Continuum colonial, indigènes, répubique
Les Indigènes de la République est un groupe militant apparu sur la scène médiatique française en janvier 2005, alors qu'il publie l'Appel pour des assises de l'anti-colonialisme post-colonial, resté célèbre pour les polémiques qu'il engendrera. Dans leur discours, les initiateurs de l'appel interpellent l'opinion et les pouvoirs publics dans un climat social fortement marqué, depuis ces dernières années, par des faits divers résonnant comme les stigmates d'un choc culturel : l'affaire du RER D, la loi sur les signes religieux à l'école, le débat sur l'immigration et son instrumentalisation ou encore la crise des banlieues de Novembre 2005. Ils souhaitent attirer l'attention sur les relents de colonialisme qui touchent une certaine partie de la population française.
Nous analyserons les discours du Mouvement des Indigènes de la République, son évolution et sa réception, ses modes d'actions et ses revendications pour comprendre quels sont les enjeux soulevés par cette action militante, et pourquoi ceux-ci ont-ils occasionné de nombreuses polémiques. L'étude de celles-ci nous révélera aussi les réalités sociales qu'elles trahissent.
Pour ceci, nous nous pencherons dans un premier temps sur les représentations véhiculées par les Indigènes et le dispositif qui les propage, avant d'analyser les notions qui fondent l'action et les propositions du groupe : le « Continuum Colonial » et le « Mythe Républicain ». Enfin nous examinerons dans une dernière partie la réception qui a été faite au mouvement, la pertinence des critiques qui lui ont été adressé et les réponses que les Indigènes y ont apporté.
[...] Les critiques apparaissent au sein de la gauche, de la droite, des milieux intellectuels et associatifs Ceux-ci dénoncent l'aspect communautariste de l'appel, les imprécisions historiques et sociologiques . Les accusés répondent alors qu'il s'agit de réactions paternalistes, et d'un refus de voir émerger une parole autonome de l'immigration C'est pourquoi les initiateurs de l'appel eurent la volonté de préciser leur identité politique afin de se définir et de répondre aux attaques extérieures à travers l'appel des assises anticolonialistes qui étaient prévues le 16 Avril 2005 et qui furent reportés au 25 Juin 2005. [...]
[...] De plus, les habitants originels des nouvelles colonies françaises se voyaient priver de la majeure partie de leurs droits et libertés, en ne conservant, sur le plan civil, que leur statut personnel. Les indigènes étaient privés d'une nationalité propre, ils n'étaient ni tout à fait français, ni tout à fait étrangers, et étaient donc dénués d'une véritable identité. Ainsi, les pouvoirs coloniaux ont su faire perdurer cet ensemble de règles jusqu'en 1946, année de l'abolition du Code, et jusqu'en 1962 en Algérie, date de son indépendance. [...]
[...] La laïcité semble être un exemple éloquent de ce type de notion à l'application paradoxale : fondée sur la séparation de l'Église et de l'État, elle doit garantir à chacun le libre exercice de sa religion, dans le respect des autres. Cependant, des implicites en vigueur dans la réalité sociale ou dans les institutions règlementent l'accès de certaines religion à l'espace public, tout comme certaines pratiques, en s'appuyant sur une idée de l'émancipation laïque qui se construit en opposition à la religion. En pratique, il est indéniable de reconnaître la lourde emprunte d'un héritage chrétien à cette culture française qui propose l'émancipation hors des religions. [...]
[...] - Le mouvement appelle à une manifestation en Mars 2008 pour dénoncer la présence d'honneur de l'État d'Israël au salon du livre et celle du Président Shimon Peres. De plus, on peut noter qu'à l'intérieur du mouvement gravite un ensemble de collectifs menant des campagnes massives de luttes dans le rapport de domination, de discrimination, tels que : - Les profs indigènes : Il s'agit d'enseignants du primaire et du secondaire issus de l'immigration ou non, qui se sont réunis en Juin 2005. Ils sont signataires de l'appel et partagent donc ses revendications. [...]
[...] Contrairement au reste de l'enquête, les données sur le taux d'activité, d'emploi et de chômage prennent en compte les immigrés d'implantation ancienne sur le territoire (avant 1974) C'est-à-dire qu'en ce qui concerne le sentiment de discrimination, il s'agit ici d'individus nés à l'étranger, sans avoir la nationalité française à la naissance. Ce sentiment se constitue au travers des refus qui font suite à des entretiens d'embauche face à face. Il semble qu'ils soient aussi sujets, pour ceux qui ont, ou qui ont eu, un emploi en France, à une différence de traitement marqué d'injustice, par leur employeur, leur supérieur hiérarchique ou leurs collègues. C'est aussi le cas, dans une moindre mesure, des immigrés originaires du Maghreb ( pour les deux types de discriminations ressenties). [...]
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