au maintien de nombreuses spécificités des marchés locaux qui vouent à l'échec les démarches de standardisation trop simplistes. [...]
[...] : les séries américaines sont traduites, les automobiles vendues en Europe sont équipées de pots catalytiques mais la diffusion n'implique pas nécessairement la réception des messages : de nombreuses zones ont un niveau de vie qui ne permet pas un taux d'équipement suffisant pour assurer la diffusion de CNN, tous les individus de la planète ne parlent pas l'anglais. C'est pourquoi la mondialisation culturelle est un abus de langage et concerne d'abord les pays les plus développés qui tentent aussi de limiter l'intrusion américaine par des réglementations diverses (quotas de chansons françaises sur les ondes par exemple). Des processus de transmission complexes. [...]
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