« Article 149 : La lutte contre l'illettrisme constitue une priorité nationale. Cette priorité est prise en compte par le service public de l'éducation ainsi que par les personnes publiques et privées qui assurent une mission de formation ou d'action sociale. Tous les services publics contribuent de manière coordonnée à la lutte contre l'illettrisme dans leurs domaines d'action respectifs. »
[...] Nous verrons pourquoi par la suite. A Paris, seuls trois conseillers[8] ont accepté de nous répondre (deux femmes et un homme) ; six ont exprimé un refus catégorique ; cinq ont prétexté un manque de temps ; six obligeaient une demande d'autorisation préalable auprès de leur direction régionale. La moyenne d'âge des personnes interrogées est de 28 ans, leur moyenne d'années d'activité en tant que conseillers étant de trois années. Seule l'une de ces personnes affirme intervenir auprès d'un public en particulier mais toutes s'occupent d'un seul domaine professionnel, propre à chacune. [...]
[...] Aussi, seul l'un d'entre eux se sent dûment capable de découvrir un cas d'illettrisme. Les autres ne nous répondent que par des approximations, allant du pas toujours à oui, s'il existe un lien passé avec ce demandeur. L'ensemble de ces conseillers disent fermement savoir ce qu'est une stratégie d'évitement mais seuls deux nous donnent deux exemples valables. L'un de ces derniers nous surprend étant donné son caractère parisien : le repérage des couleurs dans le métro. La question de l'orientation d'une personne en situation d'illettrisme et les réponses en ayant découlé sont certainement l'élément d'information qui nous a le plus interpellés. [...]
[...] Les informations recueillies, présentées par la suite, nous entraîneront à établir un premier bilan de notre étude, quant à la position de tous les conseillers à l'emploi face à des demandeurs en situation d'illettrisme. La comparaison de ces données, selon qu'elles proviennent de Paris ou de province, nous permettra alors de confirmer ou d'infirmer l'hypothèse générale que nous avons émise précédemment. Enfin, l'analyse de ces différents points de recherche nous incitera à formuler de nouvelles interrogations concernant le rapport entre les conseillers à l'emploi face à l'illettrisme à Paris, d'une part, et en province, d'autre part. [...]
[...] CONCLUSION En définitive, l'ensemble de ces rencontres nous ont permis d'affiner notre recherche, ainsi que notre hypothèse, et de révéler une nouvelle information, méconnue car peu médiatisée : les conseillers à l'emploi français occupent tous des places différentes dans un réseau complexe et pas toujours efficace de lutte contre l'illettrisme. Cela se situe en totale contradiction avec les souhaits gouvernementaux, énoncés régulièrement depuis près de sept années, encourageant les directions régionales des A.N.P.E., au même titre que d'autres services publiques et sociaux, à établir une ligne de conduite en matière de lutte contre l'illettrisme. Il est évident que la mission première des conseillers n'est pas de remplacer les formateurs des organismes. [...]
[...] Aussi, ils connaissent diverses situations complexes, citant notamment l'agressivité, les injures et les handicaps. N'étant pas non plus informé de la spécificité de notre recherche, à cet instant du questionnaire, aucun n'a évoqué l'illettrisme. Pourtant, ils nous confirment avoir tous déjà reçu des demandeurs en situation d'illettrisme dans le cadre de leur profession. Fait rare, ils nous donnent trois explications quant au repérage d'une situation : le formulaire d'inscription pas ou mal rempli, dans le cadre de tests de repérage et les dires du demandeur lui-même. [...]
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