La notion de justice évoque à la fois une valeur et une institution. La justice sociale fait d'abord référence à la valeur. Mais le propre de la justice sociale est d'inscrire la valeur de justice dans un contexte institutionnel. La justice sociale (ou distributive) est l'attribut d'un ensemble d'institutions sociales.
Dans la Théorie de la justice, Rawls distingue deux manières différentes d'être juste pour un individu : soit que celui-ci y trouve son intérêt ou un avantage, soit qu'il accepte un devoir d'équité ou une attitude d'impartialité dans la réalisation des aspirations et intérêts de chacun.
- La première conception, dite de "la justice comme avantage mutuel", apparaît comme une "voie habituelle de la pensée à propos de la justice qui remonte au moins aux sophistes grecs, et qui conçoit l'acceptation des principes de justice comme un compromis entre des personnes au pouvoir à peu près égal qui aimeraient exercer leur volonté les unes sur les autres si elles le pouvaient, mais qui, compte tenu de l'égalité de leurs forces et de leur volonté de préserver leur tranquillité et leur sécurité, reconnaissent certaines formes de conduite que leur dicte la prudence. La justice est conçue comme un pacte entre des égoïstes rationnels dont la stabilité dépend de l'équilibre des forces". Rawls affirme qu'on entrevoit cette conception dans La République de Platon, puis chez Hobbes et Hume.
- La seconde conception, dite de "la justice comme impartialité", implique que le motif de l'action juste tienne au désir d'agir justement de la part de l'agent, c'est-à-dire indépendamment de ses intérêts. Selon Rawls : "L'acceptation d'un devoir d'équité par les participants à une pratique commune est le reflet en chacun de la reconnaissance des aspirations et des intérêts des autres". On trouve cette conception chez Kant.
La notion d'injustice apparaît avec l'émergence du sujet moderne : elle suppose une sensibilité particulière. Injustice et inégalité sont différentes dans la mesure où l'une renvoie à la négation d'une valeur absolue, et l'autre d'une valeur négative.
[...] La justice sociale fait d'abord référence à la valeur. Mais le propre de la justice sociale est d'inscrire la valeur de justice dans un contexte institutionnel. La justice sociale (ou distributive) est l'attribut d'un ensemble d'institutions sociales. Dans la Théorie de la justice, Rawls distingue deux manières différentes d'être juste pour un individu : soit que celui-ci y trouve son intérêt ou un avantage, soit qu'il accepte un devoir d'équité ou une attitude d'impartialité dans la réalisation des aspirations et intérêts de chacun. [...]
[...] La justice comme impartialité ou comme avantage mutuel ? Kant radicalise la tradition contractualiste et aboutit au modèle moderne de la théorie déontologique de la justice. Pour Kant, la recherche des conditions de justice est liée à celle de la liberté dans son acception juridique, c'est-à-dire la liberté d'action circonscrite par les lois. Le droit se définit pour Kant comme "l'ensemble des conditions au moyen desquelles la volonté de l'un peut s'accorder avec celle de l'autre, suivant une loi générale de liberté" (Métaphysique des mœurs). [...]
[...] Ces devoirs mutuels s'incarnent dans la loi : "Il existe une loi vraie, c'est la droite raison, conforme à la nature, répandue dans tous les êtres, toujours d'accord avec elle-même, non sujette à périr, qui nous appelle impérieusement à remplir notre fonction, nous interdit la fraude et nous en détourne. Qui n'obéit pas à cette loi s'ignore lui-même" (Cicéron, De la République). II La question du juste chez les Modernes Il ne s'agit plus de réaliser le juste en fonction d'une conception ordonnée du bien mais d'assurer la justice sociale entre des individus aux droits égaux et aux aspirations variées. La justice sociale n'est plus donnée, elle procède d'une convention entre les hommes. [...]
[...] Même si, en effet, il y a bien identité entre le bien de l'individu et celui de la Cité, de toute façon, c'est une tâche manifestement plus importante et plus parfaite d'appréhender et de sauvegarder le bien de la Cité : car le bien est assurément aimable même pour individu isolé, mais il est plus beau et plus divin appliqué à une nation ou à des cités" (Ethique à Nicomaque). Aristote distingue ensuite deux conceptions de la justice : la justice générale et la justice particulière. La première se rapporte à la loi en général, la seconde à l'égalité. La justice générale dispose l'homme à la vie politique et sociale. [...]
[...] La justice, en tant que vertu, s'oppose à la démesure (hybris), susceptible de ruiner toute humanité. La justice platonicienne Dans le Gorgias, Socrate doit s'opposer à trois interlocuteurs : - Tout d'abord Gorgias qui affirme que la rhétorique permet de déterminer ce qui est juste ou injuste. Socrate distingue la croyance et le savoir et rétorque que la rhétorique ne peut que faire croire à ce qui est juste, et non en assurer la connaissance. - Ensuite Polos qui défend une conception de la justice liée au plaisir. [...]
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