Emile Durkheim, Delphine Horvilleur, individualité, collectivité, éducation, ancrages culturels, enfants, école, modèle d?éducation, vie en société, potentiel individuel, formation des individus
L'enfant, pour savoir s'insérer dans une société aux codes bien définis, devrait alors dès sa plus tendre enfance s'y accoutumer pour pouvoir espérer être introduit dans cette société et pouvoir y vivre. Cependant, Delphine Horvilleur affirme également que bien qu'étant nécessaires, ces mêmes attaches limitent grandement le potentiel de l'enfant, elle souligne l'envergure de ces limites par les deux adjectifs « gigantesques » et « infinies ». En effet, ces références proposent alors une seule interprétation correcte aux yeux de la société des signaux extérieurs reçus par l'enfant et limitent alors grandement son propre champ d'interprétation, bridant et codifiant alors son évolution.
[...] De plus, l'éducation ne doit pas nécessairement avoir pour but d'effacer une quelconque notion d'individualité, mais seulement la replacer. Ainsi, respecter autrui ne se fait pas obligatoirement au détriment du développement d'une individualité propre, mais uniquement les classer selon un ordre de priorité. L'éducation aurait alors pour but d'apprendre à l'enfant à jongler entre la dimension individuelle qui le compose et la nécessité de composer avec l'individualité d'autrui qui caractérise une société. Dès lors, on pourrait citer dans le conte de l'Invalide, l'étant qui lit pendant son temps libre sans pour autant oublier de participer aux tâches ménagères. [...]
[...] Ces mêmes individus sont complètement aveuglés par leurs envies et ne savent comment faire des compromis pour essayer de répondre à leurs désirs tout en n'empiétant pas sur la sécurité du collectif. Ils constituent alors un danger pour le groupe auquel ils appartiennent et on appelle cet archétype un enfant-tyran . On peut alors citer la petite Bukola qui menace ses parents de crise lorsqu'elle n'obtient pas ce qu'elle souhaite dans l'autobiographie de Wole Soyinka Aké, ou les années d'enfance . [...]
[...] En essayant de faire correspondre à ses attentes les individus qu'elle forme, la société ne ferait-elle pas seulement que limiter son propre potentiel d'évolution en se privant d'individus capables de penser en dehors du cadre et des normes établies ? Comment espérer évoluer si personne n'est capable de remettre en cause le modèle défini ? C'est ce que nous illustre l'exemple du conte du Villain Petit Canard. Dans celui-ci, les canards ne font que rejeter celui qui ne leur ressemble pas. On pourrait alors voir ici une métaphore du rejet de l'étranger de celui qui pense différemment et agit différemment au détriment d'un apprentissage de la façon de penser d'autrui. [...]
[...] Ainsi, faire passer le groupe au-dessus de l'individu c'est faire comprendre la valeur de l'altérité à l'enfant, c'est lui faire comprendre que l'autre au même titre que lui-même mérite le respect. On construit alors des individus ouverts au monde et à l'altérité, curieux et qui ne sont pas effrayés par le nouveau. On construit les inventeurs de demain. C'est le cas de la Bergère dans le Conte La bergère et le ramoneur issu des Contes d'Andersen. Celle-ci, n'ayant jamais été confrontée au monde extérieur, à l'inconnu s'exclame à la vue depuis la cheminée C'est beaucoup trop dit-elle. [...]
[...] En d'autres termes, l'éducation se doit-elle de négliger l'individualité au profit du groupe ? Dans un premier temps, nous étudierons le point de vue selon lequel l'inculcation des principes de base par l'éducation est un principe nécessaire au bon fonctionnement de la société, dans un second temps nous nous pencherons sur les limites de cette théorie et les conséquences que celle-ci engendre sur le développement de la personnalité des enfants. Enfin, dans un dernier temps, nous nous attarderons sur la viabilité d'un concept d'éducation qui associerait socialisation élémentaire et épanouissement de l'individu. [...]
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