Les inégalités scolaires sont-elles liées aux inégalités sociales?

Thèmes abordés

Inégalités scolaires, école en panne, démocratisation de l'enseignement, enjeux de la scolarité;

Résumé du document

Pour Durkheim, l'école est un sous système social, c'est-à-dire que l'école est une micro société. L'élève va à l'école, en classe, comme tout membre de la société va au travail. Et l'aboutissement de cette idée se retrouve dans le fait que pour les parents, la réussite scolaire est synonyme de réussite sociale. C'est d'ailleurs l'idée que s'en font les fonctionnalistes, pour qui la fonction de l'école est l'intégration sociale. L'école selon les fonctionnalistes est largement liée à la société : l'élève donne un aperçu de ce que sera l'adulte, le citoyen. La réussite scolaire a des incidences sur la réussite sociale. Mais l'inverse est-il vrai également ?

Extraits

[...] Et donc, le médecin est plus ambitieux qu'un ouvrier dans la réussite scolaire de ses enfants. Le médecin sait ce qu'il veut pour son fils : celui-ci passera un baccalauréat général. Tandis que l'ouvrier est indécis, il réfléchit tout au long de la scolarité de son fils, en fonction de sa réussite, et le plus souvent vise une filière plus professionnelle. Et en fait, il faut noter que les parents issus de l'immigration occupent essentiellement les emplois ouvriers, peu qualifiés, ce qui fait que leurs enfants ont un double désavantage : on parle même de handicap Cependant, on s'aperçoit que les enfants issus de familles immigrées réussissent mieux dans le secondaire que les enfants dont les parents sont issus de milieux social et familial comparables à ces familles immigrées. [...]

[...] Établis que les différences de scolarisation selon le milieu social ne se sont pas atténuées. Au contraire, le caractère élitiste de la filière scientifique des lycées s'est même accentué. La démocratisation quantitative ne s'accompagne donc pas d'une démocratisation qualitative La volonté de démocratiser le système éducatif a donc ses limites et un impact limité au vu de la réalité de la situation économique et sociale. On voit donc que si de plus en plus de jeunes accèdent à un plus haut niveau de scolarisation, et que les attentes et ambitions des parents augmentent dans tous les milieux sociaux, la différence se fait au niveau du choix des filières. [...]

[...] Les inégalités s'accentuent donc dans la société, mais aussi à l'école, puisque l'école est une micro société, voie indispensable pour s'insérer dans cette société. Et les inégalités scolaires précèdent les inégalités sociales. Et face à un contexte de l'emploi difficile, on voit que les inégalités scolaires ne disparaissent pas. On a vu, par cette réflexion, essentiellement les inégalités scolaires dues à l'origine sociale. Mais ce ne sont pas les seules inégalités qui existent. En effet, il y a également des inégalités entre les garçons et les filles, et ce, quel que soit le milieu d'origine. [...]

[...] Le clivage entre les élites instruites et le peuple des ignorants a disparu. La création des bourses favorise également un accès plus facile et plus démocratique à l'école. L'accès à l'école, au savoir, à l'instruction a bien évolué et on peut parler d'une égalité d'accès à l'enseignement : celui-ci s'est démocratisé. De plus, selon une étude sur l'emploi de l'INSEE, dans la génération 1920-1922 moins de des fils et moins de des filles d'agriculteurs obtenaient au moins le baccalauréat, alors que c'est le cas de 70% des enfants d'agriculteurs dans la génération 1974- 1976. [...]

[...] En fait, chacun a-t-il des chances égales d'accéder à toutes les conditions sociales ? On verra pour cela, pourquoi les attentes des familles envers l'école sont-elles de plus en plus ambitieuses, puis il s'agira de s'interroger sur l'école en tant que facteur de mobilité ou d'immobilité sociale, et enfin on verra que malgré ces évolutions, les inégalités scolaires ne disparaissent pas. De nouvelles aspirations et attentes éducatives des familles a. Une démocratisation de l'enseignement Pendant sa campagne présidentielle de 2007, François Bayrou a dit c'est l'égalité des chances qui fonde notre pacte national. [...]