Dissertation de Philosophie ayant pour sujet : "La jeunesse doit-elle renoncer à la révolution ?".
[...] Or, n'est-ce pas mettre en danger la démocratie elle-même que de refuser à priori toute révolution ? Là encore, si la jeunesse refuse à priori toute révolution, elle s'abstiendra progressivement de toute contestation (en effet, à quoi sert de se révolter si on ne peut espérer obtenir de changement majeur dans nos systèmes et progressivement, se réfugiera dans cet état de simple constat des vices de la société, s'enfermera dans l'indifférence, dans son propre système de codes et de valeurs. [...]
[...] Maintenir cette température de vie de la société qui, stagnante, se détériorerait peu à peu. Cette même température effraie bien souvent le monde adulte, température qui fait craindre la révolte et que l'on préfère, la plupart du temps ignorer. Les politiques même font semblant d'écouter cette jeunesse qui s'indigne Mais tout ceci n'est qu'un leurre : des sondages sont organisés, la jeunesse s'exprime mais va-t-on au-delà ? Les hommes politiques s'en imprègnent-ils au point de changer leur politique ? Cela semble peu probable. [...]
[...] Et il est certain que la révolte des jeunes comporte une dimension psychologique essentielle où le refus massif de la société est avant tout affectif. Il s'agit principalement, avant d'émettre toute proposition constructive de société alternative, de tuer la société des pères par société interposée, c'est ce qui démontre Roger Géraud, et cela bien avant 68, dans la Jeunesse privée d'étoiles. Et c'est entre autres pour ces raisons là que la révolution des jeunes ou du moins les tentatives sont si peu prises au sérieux, du moment que l'on considère que les jeunes ne pensent qu'à transgresser un ordre moral. [...]
[...] La jeunesse doit-elle renoncer à la révolution ? Réunie le onze novembre dernier, la coordination nationale étudiante a fait appel à une mobilisation massive pour protester contre la loi Pécresse sur l'autonomie des universités. En face, un gouvernement qui comprend, mais refuse de céder voilà des évènements qui ne peuvent que nous rappeler la vive opposition qu'avait suscité la loi sur le CPE de mars/avril 2006, mais face à laquelle nos dirigeants n'ont pas tenu. Ces mouvements de jeunes sans oublier la récente crise des banlieues (où la majorité des manifestants était tout de même des jeunes que l'on ne peut réduire à de la racaille ne cessent de se multiplier. [...]
[...] Et c'est par conséquent en tant que citoyens que ces jeunes adultes doivent répondre à leurs passions contestatrices de l'ordre établi : l'obéissance à la loi n'est autre que le devoir ; la révolution, sa négation. La jeunesse qui, loin de rester toujours jeunesse se doit dès lors d'assumer la responsabilité d'une gestion rationnelle de la société au cœur de laquelle elle s'émancipe. En effet, quel serait le sens des révolutions juvéniles si elles devaient, à chaque génération se répéter, les nouveaux adultes récoltant alors les fruits de leurs combats passés? Tu triomphes en vain, car tu meurs. Oh, délice ! [...]
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