Il est nécessaire d'analyser tout d'abord l'émergence des premières formes de
l'individualisme, pour comprendre son origine, afin de déterminer son évolution et ses
limites dans la société (...)
[...] L'égalité dans les sociétés démocratiques est un désir insatiable que chacun veut atteindre, les citoyens tentent donc sans cesse de contribuer à l'égalisation des conditions. Ces sociétés possèdent des institutions importantes qui contribuent elles aussi à égaliser les conditions, avec par exemple la création de l'Etat Providence et de la Sécurité Sociale. Cette égalisation permanente renforce le désir de bien-être de chacun, ils sont de plus en plus égaux socialement et désirent donc de plus en plus leur bien-être matériel car ils sentent qu'ils s'en rapprochent. [...]
[...] Ils étaient donc semblables mais séparés par leurs droits, les privilèges étaient toujours réservés aux nobles. Cette situation aboutit à trois séparations entre les groupes, tout d'abord la noblesse pour se protéger devint une caste, soit un groupe très fermé, où le seul moyen d'y entrer est par la naissance, et fortement endogame, excluant tout rapport avec l'exterieur. La noblesse se refermait sur elle-même. De plus les privilèges constituaient la deuxième séparation, certains avaient été abolis mais le privilège fiscal restait le plus insupportable pour les autres groupes. [...]
[...] En effet l'individualisme est démobilisateur, il détourne les citoyens de la chose publique. Ils ne s'intéressent plus aux affaires publiques et préfèrent s'occuper de leurs intérêts personnels. De plus il provoque une certaine atomisation sociale, les individus cherchent de moins en moins à créer des liens sociaux, ils se contentent de vivre avec leurs proches, et avec ceux qui suivent les mêmes intérêts qu'eux. Et enfin le dernier danger est une conséquence de la démobilisation, les citoyens se désintéressent des affaires publiques et ne contrôlent plus le pouvoir étatique qu'ils ont mis en place. [...]
[...] Chaque individu est donc en compétition pour tenter d'acquérir ou de retenir le bien-être. L'objectif dominant des sociétés démocratiques est donc le bien-être, ce qui met en avant les intérêts individuels, chacun étant en compétition, il n'y a plus d'intérêt collectif. Ce phénomène caractérise l'individualisme moderne qui a donc trouvé son origine dans les sociétés démocratiques. La liberté qui correspond à l'absence d'arbitraire, permet aux individus d'être en paix avec eux-mêmes et avec la société, ils sont indépendants, elle constitue une condition favorable pour atteindre le bien-être matériel. [...]
[...] Le développement de l'individualisme peut donc être une menace pour la Démocratie dont le fondement principal est la participation des citoyens à la vie publique. Ainsi l'individualisme trouve ses origines dans la mise en place de la Démocratie et des sociétés démocratiques, mais peut avoir des conséquences contraires aux principes mêmes de la démocratie lorsqu'il se développe et progresse de façon trop importante grâce à l'égalisation des conditions. L'égalité domine sur la liberté dans ce cas, et l'aboutissement de ce développement pourrait être une démobilisation dominante ayant pour conséquence un despotisme démocratique et donc une régression du régime alors que le peuple s'est battu pendant la révolution pour acquérir tous ces droits. [...]
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