L'histoire de l'individu pourrait débuter au quinzième siècle. Avec la Renaissance, a émergé une nouvelle manière de vivre et de concevoir sa destinée. L'individu commence à oser dire « je ». Le monde social change alors de centre de gravité passant des lois supérieures (le service de Dieu, de l'Etat, de la Famille) à l'individu et le culte de soi.
Ainsi, dans les siècles qui vont suivre, l'individualisme ne cessera de s'affirmer jusqu'à aujourd'hui. Dans nos sociétés contemporaines, l'individu est devenu la valeur centrale de l'existence. Partout, l'on vante les vertus de l'autonomie et de la responsabilité individuelle. Cette mobilisation permanente de soi se paye par une inquiétude existentielle dans nombre de cas. Le sociologue Alain Ehrenberg, dans son essai « L'individu incertain », considère que « l'individu souffrant semble avoir supplanté l'individu conquérant ». L'individu serait-il donc devenu un sujet tourmenté? On peut dès lors s'interroger sur les conséquences de l'avènement de la modernité sur celui-ci ? Quelle est sa place dans nos sociétés modernes ? Comment réagit-il ? Et comment le travail et la religion se transforment à l'heure du souci de soi ?
J'expliquerai dans une première partie quelle est la place faîte à l'individu dans la société contemporaine, puis, je détaillerai dans un second temps comment celui-ci réagit face à ces changements.
[...] Dans les établissements scolaires, les élèves veulent être considérés comme des personnes par leur professeur et ils aiment à ce que celui-ci soit également une personne et non exclusivement un individu qui récite le cours. Ainsi, toutes les composantes de la sphère publique doivent composer avec cette nouvelle réalité. Cette problématique se pose notamment dans le monde de l'entreprise, où le management a dû être redéfini. Le management contemporain repose moins sur le pouvoir hiérarchique. Il laisse aux individus des marges réelles d'autonomie et de choix. L'individu est donc responsabilisé. Néanmoins, cela n'est vrai que dans une certaine limite. [...]
[...] La gestion de celle-ci prime sur l'intérêt porté au destin de la firme. B. L'individualisation des pratiques Donc, l'individualisation des actes se retrouve dans plusieurs champs, dont certains avaient justement décliné pour laisser place à la société moderne. C'est par exemple le cas de la religion. Le déclin des religions traditionnelles a laissé place à l'essor d'autres croyances parallèles et à une individualisation de celles-ci. Il y a un choix à la carte qui s'opère. Danièle Hervieu-Léger parle ainsi de croyants baladeurs Pour autant, cette théorie doit être nuancée dans la mesure où le mouvement de sécularisation observée en France depuis plus d'un siècle ne se vérifie pas partout en Occident. [...]
[...] Conclusion Ainsi, l'individu contemporain est un sujet incertain, volatil, autonome, voire autonomisé, et doit être maître de sa vie. Les mutations sociales ont redéfini sa place au sein de la société, et notamment dans l'entreprise. L'individualisme contemporain est souvent critiqué pour son rôle destructeur de valeurs et de lien social. Mais la question ne doit pas être posée en ces termes. L'avènement de l'individu ne doit pas être entendu comme synonyme de moins de société mais comme une nouvelle façon de faire la société. [...]
[...] Mais si les individus n'ont pas les ressources pour se conduire positivement, comme par exemple leur cursus scolaire, ils perdent leur protection. Robert Castel les qualifie alors d'individus cassés. L'on peut alors se demander si les exigences nouvelles de la société post- moderne ont provoqué une mutation anthropologique. Une chose est certaine : les changements économiques, sociaux, technologiques et culturels ont conduit à l'émergence d'un individu nouveau. L'avènement de l'économie de marché et le délitement des limites et frontières ont en effet débouché sur une redéfinition de l'identité individuelle. Les aspirations et ses craintes sont transformées. [...]
[...] Donc, d'un corps asservi et dominé par la nature, nous sommes passés à un corps autofaçonné et autogéré. Ce que l'on peut qualifier de gestion de soi renvoie à la question de l'individu et de ses réactions face à la société. Ainsi, dans une seconde partie, j'expliquerai comment l'individu agit dans nos sociétés modernes. L'individu et ses actes A. L'individu dans la sphère publique L'individualisme contemporain a donc provoqué une autonomisation et une responsabilisation croissante de l'individu. Celui-ci est donc en perpétuelle quête de soi, qu'il s'agisse du soi privé comme du soi public. [...]
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