La communication et interaction sont des notions intimement liées. Elles vont ensemble mais là où « communication » met l'accent sur l'idée d'un transfert ou d'une transmission de messages, de significations, d'information , et donc sur le processus qui rend possible cette transmission, « interaction » met l'accent sur le phénomène d'influence mutuelle et même au-delà, si on suit Francis Jacques, de transformations mutuelles. Ce qui va au-delà du jeu linéaire de la transmission de messages de l'un à l'autre dans un jeu de ping-pong pour employer une image. L'interaction désigne donc à la fois un processus, le fait d'interagir et un objet qui est le contenu de la rencontre d'une ou plusieurs personnes qui rend possible cette interaction.
Ainsi, en ce qui nous concerne et en suivant Goffman, ou peut dire que l'interaction renvoie à une rencontre face à face (présence physique) de personnes qui vont communiquer et entrer en relation alors que la communication est un phénomène plus global qui ne nécessite pas une présence physique mutuelle des acteurs de la communication. Nous pouvons aussi communiquer à notre insu des « informations » à des personnes avec qui nous n'interagissons pas de par nos gestes, nos postures ou notre physique. L'ensemble de ces échanges constitue ce que nous appellerons les interactions verbales des personnes.
[...] Si des expressions linguistiques se succèdent, ce n'est pas en énoncés monologiques isolés rapportés à des personnes différentes qui se relaieraient à chaque temps dans la fonction du locuteur. En chaque énonciation doit converger au moins une autre énonciation. Chaque mot contribue au sens d'un énoncé en tant qu'il est le produit de l'interaction entre locuteurs (L'espace logique de l'interaction, Paris, PUF p. 209) Implications : différence et communauté On peut dire suite à cela que communication et interaction sont des notions intimement liées. [...]
[...] Si on revient à nos abeilles, une abeille n'aurait pas pu reproduire la même danse que si elle a elle-même vu le butin alors que les humains sont capables d'imiter et de reproduire un message, de se projeter et d'anticiper des expériences qu'ils n'ont pas directement vécues. Ceci est vrai que l'on se place du point de vue des sciences de l'information (modèle de l'émetteur qui envoie un message à un récepteur via un canal de communication, cf. modèle de Shanon qui inspiré d'autres modèles en annexe mais on y reviendra ultérieurement) ou des sciences du langage (avec le modèle de Jakobson qu'on verra pus tard). [...]
[...] Mais là où la même situation (présence d'un butin) va engendrer chez les abeilles le même message en instaurant un rapport nécessaire entre la forme de la danse et le sens du message, les humains peuvent décrire une même situation de manière très différente selon leur subjectivité, leurs interlocuteurs. D'autre part, la danse de l'abeille n'appelle pas de réponses de la part des autres abeilles en termes de danse, alors que si un humain s'adresse à une autre il est très probable qu'il recevra une réponse, c'est ce qui fait la possibilité du dialogue et on pourrait dire de l'interaction. Les abeilles ne connaissent pas le dialogue. Signalons que des recherches récentes suggéreraient qu'il y aurait des rudiments de dialogue chez certains oiseaux. [...]
[...] Les modèles de la communication ont intégré à partir des années 60 cette dimension sociale et interpersonnelle comme on peut le voir dans les quelques exemples dans les annexes Les moyens de communication Lors d'une interaction face à face par exemple chaque inter actant émet (et reçoit) un énoncé total, hétérogène, résultant de la combinaison généralement synergique de plusieurs éléments : les uns, voco-acoustiques, les plus anciennement reconnus, constituent la partie verbale de l'énoncé [ et sa partie vocale, intonation, timbre, hauteur, intensité, accents, tempo [ ] les autres visuels, relèvent de plusieurs codes et sont soit statiques (morphotype, artifices, parures, etc.) soit cinétiques lents (faciès basal, rides, postures) soit cinétiques rapides (mimiques faciales, gestes) (Cosnier et Brossard 1984, la communication non verbale, Paris, Delachaux et Niestlé, p.5). On l'aura compris lorsque nous interagissons, il n'y a pas que les paroles qui comptent même si l'accent est souvent mis sur l'aspect verbal qui est spécifique à l'homme. D'autres signes véhiculent des informations très importantes et soutiennent l'activité de parole en lui donnant du sens Pour conclure La communication n'est pas propre à l'homme. Les animaux communiquent également. [...]
[...] L'interaction désigne donc à la fois un processus, le fait d'interagir et un objet qui est le contenu de la rencontre d'une ou plusieurs personnes qui rend possible cette interaction. Ainsi, en ce qui nous concerne et en suivant Goffman, ou peut dire que l'interaction renvoie à une rencontre face à face (présence physique) de personnes qui vont communiquer et entrer en relation alors que la communication est un phénomène plus global qui ne nécessite pas une présence physique mutuelle des acteurs de la communication. [...]
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