Jeunesse, pratiques sociales, bars, espaces publics, jeunes
Le sujet que nous allons traiter au cours de ce dossier, est la jeunesse dans les espaces publics. Pour nous questionner sur ce thème nous développerons plus précisément la question de la jeunesse dans les bars.
Pour cela nous définirons la jeunesse de la sorte qu'elle soit une construction sociale qui se fait par comparaison, opposition avec un autre groupe (le groupe adulte) et s'inscrit dans une lutte de pouvoirs, lutte étant l'enjeu majeur de cette distinction. Le passage du groupe jeune au groupe adulte se caractérise par différents éléments, d'une part l'autonomie financière, et d'autre part par l'acquisition de nouveaux devoirs, responsabilités, avec par exemple la construction de sa propre famille.
Dans cette optique de responsabilisation de l'individu, il nous a paru motivant d'observer la jeunesse dans un lieu où les responsabilités de la vie quotidienne disparaissent et laissent place à la fois aux loisirs et à la consommation. De plus, ce terrain permet une communication à l'intérieur d'un groupe notamment relié par des amitiés, mais aussi un contact avec des groupes extérieurs fréquentant alors le même lieu. Ce phénomène se renforce à la tombée du jour, car le soir et la nuit sont synonymes de liberté et renvoient à des normes différentes pour des jeunes sous pression, désirant oublier les difficultés rencontrées dans la journée, ce que Galland explique notamment avec une désillusion face au système scolaire en particulier face à l'enseignement supérieur, qui pousse l'étudiant à une peur de l'échec et des déceptions pour ses diplômes. En effet, il nous faut nuancer les propos de Bourdieu car nous avons conscience que les bars ne sont pas remplis que de jeunes étudiants. Certains entrent dans le monde du travail assez tôt et restent jeunes de par leurs pratiques, leurs groupes d'amis, leur sentiment d'appartenance. De plus, les différencier à vue d'œil est parfois difficile.
D'autre part, il nous a paru intéressant de nous immerger dans un terrain qui nous est familier, comme nous avons pu le voir au travers des études de W.E.B. Du Bois (avec The Philadelphia Negro) de l'École de Chicago, et de ses méthodes de l'observation participante en milieu connu. Au cours de cette année nous avons pu apprendre que cette méthode était préconisée par Park ou encore Burgess auprès de leurs étudiants, ce qui a pu donner des enquêtes tel que Le Hobo, sociologie du sans abri de Nels Anderson, ou plus tard avec Outsiders de Howard Becker.
En partant de là, il nous a donc fallu jouer un double travail d'objectivité, nous demandant une distanciation d'une part avec la population étudiée, les jeunes, et le terrain, les bars, parmi lesquels nous avons nos habitudes. Cet exercice nous a entraîné dans une nouvelle habitude, alors que quand bien même nous sortions sans but d'observation, il nous est arrivé d'essayer d'avoir un regard observateur sans réelle préméditation, cela nous apparu alors comme constructif et enrichissant.
Mais encore, le bar nous est apparu comme un lieu public (nous le définissons comme un espace fermé se construisant en opposition à l'espace privé, et auquel chacun est libre d'accéder) des plus faciles à pénétrer, c'est avec un intérêt pour les interactions sociales et spatiales que nous nous intéressons plus particulièrement aux lieux de réunion tels que les bars, ce qui s'est confirmé par la suite. En effet lors de nos observation du soir, il ne nous est jamais arrivé de nous faire repérer, de plus cela nous a permis de nous fondre aisément dans le décor, ce qui nous a permis de lier des contacts avec certains sujets de nos observations, engageant la discussion afin de préciser leurs identités, par ailleurs il nous est même arrivé de lier une certaines amitié avec certains observés.
[...] D'une part, celle d'adaptation de quelque chose à un usage défini ou à une destination précise. D'autre part, celle, qui découle de la première, d'action visant à rendre propre quelque chose. » La première partie de cette définition renvoi bien aux comportements observés. Lors des premières et troisième observation on voit que la présence de dispositif comme une piste de danse, une piste de danse improvisé ou encore d'un jeu de fléchettes pousse les individus à les utiliser, à s'approprier l'espace en fonction des moyens dont ils disposent. [...]
[...] Ce pub irlandais possède une vaste terrasse, dont une partie est couverte, disposée autour d'un grand arbre et composée de chaises et de tables. On peut accéder à l'intérieur par deux portes battantes, l'une donnant sur le bar (comptoir) ainsi que sur une salle parsemée de petites tables rondes et chaises ou de tonneaux et tabourets. L'autre porte donne sur des tables hautes et des tabourets de bar adaptés. Il y a également des écrans télé aux quatre coins du bar et un jeu de fléchettes. [...]
[...] La fille quant à elle, est vêtue d'un manteau type caban bleu, une écharpe blanche, et d'un jean, un look en somme très classique, au cours de la soirée nous apprenons qu'elle est la seule membre du groupe en L2 ayant vécu un redoublement. Ce groupe a passé la majorité de la soirée dehors à fumer des cigarettes. Ce groupe présent dès notre arrivée restera le temps d'une heure pour ensuite partir à une autre soirée organisée chez l'un de leurs amis absent au bar. Ce groupe est assez bruyant et cherche la conversation avec d'autres, ce qui n'a pas forcement été un réel succès, mis à part notre groupe d'observateur peu de gens leurs auront parlé. [...]
[...] On peut penser qu'ils sont encore étudiants ou en recherche d'emploi. Les deux jeunes gens discutent autour d'une bière en roulant et fumant des cigarettes , ils parlent de ce qu'ils aiment et de ce qu'ils sont chacun leur tour, mais l'un par rapport à l'autre, et de ce qu'ils veulent désormais, nous avons noté « moi tu vois, j'aime pas trop les filles comme elle, j'aime pas trop les blondes en général » (le garçon) ou encore « Non mais je vois, de toute façon on peut pas toujours tout contrôler, je suis un peu pareil moi » (la fille). [...]
[...] Ainsi, pour l'analyse, il nous faudra voir dans un premier temps quelles sont les pratiques sociales des jeunes dans un bar, et en quoi celles-ci influencent ou sont influencées par la dynamique de groupe. Tout d'abord, il paraît à première vu évident que dans un bar, la pratique principale est la consommation. En effet, le bar est un lieu de rencontre convivial, qui permet différentes choses, mais en premier lieu, cette consommation (d'alcool ou non, parfois de quoi grignoter ou manger). Si c'est la pratique principale, c'est loin d'être la seule. [...]
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