Aujourd'hui, le travail occupe toujours une place centrale dans nos sociétés contemporaines, cependant le monde du travail a beaucoup changé depuis quinze ans.
L'hypothèse d'une « culture d'entreprise forte » créée, développée et transmise par le management pour être utilisée comme un instrument d'efficacité paraît peu plausible aux sociologues. Ils préfèrent insister sur la diversité organisationnelle plutôt que sur l'existence d'une structure cognitive et d'un schéma de référence commun. Ils attirent l'attention sur le fait que dans leur confrontation à d'autres groupes ou à la direction, les obligeant à adopter des stratégies de défense, les salariés prennent conscience de leur identité au travail, développent des manières de résoudre les problèmes et des formes particulières d'interaction, qualifiées parfois de « sous cultures », dans la mesure où ces aspects permettent de les distinguer des autres groupes (Trice et Morand, 1991). En outre, les salariés n'ont pas tous le même type de rapport au travail. Pour nombre d'entre eux, le travail peut n'être qu'un moyen plutôt qu'une fin en soi.
[...] La vie de travail est un lieu où se définit l'identité. Le rôle éminemment socialisateur du travail tient aussi au rôle qu'il joue dans sa construction de l'identité des individus comme l'ont notamment montré Renault Sainsaulieu dans l'Identité au travail ou encore Claude Dubar dans La socialisation. Construction des identités sociales et professionnelles. La construction identitaire des individus façonne leur personnalité dans le cadre de leur société et de leur groupe social. Ce cadre est toujours contraignant par sa référence à une culture, des valeurs et des normes que chacun doit interpréter en fonction des marges de manœuvre, de ses ressources, de ses préférences et de ses choix. [...]
[...] Ils attirent l'attention sur le fait que dans leur confrontation à d'autres groupes ou à la direction, les obligeant à adopter des stratégies de défense, les salariés prennent conscience de leur identité au travail, développent des manières de résoudre les problèmes et des formes particulières d'interaction, qualifiées parfois de sous cultures dans la mesure où ces aspects permettent de les distinguer des autres groupes (Trice et Morand, 1991). En outre, les salariés n'ont pas tous le même type de rapport au travail. Pour nombre d'entre eux, le travail peut n'être qu'un moyen plutôt qu'une fin en soi. Dans un premier temps, on définira l'identité au travail puis nous verrons son intérêt et ses limites. [...]
[...] Dans les situations où le travail était vu comme une nécessité économique, les relations de travail étaient superficielles et l'attitude de retrait prédominait. La culture du retrait consistait à refuser les relations affectives et cognitives avec les collègues, à vivre le travail exclusivement à partir des règles et statuts, pour s'investir totalement dans l'univers hors travail (jeunes ouvriers et employés intéressés par les loisirs, salariés d'origine paysanne qui sont encore bien intégrés dans leur commune). Si les différences observées dans les attitudes et les comportements des salariés renvoient aux différences des rapports au travail, il semble difficile de séparer l'identité et le rapport au travail de l'identité sociale et de la vie hors travail. [...]
[...] Des influences réciproques s'exercent entre le travail et le hors travail, qu'il s'agisse de l'organisation de sa vie, de la place des différents temps, des divers choix L'identité au travail de certains groupes sociaux marque d'autant plus fortement les individus qu'elle recouvre une position de classe revendiquée, comme ce fut le cas de beaucoup d'ouvriers. Le poids de la nomenclature des professions et catégories socioprofessionnelles de l'INSEE pour identifier les individus illustre cette prégnance de l'identité professionnelle dans notre société. De plus, les nombreux conflits qui se produisent dans et autour du travail jouent aussi un rôle constructif. [...]
[...] La sociologie conçoit l'identité comme le résultat d'un processus lent et graduel de socialisation, primaire et secondaire. Par conséquent, l'identité ne se réfère pas à une structure de traits innés et immuables, mais à une réalité qui se forme et se modifie au cours de la vie individuelle et de l'histoire. Comme l'ont montré les travaux d'Erikson et Abrams, il existe en effet une étroite relation entre les processus historiques et les façons dont se forme l'identité à chaque génération : différentes identités générationnelles peuvent exister en fonction des divers cycles d'expérience collective. [...]
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