Héritage des préférences politiques de ses parents, socialisation politique, Vincent Tournier, fractures générationnelles, formation des opinions politiques, socialisation familiale, classes sociales, contexte social, Hyman, transmission politique
La politique est présente au quotidien avec nous. Nous la trouvons dans les médias, sur des affiches, dans des conversations, etc. Et tout le monde a un avis politique, il y a une véritable floraison de prises de paroles ordinaires sur la politique. Notre intérêt pour la politique, qu'il soit faible ou important, est le résultat d'un phénomène sociologique appelé la socialisation politique. C'est l'ensemble des processus spécifiques qui s'accomplissent au sein d'instances politiques et/ou qui se traduisent par des représentations dans le domaine politique. Ainsi chaque personne vivant dans nos sociétés modernes a subi une forme de socialisation politique. Il s'agit aujourd'hui de savoir qui est responsable dans notre environnement de cette socialisation politique. Il peut être d'usage de se dire que les individus suivent principalement les opinions politiques de leurs parents, et que la famille serait donc le principal vecteur de transmission des idées politiques. Cependant, la socialisation politique est un phénomène très complexe et il s'avère que des ruptures peuvent exister entre les parents et l'enfant, voire entre les générations. Plusieurs facteurs peuvent être responsables de cette rupture, et donc de la différence d'opinions.
[...] Cette faible influence est due pour Percheron à la force de la transmission parentale concurrente. Ou encore au nombre différent de professeurs qu'a l'élève durant sa scolarité, ou encore l'hostilité éprouvée pour l'instituteur (majorité des cas, et s'accroît avec l'âge). À partir de 70 on ne cherche plus à trouver les racines des préférences idéologiques des élèves, mais plutôt de mesurer l'influence de ces enseignements. Pour les cours d'éducation civique : ses effets ne se font pas sentir de la même manière pour tous les élèves, certains concluent que ces cours ont des effets pervers (car soulève de la part des élèves des critiques des institutions et des mécanismes politiques); or selon les travaux de Jennings et Niemi on voit qu'il n'y a pas d'amélioration du niveau de connaissances des élèves issus de cadres familiaux stables, mais on voit une amélioration pour les élèves issus des familles défavorisées. [...]
[...] L'école Il est à noter que dans les 60 l'intérêt de la socialisation politique à l'école n'a pas été le même qu'au sein de la famille (on cherche uniquement à étudier l'influence personnelle du professeur sur les orientations politiques des élèves + les effets des cours d'instruction civique sur leur degré de connaissances et d'implication politiques). Selon les études de Jennings, Ehman et Niemi dans les 70 les instituteurs n'ont qu'une faible influence politique sur leurs élèves, et s'il y a influence c'est que les préférences politiques de l'instituteur sont en consonance avec celles des parents. [...]
[...] Les événements politiques peuvent sensibiliser les jeunes et donc peuvent créer une opinion. Si on prend exemple d'un enfant militant pour un parti opposé à celui de ses parents, on se rend compte que l'individu va reconnaître l'existence d'une filiation, mais plus pour la mise en valeur de l'engagement plutôt que son contenu. Cela peut donc prouver que la famille est essentielle à la transmission de valeurs politiques, elle est le commencement d'un processus de politisation, mais n'est pas en soi un diffuseur d'idées et d'opinions que les jeunes vont se réapproprier automatiquement. [...]
[...] Il existe un processus de socialisation politique qui intervient à l'âge adulte et en dehors des instances que sont la famille et l'école. Les instances de socialisation politique à l'âge adulte sont pour Roberta Sigel : - Le monde du travail - Les mouvements sociaux - La survenue d'événements traumatiques Daniel Gaxie évoque dans une revue différentes femmes : Une femme de 49 ans ne s'intéresse pas trop en politique et ne sait pas comment se situer : à cause de son incompétence en matière politique (elle ne « comprend rien »). [...]
[...] Nous tenterons donc de répondre à la question suivante : comment nos préférences politiques se forment-elles ? Autrement dit, comment la socialisation politique s'effectue-t-elle ? Nous verrons dans un premier temps qu'il y a toujours un héritage des idées politiques des parents, mais dans un second temps nous constaterons et tenterons d'expliquer la rupture qu'il existe entre les générations au niveau des opinions politiques. Un héritage des idées politiques des parents Selon Herbert H. Hyman, « les orientations politiques individuelles sont essentiellement le produit de la socialisation familiale ». [...]
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