Discutez cette affirmation au regard des transformations qui ont affecté cet 'âge de la vie' dans la période récente. Si l'étude de ces évolutions conduit dans un premier temps à percevoir une certaine unité dans la jeunesse, ce constat appelle nécessairement à être dans un second temps dépassé, au regard de la considération de Pierre Bourdieu selon laquelle « la jeunesse n'est qu'un mot » : il n'y aurait non pas une jeunesse unique, mais des jeunesses
[...] Par ailleurs, on constate des jeunesses différentes selon le milieu d'origine. D'abord, et c'est ce que note Pierre Bourdieu dans son entretien avec A-M. Métailié, il y aurait au moins deux jeunesses : à âge égal, certains jeunes travaillent alors que d'autres sont étudiants. Les premiers sont donc confrontés aux contraintes de l'univers économique, tandis que les seconds bénéficient de facilités nombreuses (bourses, réductions, ) qui les situent dans une sorte de no man's land social : adultes pour certaines choses, ils demeurent adolescents pour d'autres. [...]
[...] Les jeunes de 15 à 24 ans constituent une composante numériquement et qualitativement importante de la société française : ils sont 8,5 millions et représentent plus de de la population. Mais si l'on vise une définition moins rigide, moins liée à des caractères particuliers tels que l'âge, on peut alors considérer la jeunesse comme une construction qui s'oppose à l'âge adulte, et plus généralement aux structures établies. La frontière entre jeunesse et vieillesse est dans toutes les sociétés un enjeu de lutte. Par exemple, via l'éducation, les adultes imposent comme norme des qualités qui leur sont propres, ce qui leur confère une suprématie, un pouvoir sur les jeunes. [...]
[...] Elle a permis aux jeunes de se regrouper dans un univers qui leur convient, fait par eux, et pour eux. Créativité et spontanéité ont été les deux grands mots d'ordre de cette culture qui cherchait à émerger. Ce besoin s'est manifesté dans les vêtements, les décors, le type de musique et de théâtre, spontané et viscéral, le besoin de créer sans cesse, le refus de la vie organisée, rationalisée et fonctionnalisée. Ces exigences s'opposaient aux conditions modernes du travail et par la tendance à robotiser les esprits en vue d'accroître leur rendement dans des domaines de plus en plus étroits. [...]
[...] Alors que chez les jeunes Français de souche des jeunes garçons de 20-29 ans et 20% des jeunes filles sont au chômage, ces chiffres montent par exemple à plus de 40% lorsque les deux parents sont nés en Algérie. Les situations des jeunes face à l'emploi sont donc très diverses. Alors qu'il semble à présent évident qu'il n'existe pas une jeunesse mais des jeunesses, ne pourrait-on pas quand même trouver une quelconque unité à cet âge de la vie ? Qu'en est-il, par exemple, des rituels d'entrée et de sortie de la jeunesse, si souvent proclamés comme délimitant cet âge de la vie ? Mais même en se penchant sur cet élément, nulle unité ne se fait sentir. [...]
[...] D'autre part, on constate que l'insertion est particulièrement complexe chez les non-diplômés. Les disparités de profil selon le diplôme sont nettes. Les jeunes disposant d'un diplôme supérieur au baccalauréat se caractérisent par une proportion d'emploi durable plus élevée et surtout un chômage beaucoup plus faible que l'ensemble. La situation est tout autre pour les jeunes disposant d'un diplôme inférieur au baccalauréat, moins fréquemment en CDI et davantage au chômage. Cette différence selon les diplômes est confirmée par une indication complémentaire sur la durée relative d'occupation des états. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture