La jeunesse a depuis longtemps été considérée comme un vecteur du changement social. Certains évènements, tels que ceux de Mai 68, semblèrent confirmer cette thèse. La définition de cette catégorie est plus incertaine que celle des classes sociales par exemple, qui semble relativement bien établie, parce que fondée sur la place dans les rapports de production. Mais « être jeune », qu'est ce que cela signifie au fond ? Quels sont les critères qui définissent cet état, où se situe la frontière entre la jeunesse et l'âge adulte ? Une définition sociale de la jeunesse devrait donc s'appuyer sur des critères qui rendent compte de la place des jeunes dans la structure sociale, de leur participation spécifique aux rapports sociaux. Car ce qui définit le mieux la jeunesse est en même temps ce qui fait obstacle à sa définition, à savoir la précarité de cette position sociale. Une approche sociologique de la jeunesse revient donc à étudier les conditions sociales du passage d'un statut d'age, l'adolescence, à un autre, l'âge adulte. Poser ainsi la question revient à mettre au centre de la réflexion les notions de famille et d'établissement professionnel.
On conçoit au sens sociologique que la jeunesse n'a pas toujours existé. Elle ne prend, en effet, qu'une certaine consistance sociale qu'à partir du moment où se prolongent ces temps de passage qui définissent une position sociale incertaine
[...] On conçoit au sens sociologique que la jeunesse n'a pas toujours existé. Elle ne prend, en effet, qu'une certaine consistance sociale qu'à partir du moment où se prolongent ces temps de passage qui définissent une position sociale incertaine la construction de la jeunesse La promotion de l'enfance : La thèse de Philippe Ariès dans L'enfant et la vie familiale sous l'ancien régime (1973) qui donne la découverte de l'enfance, puis de l'adolescence, comme le fait de la société bourgeoise, est aujourd'hui bien connu : le moyen âge et les temps modernes n'auraient reconnu aucune spécificité à la jeunesse. [...]
[...] En 1849 les patronats se multiplient à l'initiative des confréries Saint Vincent de Paul, ils guident les jeunes apprentis dans leurs choix et encourage leur acuité religieuse. En 1926 la Jeunesse Ouvrière de Chrétienne est créée. Mais que ce soit l'école ou le patronat, c'est un quasi consensus national qui anime le mouvement pour la scolarisation et l'éducation extra scolaire. La jeunesse est donc devenue, à mesure que de nouvelles formes d'entrée dans la vie adulte lui donnent une consistance sociale qu'elle n'avait pas auparavant, objet de l'éducation. [...]
[...] La sociabilité amicale qui a augmenté au stade étudiant, s'effondre au moment où les jeunes forment un couple. Dans leur vie quotidienne, l'autonomie des jeunes à l'égard de leur famille tend à s'accroître. Attitudes religieuse et politique et normes sociales : L'identification de l'enfant ou de l'adolescent à un groupe d'appartenance, à ses normes, à ses valeurs, est un élément capital du processus d'insertion sociale. Si les idées politiques ou les préférences idéologiques se transmettent bien d'une génération à l'autre, il n'en va pas de même pour l'ensemble plus diffus des valeurs, des normes sociales et des attitudes morales. [...]
[...] La révolte étudiante : Raymond Boudon dans un article de 1969 postérieurs donc aux évènements de 68 montre comment l'harmonie qui existait entre le système universitaire et le système social a été brisée par la croissance des effectifs étudiants et par le changement rapide de la composition sociale de l'université. Ainsi entre 1950 et 1965, le rapport du nombre des étudiants issus des classes moyennes au nombre de ceux issus des couches élevées a été multiplié par 4. Cette mutation du monde étudiant au début des années soixante a eu de profondes répercutions sur le plan syndical et politique et dès 1956 la tendance syndicale de l'UNEF prend le dessus. [...]
[...] C'est pour ces jeunes qu'on a pu parler de galère La jeunesse de la galère c'est celle qui vit dans les banlieues déshéritées, qui quitte l'école à 16 ans, qui occupe ses journées par de petits trafics. La désorganisation sociale des cités est alimentée par la pauvreté, la dégradation du cadre de vie, mais surtout par des rapports sociaux faits de méfiance et d'hostilité. L'exclusion est vécue comme celle de toute la cité. Ce sentiment d'être victime du seul fait d'être né ici peut conduire à 2 types de réaction : soit l'intériorisation de l'échec et de l'impuissance, soit au contraire une forme de délinquance. [...]
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