Comme le rappelle G.Leclerc (2003) chaque époque historique voit surgir des types sociaux qui la symbolisent d'une certaine manière. L'âge classique connu l'honnête homme, le noble de cour, le philosophe des lumières... Peut-être l'intellectuel constitue-t-il le personnage emblématique du XXe siècle.
En effet, avant la IIIe République, il est arrivé que des hommes de culture investissent la politique : Voltaire lors de l'affaire Callas qui déclare qu'à la différence de Rousseau qui écrit par plaisir, lui écrit pour agir ; ou encore Victor Hugo contraint à l'exil pour ses positions hostiles à Napoléon III. Pourtant c'est la fin du XIXe qui marque l'entrée des intellectuels comme figures marquantes du débat civique.
Si au cours du XXe siècle, l'intellectuel s'est imposé comme étant une figure clé de l'histoire politique et socioculturelle française, ce terme n'en recouvre pas moins une réalité floue et sa définition suscite de nombreux débats. Le statut de l'intellectuel est en effet problématique et ceci en fait un objet de recherche délicat pour le sociologue. A cela s'ajoutent deux difficultés d'ordre épistémologique : tout d'abord il est difficile pour le sociologue de porter un regard sur des catégoriques qui lui sont proches professionnellement, culturellement et socialement ; d'autre part, l'abondance des discours des intellectuels sur eux-mêmes ne rend pas la tâche aisée au sociologue.
[...] L'intellectuel pense-t-il seul, ou avec le groupe de ses pairs ? Et si l'intelligentsia est première par rapport à l'intellectuel, quelle est la nature de cette collectivité ? Il semble que les intellectuels possèdent un type d'existence et de conscience de soi qui renvoie conjointement à plusieurs niveaux. Il y a tout d'abord la conscience, partagée par tous ceux qui manipulent des idées ou travaillent sur les symboles culturels, d'appartenir, par-delà les hiérarchies et les divisions, à un même monde, symbolisé en France par la Rive Gauche, le Quartier latin ou Saint-Germain-des-Prés. [...]
[...] Il permet aux intellectuels de s'exprimer en tant qu'intellectuels. Nombreux écrivains, au XIXe siècle, s'étaient engagés en politique, mais en passant par d'autres voies, plus classiques. En devenant ministres ou députés, par exemple. Ces écrivains étaient écrivains et hommes politiques. La pétition par voie de presse permet aux intellectuels d'éviter cette dissociation de l'écrivain et de l'homme politique qui caractérisait Hugo, Chateaubriand, ou Lamartine. En signant une pétition, ils ne deviennent pas des professionnels de la politique. L'investissement est moindre, il permet de se faire entendre de façon ponctuelle, et surtout sans renoncer à sa vocation de savant ou de créateur. [...]
[...] Bibliographie (L.Bodin, Les intellectuels, Presses Universitaires de France, Coll. Que sais-je ? n°1001, Paris 2e édition 1964. (L.Bodin, Les intellectuels existent-ils ? , Bayard Editions, Paris (R. Boudon, P. Besnard, M. Cherkaoui, B-P Lécuyer, Dictionnaire de sociologie, Larousse, Paris (M.Gauchet, Le désenchantement du monde, Gallimard, Paris ( G.Leclerc, Sociologie des intellectuels, PUF, Repères la Découverte, Paris (R. Rieffel, Les intellectuels, la cité et l'espace public : modes d'intervention et formes de visibilité (1958-1981), thèse d'Etat, Paris (R. [...]
[...] Qu'est-ce qui permet d'expliquer ce retentissement ? (Les divers facteurs permettant d'expliquer la réaction populaire L'écho que l'initiative des intellectuelles rencontre dans toutes les couches de la société est indissociable du processus de démocratisation qui accompagne la stabilisation de la IIIe République, à partir de la décennie 1880. Un des premiers facteurs expliquant cette réaction populaire est donc l'élargissement du droit de suffrage. En devenant universel, le droit de vote élargit le cercle des citoyens susceptibles de développer des opinions politiques et de réagir à l'événement. [...]
[...] Les intellectuels, essor ou déclin ? Introduction Comme le rappelle G.Leclerc (2003) chaque époque historique voit surgir des types sociaux qui la symbolisent d'une certaine manière. L'âge classique connu l'honnête homme, le noble de cour, le philosophe des lumières . Peut- être l'intellectuel constitue-t-il le personnage emblématique du XXe siècle. En effet, avant la IIIe République, il est arrivé que des hommes de culture investissent la politique : Voltaire lors de l'affaire Callas qui déclare qu'à la différence de Rousseau qui écrit par plaisir, lui écrit pour agir ; ou encore Victor Hugo contraint à l'exil pour ses positions hostiles à Napoléon III. [...]
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