Les liens sociaux mis à mal par la précarité et les inégalités

Thèmes abordés

Individu, société moderne, liens sociaux, intégration sociale, droits sociaux, assurance maladie, emploi, précarisation, inégalités, règles de vie, intégration sociale élémentaire, processus, ségrégation, mobilité sociale, immobilité sociale, marginalisation, inégalités financières, revenus fiscaux, ménages, logement, ressources, marginalité disqualifiante, aides, État, solidarité organique, chômage, croissance, CDD contrat à durée déterminée, salarié, Robert Castel, désaffiliation sociale, monde du travail, réseau de sociabilité, licenciement

Résumé du document

Tout au long de sa vie, l'individu apprend progressivement les règles de la vie en société grâce aux liens de filiation, de participation élective et de participation organique liés au travail. En les respectant, il gagne ainsi une place dans la société tout entière. Par conséquent, les liens sociaux, c'est-à-dire l'ensemble des réseaux de relations qui maintiennent les individus en contact, sont essentiels à la construction de ceux-ci. En outre, le travail est une instance d'intégration sociale élémentaire dans les sociétés modernes, dans laquelle en découlent de nombreux avantages, comme les revenus qui permettent la consommation, les droits sociaux (comme l'assurance maladie) et les liens sociaux (comme les collègues). Cependant, une forme de précarisation de l'emploi ainsi qu'une forte augmentation des inégalités fragilisent ce processus.

Extraits

[...] En outre, le travail est une instance d'intégration sociale élémentaire dans les sociétés modernes, dans laquelle en découlent de nombreux avantages, comme les revenus qui permettent la consommation, les droits sociaux (comme l'assurance maladie) et les liens sociaux (comme les collègues). Cependant une forme de précarisation de l'emploi ainsi qu'une forte augmentation des inégalités fragilisent ce processus. Nous étudierons en quoi la précarité et les inégalités peuvent-elles nuire aux liens sociaux. Nous verrons, dans un premier temps, les conséquences des inégalités financières sur le lien social puis dans un second temps les conséquences de la précarité du travail sur ce lien. [...]

[...] Pour conclure, dans un monde de plus en plus articulé par la solidarité mécanique, le travail est devenu une instance essentielle aux liens sociaux. En revanche, cette division du travail a également fragilisé certains liens sociaux dans le cas des inégalités socio-économiques et de la précarité du travail. Cependant le travail n'est pas la seule instance à avoir des conséquences dramatiques en termes de liens sociaux, cela peut aussi être le cas lorsqu'il y a une rupture des liens familiaux. [...]

[...] Ces populations sont maintenues dans un cercle vicieux d'inégalités dans lequel l'échec scolaire et le chômage se consolident mutuellement. Ces populations sont donc souvent condamnées à une marginalité disqualifiante et à un manque d'estime de soi faisant courir le risque d'une baisse significative des liens sociaux. Ce sentiment de déclassement peut également venir du fait que ces populations, comme le montre le document bénéficient davantage d'aides par l'État puisque près de 70% touchent des allocations contre seulement 47,5% pour le reste de la population française. [...]

[...] Lorsque la ségrégation semble fondée sur des inégalités économiques, sociales et culturelles et qu'elle est marquée par des frontières très strictes qui limitent les contacts sociaux entre les différents groupes, elle devient un problème pour la cohésion de la société. Cette ségrégation peut s'observer grâce au document 3 qui nous montre que dans les quartiers prioritaires des populations sont marginalisées. Or cette marginalisation est notamment due à des inégalités financières. En effet les revenus fiscaux des ménages de ces populations des quartiers prioritaires sont de 11.431 euros annuels contre 23.440 euros pour la population générale, soit près de 48% de moins. Dès lors, l'intégration dans la société est mise en difficulté. [...]

[...] Les individus perdent un lien social important et se sentent sans valeur dans la société. L'augmentation de la précarité du travail, quant à elle, met en péril la sécurité de l'emploi. En effet, le nombre de salariés en contrat à durée déterminée (CDD) ou en travail temporaire qui ne bénéficient pas d'une protection et de lien social permanent augmente considérablement. Ainsi, selon le sociologue Robert Castel (doc le travail est la principale source qui assure notre identité. Robert Castel nous montre donc bien qu'un individu peu ou pas intégré dans le monde du travail peut entrer dans une zone de vulnérabilité, ce qui lui fait courir un risque élevé de désaffiliation sociale, qui se définit comme une absence de participation à toute activité sociale ainsi qu'à un isolement. [...]