Au sortir de la Seconde Guerre Mondiale, le parc immobilier est détruit. Le besoin de main d'oeuvre pour reconstruire requiert l'arrivée de nombreux migrants. Pour les loger, de grands ensembles sont construits en périphérie des villes. Habiter dans de tels quartiers dans les années 1950 est un signe de promotion sociale; ce n'est plus du tout le cas aujourd'hui dans la mesure où ces ensembles sont marginalisés et exclus vis-à-vis du reste de la société.
C'est dans ce contexte qu'éclate la première émeute urbaine. Elle eut lieu en 1981 à Vénissieux aux Mingettes. Depuis cette date d'autres suivront régulièrement. Nous pouvons alors faire référence à celle de Dammarie Les Lys en Seine-et-Marne en 1997 et ensuite des Mureaux en 2002. Des outils de répression furent mis en place par les différents gouvernements pour lutter contre ce que l'on appelle désormais les « violences urbaines », terme péjoratif utilisé, tout d'abord, dans la jargon policier, puis, médiatique qui est aujourd'hui inscrit dans le langage commun. Les émeutes qui eurent lieu en novembre 2005 furent, quant à elle, d'ampleur nationale car elles touchèrent 280 communes. Elles furent provoquées par la mort de Zied et Bouna le 27 octobre réfugiés dans un transformateur EDF pour échapper aux forces de l'ordre. Les médias ont eu une vision très étroite de ces émeutes. Pour eux, il ne s'agit que d'une forme de protestation élémentaire dans la mesure où les acteurs n'auraient pas de véritables buts, ni d'objectifs politiques. Ici nous allons justement essayer de rompre avec cette vision pathologique. Nous allons nous demander dans quelles mesures les jeunes issus de quartiers défavorisés du fait des mauvaises conditions de vie dans ces ensembles et des stigmatisations qu'ils subissent ont un rapport difficile à l'autre et à l'avenir. En d'autres termes, nous allons voir qu'ils entretiennent des relations « mouvementées » avec le reste de la société et notamment les jeunes. Cette difficile insertion et les conséquences qu'elles supposent ne sont pas le fait d'un défaut d'éducation mais bel et bien d'un problème social dont la responsabilité est collective.
Ainsi, le malaise social ambiant au sein des quartiers défavorisés touchant particulièrement les jeunes (I) a des effets sur leurs relations avec les « autres » (II).
[...] Ils reviennent à travers l'exemple d'une émeute se déroulant le 12 juillet 2000 dans le quartier de la Petite Hollande à Montbéliard sur la socialisation de ces jeunes habitants et de ce que l'on appelle la fabrique des émeutiers Ils se posent la question de la construction mentale des jeunes de quartiers populaires vivant dans un univers fait de contrariété, de la genèse des attitudes et des groupes étiquetés comme déviants En effet, l'environnement dans lequel ils ont grandi, les diverses expériences qu'ils ont rencontrées ont laissé des traces profondes et influencent leurs vies actuelles. Ces jeunes ont intériorisé les évènements et les injustices passées. [...]
[...] Les jeunes de banlieues : un rapport complexe à l'avenir et à l'autre Au sortir de la Seconde Guerre Mondiale, le parc immobilier est détruit. Le besoin de main d'oeuvre pour reconstruire requiert l'arrivée de nombreux migrants. Pour les loger, de grands ensembles sont construits en périphérie des villes. Habiter dans de tels quartiers dans les années 1950 est un signe de promotion sociale ; ce n'est plus du tout le cas aujourd'hui dans la mesure où ces ensembles sont marginalisés et exclus vis- à-vis du reste de la société. [...]
[...] Ils devaient mettre en rapport avec ce mot dire ce à quoi cela leur faisait penser. Danielle BACK, dans son article Les émeutes de novembre 2005 : débats dans un stage d'insertion note alors que certains ont écrit banlieues abandonnées Car il s'agit bien de cela : ils se sentent abandonnés. De la même manière, certains ont écrit paroles qui blessent ou encore violences policières en référence aux évènements qui ont déclenché les émeutes. Pour d'autres, le mot violence s'associe surtout au mot racisme En effet, le non respect des religions est un facteur très important depuis le 11 septembre 2001. [...]
[...] Ainsi durant les émeutes de novembre 2005 ou lors de la crise du CPE nous n'avons pas entendu d'appel au regroupement. Les jeunes en tant qu'entité, que groupe distinct ne se sont pas réunis. L' autre jeunesse ne s'est pas sentie solidaire. Lors des manifestations anti-CPE il y a eu, au contraire, une opposition une dichotomie claire entre les jeunes étudiants et ceux que l'on a appelés les casseurs Ces derniers, en marge des manifestations, cherchaient à tirer profit à leur manière de ces bouleversements en volant les manifestants (portables Plus encore, certains s'en sont pris aux vitrines de magasins. [...]
[...] Ils n'arrivent donc pas à voir leur avenir. Plus encore, du fait des mauvaises conditions de vie dans ces banlieues et de la stigmatisation qu'ils subissent les habitants et tout particulièrement les jeunes ont un rapport difficile aux autres. II. Les jeunes de banlieues : un difficile rapport à l'autre En effet, ce difficile rapport à l'autre s'illustre par un besoin d'exister qui ne passe pas par des mots mais des actes violents. Plus encore, nous pouvons voir que l'ensemble de la jeunesse ne se réunit pas. [...]
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