La socialisation « c'est l'ensemble des processus par lesquels l'individu est construit, on dira aussi formé, modelé, façonné, fabriqué, conditionné, par la société globale et locale dans laquelle il vit, processus au cours desquels l'individu acquiert, apprend, intériorise, incorpore, intègre, des façons de faire, de penser et d'être qui sont situées socialement », selon Muriel Darmon (Darmon M., La socialisation, Armand Colin, collection « 128 », 2006, p6). Par société globale et locale, Muriel Darmon entend des instances de socialisation qui éduquent l'individu tout au long de sa vie. Ces instances sont la famille, l'école, le travail, le milieu associatif, religieux et politique.
À partir de cette définition, on peut se demander : Quelle place occupe la culture familiale à l'école, dans la classe de première année de maternelle ?
Afin de s'interroger sur ce sujet, nous analyserons les acteurs en jeu dans le processus de socialisation dans le cadre du sujet, à savoir l'école et la famille qui socialisent, et l'enfant de première année de maternelle qui est socialisé. Et nous tenterons une description des valeurs et procédés éducatifs qui incombe à chacun. Après avoir dressé le portrait de chaque acteur du processus de socialisation, nous analyserons les liens qui les unissent à travers les variations des représentations et procédés éducatifs de chacun.
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En premier lieu, notre enquête s'intéresse à deux instances de socialisation : l'école, plus précisément la classe de première année de maternelle, et la famille.
D'abord, Darmon s'interroge sur le terme « socialisation par l'école » (Darmon M., 2001, p530). Dire cela signifie que l'école est une instance de socialisation singulière, uniforme. Or c'est faux en deux sens (Darmon, 2001, p530). Tout d'abord, la socialisation par l'école c'est à priori la socialisation comme oeuvre de l'institutrice. Or les enseignants sont différents donc leur processus de socialisation le sont également. Ce qui implique déjà de relativiser la socialisation comme oeuvre uniforme de l'école puisqu'il y a plusieurs processus de socialisation en fonction de l'enseignant.
Le second problème rejoint le premier puisqu'il existe au sein de l'école une pluralité d'agents de socialisation qui dépasse les différences entre enseignants. En plus de ces derniers on a notamment les ATSEM que Darmon cite en exemple (Darmon 2001, p530). Le rôle de cette dernière est pour Darmon vu comme un rôle utilitaire, subordonné, « un sale boulot » (Darmon 2001, p530) (...)
[...] L'école est donc une continuité et la réussite scolaire signifie réussite sociale. En plus de la réussite, on vise l'excellence. Concernant les familles immigrées, Montandon et Sapru (Montandon, Sapru p133) expliquent qu'elles nourrissent aussi des ambitions pour leur enfant et l'école joue un rôle très important. Elles attendent que l'école s'occupe de l'instruction de leurs enfants, la transmission de savoirs scolaires spécifiques. Mais s'ils voient l'intérêt des apprentissages, la question de l'éducation des valeurs ne concerne pas l'école à leurs yeux mais la famille. [...]
[...] Si une fille joue avec une voiture et qu'un garçon veut cette voiture, l'ATSEM donne la voiture au garçon, la voiture étant associée comme jouet masculin. L'enseignante semblait restait plus neutre (Darmon p532). Tout comme dans la famille, l'école veut transmettre des normes à l'enfant. L'une d'elle consiste à fonder un lien de l'enfant à son environnement scolaire en se séparant de l'environnement familial. C'est-à- dire que l'environnement familial est présent dans l'école mais l'enfant doit le distinguer de l'école (Darmon p536). Concrètement, Darmon nous dit que cela se voit fréquemment avec la présence et la séparation des coins famille (ou maison) et école. [...]
[...] Tableau résumant les différents styles éducatifs des familles. Mais s'arrêter aux typologies théoriques des familles n'est pas suffisant. Il faut voir selon quels facteurs d'influence une famille aurait un style éducatif différent d'une autre. J'utilise le terme de facteurs d'influences pour éviter de tomber dans le travers des théories déterministes. Cela signifie que toutes les familles de milieu populaire n'ont pas un style particulier par exemple mais certains milieux sociaux sont davantage porteurs de certains styles. Donc d'après une synthèse des deux articles précédents, il y a plusieurs facteurs d'influence tels que le milieu social, les générations parentales, la place des enfants, la composition familiale (nombre d'enfant(s), rang de naissance, famille monoparentale ou recomposée . [...]
[...] Un parent très présent physiquement (qui va rentrer dans la classe, qui va dialoguer avec l'enseignante, qui emmène son enfant à l'école régulièrement) sera jugé par l'enseignante comme un parent investit dans la relation à l'école (Darmon p521). Aussi, il va y avoir un effet boule de neige. Ceux qui seront très présents deviendront des destinataires privilégiés, fréquents et informés, laissant de côté les autres. Les classes moyennes sont jugées très présentes. Les classes supérieures sont jugées comme trop distantes. Et les classes populaires comme n'ayant aucune présence et pas de discussion. Ensuite, l'école défend la participation de l'enfant comme critère de réussite. [...]
[...] Ils apprendraient plus à l'école qu'à la maison. La maison sert surtout à jouer tandis que la fonction d'apprentissage est imputée à l'école. Les discussions scolaires sont aussi différentes des discussions familiales (Florin p34). À l'école, l'enfant raconte des histoires tandis qu'à la maison il parle d'activités communes avec les parents notamment sa vie scolaire. À l'école, ils sont aussi capables de se situer par rapport aux normes. Par exemple, ils peuvent dire s'ils participent ou non. Ils peuvent aussi percevoir les différences de situations. [...]
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