Le débat actuel sur la réforme Fillon montre à quel point l'école est un enjeu fondamental de notre société actuelle. En effet l'école (que l'on assimile ici à l'ensemble du système scolaire de la maternelle à l'enseignement supérieur) profondément marquée par l'idéal républicain se doit de remplir un double rôle de socialisation et de promotion sociale des individus, ce qui lui confère une importance particulière. En effet on ne manque pas d'exemples pour illustrer le rôle d'ascenseur social que peut jouer cette institution, (Pierre Bourdieu fils d'employé a réussi grâce au système de bourses à intégrer l'ENS.)
Depuis les années 60 l'école a changé, et il semble que les efforts colossaux de la collectivité ont permis de passer d'une école élitiste à une école démocratisée. Elle apparaît alors comme un élément central de l'égalité des chances, le devenir social des individus ne reposant plus sur l'héritage social mais sur la méritocratie, comme le suppose d‘ailleurs l‘idéal républicain. Pourtant de nombreux travaux sociologiques révèlent la persistance d'un déterminisme social dans la réussite scolaire. Le rôle de l'école dans la mobilité sociale fait alors débat.
On peut alors se demander, dans quelle mesure l'école est-elle aujourd'hui, alors qu'elle connaît une démocratisation indéniable visant à réduire les inégalités, un facteur de mobilité sociale?
Tout d'abord nous verrons la manière dont l'école s'est démocratisée et en quoi à travers le diplôme qu'elle dispense, elle peut être considérée comme un facteur de mobilité sociale. Puis nous montrerons par la suite que cette influence est fortement limitée à la fois par les évolutions propres de la mobilité mais aussi parce que le diplôme qu'elle délivre perd de sa valeur. Cela nous conduira dans un troisième temps à examiner la thèse de l'école facteur de reproduction sociale.
[...] Le diplôme est une condition indispensable à l'obtention d'une position sociale élevée. On remarque à titre d'exemple que 75,7% des hommes ayant un diplôme supérieur a bac sont devenus cadres ou professions intellectuelles supérieures et seulement ouvriers en 1982.Un diplôme élevé est donc une quasi garanti d'obtenir un poste élevé. Or comme l'école tend à se démocratiser, le diplôme concerne de plus en plus d'individus qui ont ainsi une chance d'accéder à des positions sociales élevées. L'école joue ici apparemment un rôle indiscutable d'ascenseur social et ce quelque soit l'origine sociale des individus. [...]
[...] Or ce sont majoritairement les enfants issus des classes populaires qui s'orientent vers ces filières. Certes ils ont un bac mais leur bac ne vaut pas un bac général ce qui rend leur chance de réussite future plus délicate. Les catégories les plus modestes sont plus présentes dans les filières courtes (BTS, IUT) et les plus favorisées dans les filières d'excellences (CPGE).Ainsi pour le sociologue Pierre Merle les filières technologiques et professionnelles ont tendance à se prolétariser. En outre si la sélection est beaucoup moins abrupte qu'auparavant elle existe toujours. [...]
[...] Ainsi parmi les fils qui ont un niveau de diplôme supérieur à leur père appartiennent à une CSP supérieure à leur père. Le diplôme influence donc fortement la position sociale des individus . II. Une mobilité illusoire Ainsi, les chiffres montrent que la mobilité sociale permise par l'école est aujourd'hui en France bien réelle. Mais cette mobilité n'est-elle pas illusoire ? En effet il faut tout d'abord nuancer ce constat en différentiant les différents types de mobilité. A. Lorsque mobilité il y est elle vraiment due à l'école ? 1. [...]
[...] Ecole et Société : les inégalités scolaires Table des Matières I. De la démocratisation de l'école à la mobilité sociale 4 A. La démocratisation de l'école par l'action des pouvoirs publics Démocratisation quantitative Démocratisation qualitative B. L'école joue un rôle central dans l'affectation des positions sociales Influence des diplômes Quelques chiffres II. Une mobilité illusoire 11 A. Lorsque mobilité il y est elle vraiment due à l'école ? Mobilité nette/ mobilité structurelle Mobilité de proximité 12 B. La dévaluation des diplômes Le paradoxe d'Anderson Le rendement différentiel des diplômes 14 III. [...]
[...] Les inégalités loin de disparaître se creusent. Différences et rapports entre taux d'accès à l'enseignement supérieur des enfants de cadre et des enfants d'ouvriers. Il y a cependant certaines contradictions dans la mesure de ses inégalités: certains indicateurs semblent indiquer une baisse des inégalités ( le rapport entre taux d'accès à l'enseignement supérieur des enfants de cadres et des enfants d'ouvrier passe de 54,8% en 1959 à 7,3 en 1993) d'autre à l'inverse indique une augmentation des inégalités ( la différences entre taux d‘accès à l‘enseignement supérieur des enfants de cadres et des enfants d‘ouvriers passe de 43% en 1959 à 83,1% en 1993). [...]
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