Selon Joël Zaffran (l'intégration scolaire des handicapés, 1997), « parler d'intégration scolaire, c'est supposer le déplacement d'un enfant jusque là maintenu à l'intérieur du système d'éducation spécialisé ségrégatif vers une structure scolaire plus ouverte. Il convient donc de savoir si l'intégration scolaire assure bien l'accès de tous les enfants handicapés dans le circuit ordinaire. » C'est ce que nous avons voulu savoir en faisant cette enquête.
L'intégration scolaire est-elle la règle ? Quelles sont les difficultés rencontrées au cours d'une inscription, d'une scolarisation en école primaire ordinaire ? Quelles mesures ont ou pourraient être prises ? Nous avons orienté notre recherche vers les enfants handicapés moteurs (qui souffrent d'une atteinte d'un ou plusieurs membres) et les enfants déficients sensoriels (malvoyants, aveugles, malentendants, sourds) concernés par une intégration individuelle en école primaire. Nous exposerons les raisons de ce choix plus loin.
Nous allons présenter dans une première partie, une vision sociologique, en montrant où en est l'intégration scolaire aux niveaux statistique, fonctionnel et historique, en s'appuyant sur des ouvrages et articles de sociologues, professionnels, membres d'associations et parents. Puis, nous comparerons ces données avec des entretiens réalisés auprès de personnes concernées. Enfin, nous exposerons notre réflexion personnelle sur le sujet. La seconde partie sera consacrée à la législation en matière d'intégration scolaire : ce qui a été fait et ce qui se fait actuellement, en comparaison avec un pays en avance en matière d'intégration : le Danemark.
[...] Il y a des enfants en CLIS, parfois, qui vienne dans les classes pour voir comment ça se passe dans une classe ordinaire. On le fait de temps en temps, quand vraiment on sent qu'ils ont perdu leurs repères de la classe. Mais je ne pense pas que pour une intégration ce soit bon. De voir comment se passe une classe, c'est bon pour des enfants qui vivent déjà une situation de classe. Et si on l'intègre, on l'intègre peu de temps. [...]
[...] - Si je comprends bien c'est vous qui vous être débrouillée sur le tas finalement ? - Oui. L'ergothérapeute faisait aussi partie de ce centre de rééducation, le kiné également et le kiné qui venait faire la gymnastique venait sur l'école. - L'ergothérapeute donnait-il des conseils pour mieux asseoir l'enfant ? - Non. Pas du tout. - Comment se passaient les synthèses sur l'enfant ? - Il y avait des synthèses avec le personnel et le docteur une fois par trimestre. [...]
[...] Le développement de l'école primaire danoise vers une école pour tous. Intégration des élèves handicapés dans le système scolaire commun. In : Sauvegarde de l'enfance pp 333-342. HELFTER Caroline. Du droit de refuser au devoir d'accueillir. In : Actualités Sociales Hebdomadaires avril 2000, pp 25- 26. HONGRE Françoise. L'Intégration des enfants et adolescents handicapés en milieu scolaire. CTNERHI, septembre 1996. JEGU Josianne. L'Enfant handicapé à l'école : un élève à intégrer. [...]
[...] Cette circulaire évoque le risque de ségrégation qui existe si on place les enfants porteurs de handicap en établissement spécialisé. Etant constaté que l'intégration des enfants handicapés en milieu scolaire ordinaire est peu répandue malgré la loi de 1975, cette circulaire encourage les écoles à s'adapter aux différents enfants et notamment ceux handicapés. Cette circulaire évoque donc la nécessité du partenariat entre les différents professionnels intervenant en faveur de l'intégration. Il y a aussi une réelle prise en compte de l'enfant, sa personnalité, sa famille, leurs désirs. [...]
[...] C'est parfois plus dur que d'être carrément dans une école spécialisée. Dans une école, ces CLIS étaient mal vues, et depuis cette année, ils ont vraiment essayé de faire une intégration de 2 heures au moins par jour dans une classe. Ca se passe beaucoup mieux cette année. Les enfants ne disent plus la même chose. Avant, c'était toujours les gogols qui arrivent quand ils sortaient. Les enfants ne les considèrent plus de la même façon. Il doit y avoir deux souhaits de famille. [...]
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