« L'admission des femmes à l'égalité parfaite serait la marque la plus sûre de la civilisation et permettrait de doubler les capacités intellectuelles du genre humain ».
Personne n'ignore le caractère ancestral de l'inégalité des genres. Et si des voix de prestige s'élevèrent dès le 18ème siècle pour dénoncer cette prégnante réalité sociale, force est de constater qu'aujourd'hui encore les femmes demeurent enchaînées à l'image du « sexe faible ». Cette inégalité n'est nulle part plus puissante que sur le marché du travail, où les hommes continuent d'exercer une domination insolente dans les hautes sphères du pouvoir.
Pourtant, les avancées sont réelles. Fin 2006, on apprenait qu'une femme briguait la présidence de la république française. La démarche n'est certes pas nouvelle ; ce qui l'est en revanche, ce sont les chances, sérieuses, que cette dernière accède au poste suprême, chose impensable 50 ans auparavant. Aussi les progrès sont-ils indéniables. Mieux insérées, mieux formées, les femmes ne sont plus guère enserrées dans leur rôle « naturel », celui d'entretenir le foyer. Elles aussi peuvent désormais prétendre à une carrière professionnelle, signe puissant qu'elles aspirent à l'indépendance.
On aurait tort cependant de pousser trop loin le progrès social. Les statistiques sont formelles : la femme éprouve bien plus de peines à trouver un emploi, mais encore à obtenir une rémunération équivalente à leur homologue masculin, quand bien même les compétences sont identiques.
Cet état de fait, regrettable à plus d'un titre, est le miroir d'une société plus pétrifiée qu'il n'y parait. L'inégalité des genres reste vivace et bien évidement dommageable.
Où chercher les racines de cette inégalité structurelle ? Peut-on expliquer sociologiquement le rôle et la place des femmes dans la société ? La société égalitaire restera-t-elle à jamais une utopie, ou bien y a-t-il des raisons d'espérer ?
Nous commencerons par dresser un état des lieux avec un historique et l'évolution du statut de la femme sur le marché de l'emploi. Puis nous tenterons de définir comment se construisent les genres et quels sont les rites et les phénomènes sociologiques qui accentuent leur différenciation. Enfin nous verrons le rôle du travail, à la fois cause et conséquence de ce phénomène et de la précarité que subissent les femmes. Pour finir nous nous interrogerons sur les mesures susceptibles d'améliorer la situation des femmes sur le marché du travail (...)
[...] Ainsi entrée sur le marché du travail semble rimer avec précarité pour beaucoup d'entre elles. La précarité Plus les femmes accédaient au travail, plus elles occupaient finalement des postes que les hommes jugeaient faits pour elles car conformes à leurs capacités naturelles. En effet, l'habitude des tâches domestiques répétitives où l'on fait plusieurs choses à la fois correspond bien aux postes de travail nécessitant de la minutie et de la polyvalence. On ne leur demandait pas de réfléchir mais simplement d'exécuter ce pour quoi elles étaient naturellement douées. [...]
[...] On retrouve évidemment les fameuses qualités dites naturelles des femmes. Après avoir analysé comment le rôle traditionnel de la femme contribue à accentuer les inégalités hommes/femmes sur le marché du travail, attachons nous à tenter de comprendre quelles mesures pourraient s'avérer utiles. Un développement des structures d'accueil nécessaire pour contrecarrer l'image de la mère au foyer Un espoir pour les femmes aujourd'hui comme le précise Dominique Méda dans Le temps des femmes sorti en 2000, repose sur les pouvoirs publics et les capacités d'accueil des enfants. [...]
[...] Ceci pour 2 raison majeures : la hausse du niveau d'études des femmes et la durée croissante de leur temps de travail. La maternité n'est plus forcément une cause d'arrêt de travail total et l'emploi à vie semble attirer de plus en plus de femmes. Leurs mentalités ont évoluées, elles sont peu nombreuses aujourd'hui à préférer rester s'atteler aux taches domestiques plutôt que de s'offrir une situation sociale et financière par le travail. Elles sont autant voire plus qualifiées que les hommes car la durée de leurs études s'allongent. [...]
[...] Les choses ont un peu évolué, les femmes ont plus accès aux postes à responsabilités mais ne peuvent souvent gérer vie professionnelle et vie familiale. Cela conduit de nombreuses femmes à accepter des emplois dits précaires pour gérer leurs activités domestiques et familiales en plus de leur emploi, quand cette forme d'emploi ne leur ait pas tout simplement imposée. Ces temps partiels ou CDD sont le résultat d'une longue tendance de développement des services, qui, ajustée à la conjoncture économique ont pris les femmes comme variable d'ajustement. [...]
[...] Notamment par la tertiarisation et la salarisation du travail. Finalement, le changement de mentalités est impulsé par ces mutations, bien que les femmes se soient concentrées plutôt dans des secteurs qui étaient déjà très féminisées. Encore une fois, sous couvert d'améliorations, on se rend compte que les femmes sont surreprésentées dans les mêmes tâches qu'elles exerçaient des centaines d'années auparavant. Où trouve t-on une majorité de femme ? Quels sont les métiers les plus féminisés ? La réponse rappelle étrangement les activités domestiques ou rémunérées d'antan. [...]
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