Les rappeurs ont un rôle particulier dans notre société depuis une quinzaine d'années: au travers de la retranscription de leur vécu et de leur réflexion sur les jeunes de banlieue, ils nous offrent une analyse judicieuse des problèmes rencontrés dans les banlieues, or leur message a du mal à dépasser le seul cadre de leur public. Les politiques se désintéressent de cet art et quand ils y prennent attention c'est dans la recherche d'un quelconque trouble à l'ordre public. Par l'étude de deux textes principaux, nous avons voulu montrer comment les émeutes urbaines étaient prévisibles compte tenu de la situation d'enfermement que vivent ces jeunes.
[...] Ce phénomène se définit par la subjugation de la victime par son ravisseur, ce qui peut se définir dans les deux sens mettre sous le joug ou bien séduire. Les jeunes de banlieue sont entre ces deux sentiments : l'amour pour leur pays qui les protège de la misère et le sentiment d'être otage, d'être pris dans un piège qui les empêche de mener des vies comme les autres. La stigmatisation dont ils font l'objet leur ôte leur chance de s'en sortir, or comme nous pouvons le voir avec les œuvres littéraires et cinématographiques auxquels fait référence Disiz l'envie de s'en sortir est bien présente chez ces jeunes. [...]
[...] L'honneur est aussi mis en jeu dans les bagarres organisées soit entre personnes du même quartier, soit avec des personnes d'un autre quartier, pour devenir vraiment des luttes de territoire où chacun doit alors prouver son attachement à l'honneur de son quartier. Leur réputation personnelle et celle de leur quartier sont mises en jeu dans ces bagarres. Le problème de cette sous culture est qu'elle se construit dans l'opposition de la culture dominante ; la socialisation par les pairs prend le pas sur la socialisation par l'école ou par la famille, ce qui peut présenter un handicap quand ces jeunes veulent se confronter au monde extérieur. [...]
[...] Ils sont maintenus dans le quartier par ces différents gardes fous, qui bien qu'ils les protègent de la misère leur empêchent de devenir acteurs de leur vie. L'Etat pour contrer la forte délinquance qui existe dans ces cités et pour mettre en scène sa lutte contre l'insécurité a une action prononcée dans ces quartiers dits sensibles. L'action de la police dans les cités a pour conséquence la reconstitution du quartier dans les cellules. Dedans j'ai encore vu les mêmes têtes et les mêmes vices, la même bête celle qui m'attire ( . [...]
[...] Tout le monde devient raciste car les coups durs insistent, Mais si j'insiste c'est simple c'est que le système, Ce qu'il nous inflige ce n'est pas juste, mais si je t'aime, C'est que chez toi je peux lire, je peux parler, je peux écrire, Et mes enfants je pourrais les regarder, Je suis un jeune de banlieue, je sais que je fascine, Parce que là d'où je viens réussir n'est pas facile, Je garde les stigmates de ce milieu, de ma peau mate, J'ai beau m'en débattre parfois c'est dur il faut de la pommade, On est comme des nomades, au-delà de nos cités, Beaucoup de gens nous regardent comme si on allait partir, Mais on n'est pas des nomades, on vit ici avec vous on n'est pas des nomades, Mais c'est toujours la même image, de king ou de rage, La banlieue ne fait que rire ou pleurer, c'est dommage, Y'a pleins d'autres choses pour l'amour on a nos codes, On sait aussi nous célébrer sans drogue et sans alcool, J'ai des intenses instantanés de bonheur pendant tant d'années, De rires, de solidarité pendant que vous nous condamnez, Banlieusard, tu n'es pas là pour rien, Et sois fier si tu es un jeune de banlieue. texte, je l'ai écrit après avoir rencontré, sur LCI, un comédien célèbre. Il s'est approché de moi en me disant : "Je connais la banlieue" et il s'est mis à me réciter l'Ecole des femmes en verlan. Il m'a demandé mes origines. [...]
[...] A partir du moment où sa copine est tombée enceinte, Akhenaton a été contraint de prendre ses responsabilités et à prendre ses distances avec le quartier et la culture des rues. Cette mise à distance n'est pas physique, il vit encore dans le quartier mais il ne participe plus à la vie du groupe, à la culture de la rue. Une vie de famille fait partie des aspirations de ces jeunes voulant mener une vie normale or même pour atteindre cet objectif ils doivent abandonner leur culture. [...]
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