Dans quelle mesure l'évolution du niveau d'instruction moyen favorise-t-elle la mobilité sociale ?

Résumé du document

Depuis les années 1960, en France l'instruction est devenue assez rapidement une notion primordiale dans les moeurs des familles. En effet, en 1970 seulement un jeune sur sept en moyenne pouvait prétendre détenir le diplôme du baccalauréat, aujourd'hui ce chiffre est d'environ trois jeunes sur cinq. Si toutefois autrefois l'obtention d'un diplôme garantissait presque à coup sûr une place assez aisée dans le monde professionnel, cela a beaucoup changé aujourd'hui. A titre d'exemple, en 1970, 75% des bacheliers pouvaient devenir cadres, aujourd'hui seulement 25% peuvent y prétendre.

Le niveau d'instruction moyen a certes augmenté au cours du siècle dernier, le suivi des études est devenu chose courante pour les nouvelles générations mais la hausse du niveau moyen d'instruction et des effectifs scolarisés a-t-elle réellement réduit l'inégalité dans la réussite sociale, scolaire et professionnelle ?

Extraits

[...] Cependant, ce masque ne pourra certainement pas se diffuser pour tout le monde, car les personnes possédant un capital social plus important auront de meilleures relations pour s'intégrer dans la vie active. Il est évident que la hausse moyenne du niveau d'instruction a un impact conséquent sur la mobilité sociale. Cette corrélation s'accentuera certainement dans les années à venir, car le niveau d'instruction augmente peu à peu. Malgré le fait que l'éducation soit un facteur de mobilité dont l'importance est bien réelle, celle-ci ne doit pas être surestimée, lorsque des proportions importantes de chaque classe d'âge ont accès à l'enseignement supérieur. [...]

[...] Dans quelles mesures l'évolution du niveau d'instruction moyen favorise-t- elle la mobilité sociale? Depuis les années 1960, en France l'instruction est devenue assez rapidement une notion primordiale dans les moeurs des familles. En effet, en 1970 seulement un jeune sur sept en moyenne pouvait prétendre détenir le diplôme du baccalauréat, aujourd'hui ce chiffre est d'environ trois jeunes sur cinq. Si toutefois autrefois l'obtention d'un diplôme garantissait presque à coup sûr une place assez aisée dans le monde professionnel, cela a beaucoup changé aujourd'hui. [...]

[...] L'inflation des prix des diplômes est donc un obstacle à la mobilité sociale. Cependant, pour les personnes ayant pu obtenir de bons diplômes, venant de tous milieux, nous pouvons admettre que leur obtention cache quasiment complètement le milieu social d'origine. N'oublions pas non plus l'importance de la capacité des parents à pouvoir payer une école plus prestigieuse ( privée le plus souvent) à leurs enfants, qui leur permettra de mieux réussir leurs études. Il y a une forte corrélation entre le niveau d'étude et la position sociale, c'est ce qu'ont démontré des études très poussées sur la mobilité sociale, notons cependant une nuance à cause de la dévaluation des diplômes. [...]

[...] En effet, cette démocratisation scolaire n'a pas abouti à une société beaucoup plus fluide et la mobilité nette reste singulièrement limitée. Cependant, peut-on affirmer qu'une société plus mobile est nécessairement moins inégalitaire? Bibliographie indicative Dominique Merlié et Jean Prévôt. La mobilité sociale, La Découverte p. Pierre Bourdieu. La distinction, Les Editions de Minuit p. [...]

[...] Nous assistons donc d'une part à une dévaluation des diplômes, et d'autre part à une compétition de plus en plus accrue en terme d'offre d'emploi. Certes, les diplômés sont de plus en plus nombreux et de mieux en mieux diplômés, mais ils n'ont plus la même garantie qu'auparavant d'obtenir un statut social comparable à celui qui leur était offert en période de croissance économique forte. Le niveau a monté, mais l'emploi n'a pas connu la même évolution. Il faut toujours plus de diplômés pour moins d'emplois: "La possession d'un diplôme n'est plus une condition suffisante pour obtenir un emploi qualifié; mais elle est devenue une condition nécessaire, d'autant plus nécessaire que la concurrence est devenue plus vive". [...]