L'expression désigne clairement un groupe, une « minorité paradoxale » selon la formule de Catherine Marand-Fouquet. Leur rôle a été très longtemps nié, négligé ou déformé par les préjugés. L'histoire a longtemps été faite par les hommes, incluant la présence de quelques femmes parfois caricaturales. Michelle Perrot va même être amenée à se demander en 1967 si les femmes ont une histoire. L'histoire du développement de l'histoire des femmes en France a été faite par Françoise Thébaud.
Le rapport hommes-femmes est au cœur du sujet. La société a attribué aux deux sexes des rôles précis dans des sphères distinctes : public/privé.
Ces différences sociales et culturelles n'ont en effet rien de « naturel » : elles sont historiquement construites ; c'est ce que l'on appelle le genre. Sur ce sujet, nous pouvons bien sûr évoquer le succès du livre publié par Simone de Beauvoir en 1949, intitulé le Deuxième Sexe. L'enjeu est de montrer que l'infériorité générale dans laquelle sont tenues les femmes n'a aucun caractère naturel et inévitable, mais qu'il est le produit d'une culture qui peut et doit être transformée. Dans le sujet, le pluriel est utilisé, on parle de l'histoire des femmes car les femmes ont des points communs mais également des points qui les différencient.
[...] Joan Scott définit le genre comme un élément constitutif des rapports sociaux fondé sur les différences perçues entre les sexes, ainsi qu'une façon de signifier les rapports de pouvoir. Certaines historiennes reprochent à l'histoire du genre d'oublier l'histoire des femmes et la domination masculine. Elles proposent aussi de ne plus éviter l'étude de figures féminines longtemps considérée comme négative. Le séminaire genre et histoire qui s'est tenu à l'université Paris I en 2001 poses la question de la pertinence du concept de genre en histoire. [...]
[...] Les années 1970 voient ensuite la montée en puissance d'un groupe de pression qui se bat pour l'égalité des sexes dans tous les domaines, et qui aboutit à des victoires juridiques et législatives. Le contexte scientifique et historiographique Les mutations se traduisent par l'arrivée croissante de femmes diplômées, candidates à des postes d'enseignement supérieur jusque-là exclusivement détenus par des hommes. L'irruption des femmes dans le monde des historiens est le résultat d'une lente progression. Les choses ne changent véritablement qu'à la fin des années 1960. [...]
[...] Michelle Perrot va même être amenée à se demander en 1967 si les femmes ont une histoire. L'histoire du développement de l'histoire des femmes en France a été faite par Françoise Thébaud. Le rapport homme femme est au cœur du sujet. La société a attribué aux deux sexes des rôles précis dans des sphères distinctes : public/privé. Ces différences sociales et culturelles n'ont en effet rien de naturel : elles sont historiquement construites ; c'est ce que l'on appelle le genre. [...]
[...] Faire l'histoire des femmes amène à se poser la question du partage social. À la fin des années 1970 et au début des années 1980, la question s'est posée aux États-Unis, où parler de l'histoire des femmes revenait à parler de leur asservissement et à développer une culture féministe. Le genre a donc permis de se dégager de l'aspect biologique du hiatus entre histoire des femmes et histoire des hommes. Si le concept de genre commence à être utilisé et diffusé, il n'est pas pour autant accepté comme objet de recherche à part entière. [...]
[...] Bibliographie BARD Christine, Les femmes dans la société française au 20e siècle, Paris, A. Colin DUBY Georges, PERROT Michelle (dir.), Histoire des femmes en Occident, tIV, le XIXe siècle, Paris, Plon PERROT Michelle, Les femmes ou les silences de l'histoire, Paris, Flammarion THEBAUD Françoise, Ecrire l'histoire des femmes, Lyon, ENS Ed., 2007. [...]
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