"Nous appelons sociologie une science qui se propose de comprendre par interprétation l'action sociale et par là d'expliquer causalement son déroulement et ses effets."
Telle est la définition de la sociologie que Weber propose dans les premières pages de son ouvrage Économie et société. Par cette définition, il fait de la sociologie une science de l'action sociale, en opposition à l'approche holiste de Durkheim, pour qui la sociologie est la science des faits sociaux.
L'activité sociale doit donc en premier lieu être interprétée. Le sociologue reconstruit le sens que l'individu donne à ses actions puisque l'action sociale s'entend du produit des décisions prises par l'individu. Elle doit ensuite être expliquée en tenant compte du fait que les individus ne sont pas forcément maîtres de toutes les conséquences de leurs actions (...)
[...] Or ces conséquences sont, pour Weber, le plus souvent non voulues, non conformes aux intentions de l'acteur. Pour mieux comprendre la pensée de Max Weber et la définition qu'il retient de la sociologie, il convient de retracer brièvement son histoire et de le replacer dans le cadre de son époque. Max Weber est né dans un milieu bourgeois et était juriste de formation. Sur le plan politique, il fut le spectateur de l'unification de l'Allemagne en 1870 ainsi que de l'émergence du capitalisme. [...]
[...] Seuls les éléments non contradictoires sont retenus. - Une accentuation de certains traits. Il s'agit ici de grossir les différences pour donner à voir la singularité, la spécificité, l'originalité du phénomène étudié. Certes, l'idéaltype a un caractère utopique, comme a pu l'indiquer Weber, mais c'est justement ce qui en fait un instrument d'intelligibilité fondamental. Il permet de lire le réel, d'y repérer l'objet sous ses différentes formes empiriques et de l'analyser, de déterminer les motifs réels de l'action en considérant l'écart entre le court réel des événements et celui construit à partir de l'idéaltype. [...]
[...] Rechercher le sens de l'action est l'objet même de la sociologie selon Weber. Dès lors, il n'y a pas de lois générales de fonctionnement et de développement des sociétés : le résultat de toute action humaine est en partie aléatoire. Rien n'est écrit à l'avance, prévisible. Par exemple, dans le cadre de l'analyse d'un conflit, il s'agit d'examiner la situation de tous les acteurs : leurs motivations, les choix devant lesquels ils sont placés, les rôles dans lesquels ils sont engagés, leur marge de manœuvre pour interpréter ces rôles, la représentation qu'ils se font de la situation, de leur alliés et adversaires afin de comprendre et d'expliquer le phénomène conflictuel. [...]
[...] L'individu n'est pas conditionné par la société, par sa culture déterminés par des logiques qui le dépassent. L'individu a toujours une marge de liberté dans l'exercice de ses rôles sociaux. Son statut social est l'aboutissement d'une trajectoire jalonnée d'alternatives diverses et de décisions rationnelles face au choix qui lui est laissé. Sa stratégie consistera à utiliser ses possibilités de choix pour maximiser son intérêt. La base de la sociologie est donc l'individu ; il est conçu comme un être de raison ( libéré de ses instincts qui n'agit que par intérêt. [...]
[...] Elle ouvrait à une solution non plus optimale mais satisfaisante des choix opérés par les individus. Ainsi, le comportement réel s'écarte, à trois égard au moins, de la rationalité objective : o La rationalité exige la connaissance parfaite et l'anticipation des conséquences de chacun des choix. En fait la connaissance des conséquences est toujours fragmentaire, o Comme il s'agit de conséquences futures l'imagination doit suppléer au manque d'expérience en leur affectant une valeur. Mais l'anticipation des valeurs reste toujours imparfaite. o La rationalité oblige à choisir entre diverses alternatives possibles de comportements. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture