Habitation, foyer, occuper les lieux, vie familiale, vie amoureuse, intimité, ouverture aux autres, dehors, dedans, accueillir, frontières, expériences sensorielles, univers propre, existence, construire, aménager, planète Terre, occuper, mondialisation, mouvement migratoire, tourisme, cultures, populations, environnements, réchauffement climatique, générations futures, développement durable, conditions de vie, conservation, humanité, cosmopolitisme
« Bienvenue à la maison » ; tel est le slogan de l'entreprise américaine de location de logements Airbnb, dont la majorité des clients sont des touristes à la recherche d'un gîte pour leurs vacances. En ce sens, Airbnb soutient que les Hommes peuvent occuper les lieux du monde entier tout en s'y sentant comme chez soi, et donc plus simplement, qu'ils peuvent « habiter le monde ». Cela semble bien contradictoire au vu du sens premier du verbe « habiter », tiré du latin habitare, dont le sens se rapproche des verbes « avoir et posséder », et qui se traduit généralement par l'occupation régulière voire permanente d'un lieu dont nous sommes le propriétaire. Ainsi, habiter le monde, c'est-à-dire, l'ensemble de tout ce qui existe de façon concrète comme abstraite apparaît comme impossible dans la mesure où il est infini. De plus, habiter, c'est avant tout faire preuve d'une capacité de fermeture, en se cloisonnant dans son lieu propre, dans son foyer où vont se nicher vie familiale, amoureuse et toute autre forme d'intimité, quand le monde, au contraire, a par définition une relation très forte avec l'ouverture aux autres êtres vivants.
[...] Science et rationalité seraient alors les deux éléments clés de la conception objective « du monde » par les hommes, malgré leur statut d'habitants d'un monde qui leur est a priori propre. Toutefois, cette conception objective n'est pas sans oppositions, nombreux sont ceux à s'opposer à certaines caractéristiques pourtant clés et fondamentales du monde, au premier rang desquels la Flat Earth Society, qui soutient encore aujourd'hui la théorie selon laquelle la Terre serait plate, fait réfuté dès l'Antiquité par l'école pythagoricienne. Cela n'empêche cependant pas l'Homme de pousser ses recherches scientifiques pour tenter d'habiter le monde. [...]
[...] Les accords de Ramsar, de 1971, par exemple, recommandent aux 170 États signataires d'assurer la conservation de certaines zones humides clés pour la préservation de l'environnement. Nombreux sont les accords et organisations qui veillent au maintien d'une habitation durable à l'échelle globale, dont chacun est responsable en tant que « citoyen du monde ». Ainsi, il semblerait qu'habiter le monde, concept bien curieux aux premiers abords, soit un phénomène qui marque grandement notre ère. Loin d'enfermer les Hommes dans leur Umwelt, le fait d'habiter une partie du monde n'empêche pas d'en saisir la conception objective, que la science et la raison se sont efforcées de forger. [...]
[...] De nos jours, l'Homme peut-il véritablement "habiter le monde" ? « Bienvenue à la maison » ; tel est le slogan de l'entreprise américaine de location de logements Airbnb, dont la majorité des clients sont des touristes à la recherche d'un gîte pour leurs vacances. En ce sens, Airbnb soutient que les Hommes peuvent occuper les lieux du monde entier tout en s'y sentant comme chez soi, et donc plus simplement, qu'ils peuvent « habiter le monde ». Cela semble bien contradictoire au vu du sens premier du verbe « habiter », tiré du latin habitare dont le sens se rapproche des verbes « avoir et posséder », et qui se traduit généralement par l'occupation régulière, voire permanente, d'un lieu dont nous sommes le propriétaire. [...]
[...] L'Homme a en effet cette tendance à opposer le monde, le « dehors », concret comme abstrait, au « dedans », espace dans lequel il se sent lui-même; espace qui lui fait se sentir chez lui, car « habiter quelque part représente pour chacun un point qui nous fixe socialement et le lieu inaliénable d'un chez-soi. », comme le remarque Gustave-Nicolas Fischer dans La Psychosociologie de l'espace. De fait, il semble absurde d'envisager d'habiter le monde, dans la mesure où cela entraînerait une complète disparition de cette opposition, que chacun juge fondamentale pour la conservation de son intimité. On assistera à une disparition des portes, axe de séparation symbolique et véritable frontière du dehors-dedans comme le montre Fischer. Mais c'est aussi elle qui permet et symbolise « l'ouverture potentielle à celui qu'on accueille » dans « son » monde à soi. [...]
[...] S'ajoutent à cela le cosmopolitisme et les enjeux environnementaux de notre siècle, deux facteurs qui jouent un rôle décisif dans l'idée que chaque individu est un « habitant du monde », au sein duquel tous interagissent et coopèrent pour permettre aux générations actuelles et futures de recevoir le tant espéré « welcome home ». [...]
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