Médias alternatifs, tiers-lieux culturels, espace public, Médiapart, Chris Atton, Ray Oldenburg, Hannah Arendt
Le terme « médias alternatifs » (alternative media) nous vient du chercheur Chris Atton au début des années 2000. Il désigne une nouvelle tendance dans le journalisme qui consiste à produire de l'information différemment et indépendamment des médias de masse traditionnels, qui jusqu'ici contrôlaient le champ de l'information et ne donnaient la parole qu'à une minorité de personnes, entre autres les journalistes officiels.
L'émergence des médias alternatifs s'est vue accrue avec l'arrivée fracassante du numérique et d'internet, et donc la possibilité de produire et partager du contenu de n'importe où et à destination de n'importe qui. En outre, les médias alternatifs contestent une idéologie dominante dans le milieu du journalisme et prônent l'émancipation et la liberté de la parole. Ils permettent à la fois une production plus libre, une nouvelle créativité, sans barrières, et une participation collective.
[...] Médias alternatifs et tiers-lieux culturels : un renouveau de l'espace public ? Introduction Le terme « médias alternatifs » (alternative media) nous vient du chercheur Chris Atton au début des années 2000. Il désigne une nouvelle tendance dans le journalisme qui consiste à produire de l'information différemment et indépendamment des médias de masse traditionnels, qui jusqu'ici contrôlaient le champ de l'information et ne donnaient la parole qu'à une minorité de personnes, entre autres les journalistes officiels. L'émergence des médias alternatifs s'est vue accrue avec l'arrivée fracassante du numérique et d'internet, et donc la possibilité de produire et partager du contenu de n'importe où et à destination de n'importe qui. [...]
[...] Cette notion de collectif n'est pas sans rappeler les tiers-lieux culturels, lieux publics dans lesquels les usagers peuvent échanger et collaborer sur des projets, à l'image des Fab Lab ou des espaces de coworking. Ils assurent donc une fonction à la fois culturelle et sociale ; il s'agit autant d'espaces de travail que d'espaces de vie et de rencontres, de débats. Ils participent à la pluralisation de l'espace public au même titre que le journalisme participatif. Tout comme les médias alternatifs, les TLC luttent contre le capitalisme et trouvent une certaine indépendance vis-à-vis des politiques publiques et industries culturelles. Ils forment ce que Isabelle Paillard nommera « micro-espaces publics ». [...]
[...] L'exemple de Médiapart montre un média alternatif tenant également un rôle de tiers-lieu culturel dématérialisé, où chacun est libre de contribuer à l'information à son échelle. Bibliographie Laurence Allard, « Pluraliser l'espace public : esthétique et médias », Quaderni Dominique Cardon, Fabien Granjon, Médiactivistes Laurence De Cock, « Le CNED : laboratoire du néomanagement libéral », publication sur le Club Médiapart Arnaud Idelon, « Tiers-lieu culturel, refonte d'un modèle ou stratégie d'étiquette ? », L'Observatoire Christine Liefooghe, « Le tiers-lieu, objet transitionnel pour un monde en transformation, L'Observatoire Nicolas Pélissier et Serge Chaudy, « Le journalisme participatif et citoyen sur Internet : un populisme dans l'air du temps ? [...]
[...] L'auteure y dénonce, à travers une enquête sourcée, la commercialisation du milieu scolaire à l'image du CNED ainsi que les conditions de travail déplorables des professeurs qui y travaillent. En outre, elle insiste sur le passage d'une relation élève-professeur à une relation client-vendeur. Cet article, au-delà de son contenu, montre selon moi que le journalisme alternatif est un journalisme militant, qu'il favorise le fait de mener l'enquête, de récolter des preuves avant dénonciation, qu'il permet de prendre des positions tranchées et de faire circuler librement des idées. [...]
[...] Il peut aussi bien s'agir d'associations militantes que de médias alternatifs ou de cafés organisant des débats. L'espace public tend ainsi à une pluralisation. Dans les années 90, Laurence Allard étudie les expériences de télévisions de pays et de quartiers : « Réalisés avec la participation de ceux qui les reçoivent, les programmes de ces télévisions locales amateurs font pénétrer le regard du spectateur dans la forme télévisuelle, produisant une redéfinition de l'opposition entre amateurs et professionnels. [ . ] Ces expériences nous semblent ainsi participer à la formation de ces institutions capables de limiter la logique économico-administrative, qui finit par gouverner l'espace public politico-médiatique des télévisions nationales. [...]
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