Les jeunes et la violence urbaine

Résumé du document

La tendance vieillissante de la population française à des conséquences sur les coûts des systèmes de santé et les équipements, les jeunes représentent l'avenir de la France. Pourtant, les médias véhiculent une image négative d'eux, à travers des expressions tels que "guerre des bandes", utilisé par exemple par "Le Progrès" le 22 juin 2009 : "La guerre des bandes fait un mort pour un regard de travers."

Dans les années 1970-1980, on constate une disparition de ce phénomène de "bandes" dont on parle très peu dans les journaux, pourtant au cours des années 2000 il ressurgira dans les médias. Cette expression de "bande de jeunes" suppose une rivalité, de la violence, associée à des expéditions punitives. Dans le cadre de ce travail, nous nous pencherons sur les causes de ce phénomène.

Extraits

[...] Il y a un développement de dynamique territoriale avec cette notion de défense des quartiers, les thèmes de la sous-culture, de l'ethnicité, et la spécialisation criminelle de ces bandes émergent. P. Bourdieu étudie cette question des jeunes, il pense que c'est un construit social, ils sont pris dans un système relationnel dont l'enjeu est la prise des pouvoirs. Les études menées ont abouti à des conclusions diverses, pourtant on peut se demander s'il y a une constante historique dans ce phénomène de bande. [...]

[...] D'autre part, d'un point de vue juridique ce terme a été instauré dans le Code pénal par la loi de mars 2004, bande organisée : tous groupement formé ou toute entente établit en vue de la préparation caractérisée par un ou plusieurs faits matériels, d'une ou plusieurs infractions. Globalement au fil des siècles le terme de bande a pris une empreinte très négative, quels sont les facteurs qui ont influé ? Le phénomène médiatique Il y a quantité d'évènements fournis par les médias, les jeunes sont stigmatisés que se soit la radio, la télévision ou par l'intermédiaire des ouvrages. [...]

[...] Les bandes de jeunes délinquants ne sont pas un phénomène nouveau, en 1910 certaines faisaient déjà beaucoup parler d'elles. Suivant l'exemple des ainés enrôlés dans les associations de malfaiteurs et empruntant des comportements et un langage similaire, il y a une volonté de se distinguer du reste de la société à travers des coiffures particulières en bottes de moutons par exemple. Les membres se singularisent en portant des sobriquets, comme panthère Le cas des blousons noirs (1959-1962) est un phénomène médiatique, qui s'explique par la privation de l'après- guerre, les cités industrielles sont surtout pathogènes parce qu'elles favorisent les rassemblements de jeunes gens sur un territoire restreint, ainsi le processus d'urbanisation joue un rôle dans la constitution de ces bandes, et semble être une source d'anomie. [...]

[...] Il semble avoir une constante historique dans ce phénomène de bande d'un point de vue comportemental malgré quelques variations, cependant il n'y a pas une continuité historique car ce phénomène a été relativement discret dans les médias à certains moments. Les bandes de jeunes sont un thème très controversé, ce qui établit une limite de cette constante historique. F. Dubet est un sociologue qui a analysé des formes de désorganisation sociale et d'exclusion, cependant il n'observe pas de construction identitaire, pas de phénomène d'ethnicisation des rapports sociaux ni de conflits. Sa méthode est contredite par de nombreux sociologues. [...]

[...] Ce phénomène semble être un mode de socialisation. L. Muccheli s'aperçoit que les viols collectifs sont un comportement juvénile qui existe depuis longtemps, si on fait le lien avec les études de N. Gonthier qui désigne un déséquilibre entre les sexes, les femmes sont contrôlées par leur famille, les mariages sont relativement endogènes. Au XVIe siècle des viols étaient des viols collectifs, dont la moyenne d'âge est 16-25ans pour des groupes de 2 à 6 personnes. Il semble avoir deux motivations à ces actes : acquérir le privilège de la masculinité en s'intégrant dans une bande, il y a une dimension d'un conflit social en observant que les acteurs des viols sont souvent réalisés par d'anciens compagnons, des domestiques, ou des personnes peu fortunés. [...]