Le mariage est une institution universelle qui implique l'union entre homme et femme, et qui permet d'établir le statut des enfants. Il implique également plusieurs droits et devoirs entre les conjoints ainsi que leur famille. Le mariage donne généralement lieu à des rituels dont les modalités varient selon les cultures et religions.
Le mariage peut être défini selon plusieurs termes : un contrat, un sacrement, une cérémonie… puisqu'il s'applique au droit, à la morale, à des coutumes… On peut le considérer comme une sorte de contrôle familial ou étatique sur un acte privé.
En tant qu'alliance de deux individus, il implique donc également l'alliance de deux familles ou de groupes de parenté.
On peut distinguer théoriquement quatre types de mariages :
La monogamie, type le plus courant dans nos sociétés occidentales, et donc en France, qui définit l'union entre un homme et une femme.
Le terme de polygamie désigne toutes les formes de mariage plural. Juridiquement, on estime que ce type de mariage couvre environ 80% des sociétés.
La polygynie désigne un mariage dans lequel un homme épouse plusieurs femmes.
La polyandrie, plus rare (présente dans 0,5% des sociétés, désigne un mariage dans lequel une femme épouse plusieurs hommes (on parle de polyandrie fraternelle lorsque les époux sont des frères, ce qui est parfois le cas au Tibet comme nous allons l'étudier).
Le mariage par groupes est l'union entre plusieurs hommes et plusieurs femmes.
Une autre forme de polygamie plus récente est la polygamie sérielle : on prend ses conjoints l'un après l'autre et non en même temps.
Comme il y a en général, sauf en cas d'infanticides, peu de différences entre le nombre d'hommes et de femmes au sein d'une même population, une polygamie est presque toujours compensée par une monogamie.
La polyandrie est rare, et il ne faut pas la confondre avec certaines coutumes qui consistent pour l'époux à se désister temporairement de ses devoirs maritaux au profit d'un visiteur ou d'un ami. La vraie polyandrie se rencontre donc chez certaines tribus d'Afrique et Esquimaux, et surtout au Tibet.
Selon certaines études, il semblerait que la femme tibétaine occupe une place dominante dans son foyer, malgré les multiples époux. Avec notre vision française du mariage, qui semble être un véritable mariage d'amour, on peut alors s'interroger sur les raisons de cette position : le mariage polyandre tibétain est-il une forme de harem au masculin ? Constitue-t-il la seule forme d'union au Tibet ? Est-il lié à d'autres raisons économiques, comme l'infériorité numéraire des femmes ? Quelle est la position du bouddhisme, religion qui prône la paix et l'équilibre, à l'égard du mariage et de ses rites ? Et qu'en est-il réellement du mariage en France ?
Nous étudierons donc dans un premier temps le mariage dit monogame français, face au mariage tibétain, réputé polygame, et nous verrons les raisons de l'existence de ces types de mariage. Nous expliquerons ensuite la façon dont se fait le choix du conjoint dans ces deux sociétés, qu'il soit réglementé ou influencé. Puis, nous verrons de quelles façons se concrétisent ces cérémonies selon des rituels religieux ou non, et quelles places occuperont les époux dans ces unions. Enfin, nous exposerons une vision personnelle sur ces différences culturelles.
[...] Parfois les futurs mariés ne se sont jamais rencontrés avant la cérémonie. Les filles en particulier, n'ont parfois pas grand-chose à dire concernant le choix de leur partenaire. Et encore aujourd'hui, il arrive que si elle est en désaccord avec le choix de ses parents, on organise son enlèvement par le futur mari, complice de la famille de la jeune fille. Elle est forcée à accepter l'époux choisi pour elle par sa famille. Il s'agit d'une pratique tout à fait illégale, mais qui reste encore parfois pratiquée. [...]
[...] Le couple est béni ensuite par l'eau safranée de purification par le lama. Les époux s'offrent mutuellement de la nourriture, dont la symbolique reflète la compassion, l'amour, la joie, et de l'alcool qui représente la sagesse et la connaissance. Pour l'équilibre et la longue vie du couple, les jeunes reçoivent ensuite une khata (écharpe de soie), blanche ou de cinq couleurs, représentant les 5 éléments, et un cordon de bénédiction que le lama place autour de leur cou. Le sol de la maison de la belle-famille, où se déroule la cérémonie, est ornée des huit signes de bonne augure (animaux, objets ou plantes). [...]
[...] Avant la demande en mariage, il est d'usage pour la famille du fiancé d'offrir une khata aux parents de la fille. Cette bande de tissu de soie sauvage, tissée presque aussi finement qu'une toile d'araignée, ou en satin de bonne qualité, d'une longueur de 90cm à 6 mètres, symbolise la pureté et la sincérité. Elle est blanche la plupart du temps. Avant la cérémonie, la fiancée se baigne dans un bain froid d'eau safranée et ses cheveux sont lavés par une jeune fille ayant un thème astral compatible avec le sien. [...]
[...] La place de la religion Au cœur de la cérémonie publique et festive, la religion a toujours sa place, de façon plus ou moins importante, et pour des raisons différentes La croyance supplantée par la tradition Seule 10 à 12% de la population française est catholique pratiquante, mais 40% des mariages se poursuivent à l'église, ce qui représente environ mariages ; on peut expliquer ce phénomène par une recherche de solennité ou le désir de faire plaisir aux générations précédentes. L'arrivée de la mariée devant l'autel est sacralisée, elle entre la dernière, conduite par son père, tandis que le marié l'attend avec sa mère. La cérémonie est agrémentée par de la musique, religieuse ou non, ainsi que par des textes et lectures. [...]
[...] Toutefois, on peut noter que la polyandrie a tendance à disparaître naturellement dans la région autonome du Tibet, en Chine du sud-ouest. En effet, depuis la libération pacifique en 1950, et surtout depuis les années 1980, le Tibet a renforcé les échanges avec l'extérieur dans les domaines économique, culturel, de l'éducation et de la santé. La scolarité des enfants est passée, par exemple, de au début des années 1950 à 88,3% actuellement. Les progrès dans tous les domaines ont eu des conséquences non négligeables sur la polyandrie dans le "Toit du monde". [...]
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