Le 27 Octobre 2005,trois jeunes se réfugient et se cachent dans un transformateur EDF de haute tension à Clichy-sous-bois,une petite ville de la banlieue parisienne. Deux d'entre eux, Zied et Bouna, meurent électrocutés et le troisième est grièvement blessé. L'ambiguïté plane sur l'incident,à savoir que les jeunes auraient été poursuivis par des policiers. Le soir même,des violences éclatent. Dans les jours qui suivent,elles s'étendent petit à petit à d'autres banlieues comme Seine Saint- Denis, puis à l'extérieur du département Ille de France,à Lille,à Toulouse,à Strasbourg,etc.. Du 6 au 7 Novembre,274 communes sont touchées,plus de 1400 véhicules sont incendiés ,près de 400 personnes sont arrêtés,des dizaines de bâtiments brûlés (écoles,mairies…),une cinquantaine de policiers blessés. Les caméras du monde entier sont braquées sur ce qu'on appelle les « émeutes de banlieues ».Celles-ci constituent les émeutes les plus importantes depuis Mai 68.
Depuis, le problème des banlieues préoccupe de plus en plus l'opinion publique,qui développe un sentiment d'insécurité,et de ce fait les pouvoirs publics qui tentent de trouver des solutions efficaces. Les banlieues sont aujourd'hui un véritable sujet de polémique,notamment pour la presse et les politiciens .
[...] Combien sont-ils dans les conseils municipaux? C'est ce malaise qu'expriment les émeutiers de Novembre 2005, et que le juge et le policier ne peuvent éteindre à eux seuls. Jacques Chirac a décidé, depuis ces émeutes, de rencontrer les responsables de l'audiovisuel, jugeant que les médias doivent mieux refléter la réalité française d'aujourd'hui, et inviter les chefs des partis politiques à prendre leur part de responsabilité, les élus, la représentation nationale doivent eux aussi refléter la diversité de la France Ceci illustre bien la théorie de l'étiquetage de Becker,ces comportements déviants sont en fin de compte une mise en ordre du monde,à partir du moment où la société affiche un comportement comme déviant,ou stigmatise une personne en la rejetant, un changement de situation s'opère. [...]
[...] Les jeunes n'ont plus confiance aux institutions. Notons que les deux jeunes qui ont été électrocutés fuyaient un contrôle de police, ce qui a animé pour certaine une haine contre la force publique. En effet, pour beaucoup, la police joue un rôle majeur dans la flambée des banlieues par leurs agissements envers les jeunes. Les jeunes de Clichy-sous-Bois, par exemple, accusent les forces de l'ordre de mettre de l'huile sur le feu en les provoquant sciemment et même en leur tirant dessus avec des balles en caoutchouc. [...]
[...] Très vite, l'installation de ces familles en France est devenue définitive. Les années 80 constituent des années charnières puisque cette période est celle du passage des travailleurs étrangers aux générations issues de l'immigration ».L'intégration progressive de leurs enfants va modifier l'image de ces migrants. La cohabitation avec les migrants est devenue le symbole du déclassement social et de la marginalisation. Ces jeunes issus de l'immigration et concentrés dans les banlieues peuvent être apparentés au concept de l'homme marginal de Park,puisqu' ils correspondent aux migrants de deuxième génération,c'est à dire l'homme qui se trouve à la marge de deux cultures ou de deux groupes ethniques.La plupart des jeunes ont la nationalité française grâce au droit du sol, mais en raison de leur double appartenance religieuse,linguistique et culturelle,le migrant se sent souvent rejeté.L'homme marginal s'identifie ni à l'une, ni à l'autre des cultures aux quelles il appartient ; mais on ne peut pas être non plus entre deux cultures. [...]
[...] Becker,Outsiders ,Broché,1991,Anne-Marie Métailié. Cours sociologie de l'intégration et sociologie de la déviance. Gérard Mauger, L'émeute de Novembre 2005, éditions du Croquant, Septembre 2006. [...]
[...] Ils ont également une vision très étroite de ces émeutes. Pour eux, il ne s'agit pas d'une protestation élémentaire dans la mesure où les acteurs n'ont pas de véritables buts, ni d'objectifs politiques. Vieillard-Baron parle même du piège des mots et l'impropriété des usages pour montrer que les banlieues sont souvent décrites de manière très négative dans le but de choquer. En effet, L'effet fais divers est encore très présent. Les médias stigmatisent sans cesse les quartiers populaires ou les banlieues en les traitant comme des zones de non droit, isolées de la ville à laquelle ils font partie, en reflétant un climat d'insécurité sociale angoissant. [...]
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