L'histoire des loisirs depuis le XVIIIème siècle nous montre qu'on est passé d'une conception étroite et attachée à l'utile à des pratiques ludiques, dépourvues de toute considération morale ou utilitaire. En effet, la définition du loisir n'a pas cessé de s'assouplir et de s'élargir. Ainsi, selon Pascal Ory, ce n'est rien d'autre que le temps libre.
L'augmentation de la place des loisirs dans la société est à mettre en corrélation avec les progrès économiques, la baisse du temps de travail et l'allongement de la vie. Elle permet une diminution du stress lié au travail, et elle va permettre aux individus de prendre le temps de s'occuper d'eux-mêmes. Mais cette augmentation de la part des loisirs peut également avoir des effets néfastes sur la société tels que le sentiment d'exclusion ou d'inégalité.
Ainsi, on peut se demander en quoi la société de loisirs peut-être une société conflictuelle ?
Pour cela, après avoir étudié dans un premier temps le loisir en tant que négatif du travail et de la production (I) en décrivant d'une part la recherche de la diminution du temps de travail (A), puis d'autre part en établissant un lien entre loisir et consommation grâce notamment à la théorie de la classe de loisir de Thorstein Veblen (B), nous verrons dans un second temps le danger d'une trop grande place des loisirs dans la société (II). Pour cela, nous analyserons en quoi le loisir est le reflet des inégalités des chances (A), puis nous verrons comment le loisir peut provoquer une montée de l'exclusion et de l'insécurité (B).
[...] II/ Les dangers d'une trop grande place des loisirs dans la société La consommation des loisirs nécessite un certain capital financier. Mais tout le monde n'a pas les ressources budgétaires suffisantes pour meubler leur temps libre. Ainsi, on va constater que l'accès aux loisirs peut être d'une part à la base des inégalités des chances, et d'autre part source d'exclusion et d'insécurité. L'accès aux loisirs, reflet des inégalités des chances P.H. Plumb définit le loisir comme le fait d'avoir du temps et de l'argent. [...]
[...] Dans quelle mesure est-il possible de justifier qu'une société de loisirs est une société conflictuelle ? Introduction La notion de loisir du latin licere (ce qui est permis), est définie dans l'Encyclopédie de Diderot et d'Alembert (1751) comme étant le temps vide que nos devoirs nous laissent, et dont nous pouvons disposer d'une manière agréable et honnête. Si notre éducation avait été bien faite et qu'on nous eût inspiré un goût vif de la vertu, l'histoire de nos loisirs serait la portion de notre vie qui nous ferait le plus d'honneur après notre mort et dont nous nous ressouviendrions avec le plus de consolation sur le point de quitter la vie : ce serait celle des bonnes actions auxquelles nous nous serions portés par goût et par sensibilité, sans que rien nous y déterminât que notre propre bienfaisance L'histoire des loisirs depuis le XVIIIème siècle nous montre qu'on est passé d'une conception étroite et attachée à l'utile à des pratiques ludiques, dépourvues de toute considération morale ou utilitaire. [...]
[...] Ainsi, on peut se demander en quoi la société de loisirs peut-être une société conflictuelle ? Pour cela, après avoir étudié dans un premier temps le loisir en tant que négatif du travail et de la production en décrivant d'une part la recherche de la diminution du temps de travail puis d'autre part en établissant un lien entre loisir et consommation grâce notamment à la théorie de la classe de loisir de Thorstein Veblen nous verrons dans un second temps le danger d'une trop grande place des loisirs dans la société (II). [...]
[...] En effet, les plus pauvres vont admirer la richesse et la puissance de la classe de loisir, et ils vont tenter par tous les moyens de l'imiter. Ainsi, en consommant lui-même du loisir à outrance, le pauvre tente de rivaliser avec le riche. Les tensions entre riches et pauvres sont donc absorbées par l'idéologie de la classe oisive. Au final, les individus vont consommer de plus en plus de loisirs afin d'affirmer leur place parmi les autres. Par conséquent, le loisir va être la finalité du travail. [...]
[...] Ainsi, quand il était Premier Ministre, Jean-Pierre Raffarin ne voulait pas que la France se transforme en vaste parc de loisirs Pour d'autres, la part de plus en plus importante des loisirs dans la société minerait le moral des Français. Selon Jean-François Copé, trop de loisirs conduit à la débauche et à l'immoralité. Au final, le temps de loisir est vu comme le négatif du travail. En effet, les individus vont vouloir de plus en plus de temps libre pour consommer des loisirs alors que paradoxalement, ils n'ont pas beaucoup d'argent. [...]
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