Existe-t-il des lois du changement social ?

Résumé du document

(...) Le changement social correspond à des transformations durables de l'organisation sociale ou de la culture d'une société. Pour Guy Rocher (sociologue canadien), il s'agit d'un phénomène irréversible altérant les structures et l'histoire des différentes sociétés.

Extraits

[...] Boudon (1984) expliquent que beaucoup de chercheurs partent à la recherche de la cause unique, ils en trouvent en effet une, le problème est que ce n'est bien souvent pas le même allongeant la liste des causes et des facteurs à la multitude. Ainsi, le cumul de l'ensemble indique alors la complexité du changement mais ne permet pas d'en dégager des lois et ne l'explique pas, pour Boudon. II/La remise en cause des lois pose un problème épistémologique A/Refus des déterminismes _Karl Popper (1944) Misère de l'historicisme écrit les lois inexorables à la destinée historique sont à ranger invariablement du côté du fasciste ou du communiste tel est le contexte scientifique à la fin de la seconde guerre mondiale. [...]

[...] Cette vision en terme de lois butte à chaque fois sur 3 obstacles qui la tienne en échec : -des situations ouvertes Les lois décrivent des cas où les situations sont fermées où les stratégies possibles sont limitées Boudon compare ainsi l'ivrogne qui cherche sa clef sous le réverbère parcequ'il y fait plus clair, au chercheur qui s'attaque aux processus fermés non parce qu'ils sont plus intéressants mais plus prévisibles Ex : système des ateliers du monde industriel de Crozier -des innovations non-prévisibles Comme Schumpeter l'explique l'apparition des innovations n'a rien de prévisible ou d'automatique -le hasard Ex : rencontre de 2 séries causales indépendantes, une tuile tombe sur un passant, phénomène inexplicable. Pour Boudon, c'est l'intégration ou l'ajout des libertés individuelles qui invalident les visions trop déterministes. C'est ce qui l'amène à refuser les lois du changement social qui n'accordent que trop peu de place aux individus qui eux-mêmes peuvent être porteur de changement. [...]

[...] doit-elle abandonner son ambition de scientificité ? 3 auteurs s'inscrivent dans ce débat aujourd'hui Boudon Cuin ; C.Passeron . _Pour Boudon les changements sont en partie indéterminés, il est trop prétentieux de chercher des lois du changement social ; Il peut-être suffisant de proposer des modèles de certains changements spécifiques, ainsi afin de dépasser ce problème, il propose d' »analyser des processus sociaux partiels et locaux datés et situés. Le changement s'analyse donc en proposant une théorie de moyenne portée comme Merton (1953) et Mendras le propose. [...]

[...] Sur ce dernier point on se rend compte par exemple de la difficulté à analyser le changement social du fait même que celui-ci n'est finalement jamais définitif. Pour Mendras la moyennisation pourrait déboucher sur la fin des classes sociales. Ce postulat n'est en effet pas confirmer, du moins pour Louis Chauvel qui voit dans persistance des inégalités de revenus et de patrimoine la permanence des classes sociales. C/le projet nomologique et la question de la scientificité Le projet initial des sociologues était de faire de la sociologie une science, ce projet de scientificité passe pour Durkheim par l'énonciation de lois du changement social. [...]

[...] Le débat sur le statut scientifique de la sociologie est pour lui en quelque sorte vicié par un contresens épistémologique : donner à la vérité et la fausseté sociologiques le même statut logique que dans les sciences nomologiques. La vérité des théories interprétatives n'est pas de même nature que la vérité des théories expérimentales comme la physique. Le sous-titre du raisonnement sociologique est L'espace non-poppérien du raisonnement naturel. L'identification de l'espace assertorique du raisonnement sociologique comme espace non-poppérien n'est finalement qu'une manière de dire sa spécificité et sa différence par rapport à l'espace logique où se définit la réfutabilité des propositions théoriques propres aux sciences nomologiques. [...]