La question des inégalités a connu un regain d'actualité avec le constat de leurs augmentations récentes dans la plupart des pays avancés après une période de longue réduction. On se limitera ici au problème des inégalités à l'intérieur des pays avancés, certains constats ou raisonnements pouvant être transposés avec précaution au problème des inégalités entre pays en voie de développement.
Les inégalités se reconnaissent à l'existence de hiérarchies sociales où les individus occupent chacun une place différente des autres : hiérarchie des revenus, de prestige, de pouvoir ou encore inégalités de situation juridique, de statut et de situation matérielle et sociale.
Les inégalités se sont considérablement accrues au cours du 1ème siècle puis réduites au cours du 20ème, revenant grosso modo à leur niveau des années 70. Ces inégalités ont été théorisées par la loi de Kuznets en 1955 selon laquelle les inégalités s'accroissent au début de la phase de développement et d'industrialisation puis se stabilisent pour enfin décroître au profit d'une répartition des revenus plus équitable...
[...] Il est vrai que les inégalités se réduisent mais d'autres se maintiennent voir même s'aggravent. Dans les années des élèves de Polytechnique et de l'ENA étaient des enfants d'ouvriers alors que ce n'est plus le cas que pour aujourd'hui. Dès l'école primaire des clivages se constituent entre les enfants qui réussissent et qui, le plus souvent, profitent au sein de leur famille d'un environnement culturel proche de celui de l'école, et les enfants des classes populaires qui sont, bien plus nombreux que les premiers, confrontés à l'échec scolaire. [...]
[...] Inégalités et croissance L'idée courante dans ce domaine est que la croissance des inégalités est une donnée incontournable et nécessaire à la croissance : cette affirmation s'appuie sur l'approche conventionnelle de l'efficacité économique du libre jeu des forces du marché et des inégalités qui en résultent, et sur le caractère incitatif indéniable, pour l'effort et l'innovation, de la recherche du revenu maximum. Or comme on l'a vu, les inégalités, à l'échelle globale sont entretenues en partie par les imperfections du marché, et on peut considérer que la répartition engendrée par le marché n'est pas optimale au sens de Pareto. La question se pose donc de savoir dans quelle mesure l'intensification des politiques de redistribution, nécessaires pour contrebalancer ces défaillances du marché, est préjudiciable ou non à la croissance. [...]
[...] Autre facteur d'inégalités entre les sexes, l'exposition au chômage et au sous-emploi. Le taux de chômage des femmes est supérieur de quatre points à celui des hommes et de nombreuses femmes travaillant à temps partiel d'entre elles) subissent cette durée limitée du travail et souhaiteraient travailler davantage. L'école tend à maintenir les inégalités préexistantes : La part des jeunes de 19 à 21 ans poursuivant des études supérieures est passée de 19% en 1982 à 37% en 1994. Ce chiffre est même plus important pour les filles qui sont 42% à être étudiantes contre 33% pour les garçons. [...]
[...] Analyse de JP FITOUSSI : Il dénonce la conception dominante dite de l'arbitrage entre compétitivité et cohésion sociale. Cet arbitrage s'appuie sur l'idée que le coût de la protection sociale amoindrit la compétitivité d'un pays. Aussi pour améliorer la compétitivité d'un pays, il faut : - déréglementer le marché du travail - accroître les inégalités - baisser le PO - baisser les dépenses publiques et réduire les services collectifs Cette conception procède d'une vision du contrat social toute particulière : le lien social est un lien marchand. JP. [...]
[...] Dans cette optique donc, la recherche de l'égalité pèserait sur la motivation et donc la croissance. Inégalité et flexibilité : la segmentation du marché du travail avec la différence instituée entre emploi typique et atypique rend perceptible l'avantage que procure les emplois précaires en terme de flexibilité. Les inégalités de rémunération mais surtout de statut rendent les entreprises à même de répondre de façon plus rapide aux transformations de leur environnement. Et cette segmentation renforce les inégalités : Boltanski, Thévenot soulignent qu'avec la crise, les inégalités correspondent davantage à une logique de corporation proche de celle des insiders / outsiders. [...]
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