Bouddhisme et shintoïsme sont des religions bien trop tolérantes pour imposer un cadre moral rigide. Celui qui ne respecte pas les enseignements du Bouddha voit s'allonger son cheminement vers la sérénité. Pas vraiment l'enfer. Le confucianisme en revanche constitue un ensemble de règles morales autrement plus contraignantes dans les domaines politique et familial. Introduit à la même époque et par les mêmes voies que le bouddhisme, il marque aujourd'hui encore, malgré son effacement progressif, certains codes sociaux.
Les préceptes originels de Confucius et de ses disciples étaient connus seulement au départ de la cour impériale et des grandes dynasties guerrières. C'est, pour la version dite néo-confucianiste, parce que les Tokugawa en ont fait leur idéologie dominante sous leur règne (1603-1867) que cette pensée a pénétré dans le couches populaires par le biais de l'éducation, enseignée dans le juku, ou écoles privées. Les moines, mais aussi ds guerriers et des femmes y enseignaient l'écriture, le calcul et la morale, s'appuyant sur des manuels scolaires où la morale de Confucius avait la part belle. Fidélité, loyauté, bienveillance, piété filiale étaient alors donnés aux jeunes Japonais. Cette tradition d'enseignement s'est maintenue pendant la période de modernisation. Les préceptes étaient enseignés avant la Seconde guerre mondiale dans les écoles primaires et imprégnaient les manuels scolaires de l'époque.
[...] Il le demeure dans le Japon d'aujourd'hui et Confucius n'y est sans doute pas étranger. Pour autant, le confucianisme ne représente pas au Japon un ensemble structuré. En Chine, l'un de ses éléments fondamentaux est le culte des ancêtres, très peu présent au Japon, d'autant que les rites funéraires sont confiés à des moines bouddhistes. Ce qui est intéressant au Japon, c'est moins le confucianisme lui-même que l'usage que l'on fait de ses valeurs. La construction des relations sociales est fortement teintée de confucianisme : le système des salaires à l'ancienneté dans les grandes entreprises a été développé par le patronat pour fidéliser des salariés dans une période de main-d'œuvre rare et mobile. [...]
[...] Depuis 1945, l'influence du confucianisme est plus délicate à déceler. On la retrouve bien sûr dans les cours de littérature classique ou de chinois classique au collège et au lycée. Le respect dû aux Anciens, aux professeurs y compris à ceux qui vous enseignent le code de la route ou le judo n'est pas complètement de vains mots. L'idée qu'on peut s'améliorer par l'étude et que l'accès au savoir se paie cher est encore très présente au Japon comme dans les autres pays influencés par cette philosophie. [...]
[...] Japon : la nébuleuse confucéenne Bouddhisme et shintoïsme sont des religions bien trop tolérantes pour imposer un cadre moral rigide. Celui qui ne respecte pas les enseignements du Bouddha voit s'allonger son cheminement vers la sérénité. Pas vraiment l'enfer. Le confucianisme en revanche constitue un ensemble de règles morales autrement plus contraignantes dans les domaines politique et familial. Introduit à la même époque et par les mêmes voies que le bouddhisme, il marque aujourd'hui encore, malgré son effacement progressif, certains codes sociaux. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture