"Tous les hommes naissent égaux, le lendemain ils ne le sont plus". Cette citation de Jules Renard atteste de l'existence de groupes sociaux hiérarchisés, un groupe social étant considéré, de manière globale, par les sociologues, comme un ensemble large ou restreint de personnes ayant des traits communs. Ces traits communs induisent des relations privilégiées entre les individus qui en sont l'étendard, ce qui est, dans le jargon sociologique connu sous l'appellation de "lien social" à savoir l'ensemble des relations et affiliations, de règles sociales tacitement consenties entre les membres communs à un groupe social donné. Il apparaît donc qu'il y a réciprocité entre groupe social et lien social, le premier ne pouvant subsister sans la force du second. Cependant, à l'heure de la montée globale de l'individualisme et de l'émiettement des valeurs sociales (fracture sociale pour certains où crise du lien social pour d'autres), la cohésion semble être sérieusement effritée. Il y a donc émergence d'une nouvelle forme de subsistance du groupe social.
L'on peut alors se demander si le groupe social résulte uniquement de l'existence du lien social.
Nous verrons dans un premier temps que si le groupe social est la plupart du temps cimenté par le maintien du lien social (I), il est aussi généré par la nécessité de survie provoquée par de multiples facteurs de nature économique, sociale, voire politique qui le contraindront à s'adapter aux mutations qui menacent sa cohésion (II).
[...] La solidarité est le ciment du groupe social et se manifeste à travers le lien social. Durkheim admet que dans les sociétés primitives, la conscience individuelle des individus est confondue dans la conscience collective. L'absence de division de travail induit une solidarité par similitude dite mécanique. La vision plus ou moins égalitaire qui émane de cette société lointaine renforce l'idée d'une certaine abondance du lien social et de la solidarité qui va contribuer au soudage du groupe social en question, si tant est qu'il y en ait, à l'époque, d'aussi inégaux qu'aujourd'hui. [...]
[...] L'on fustige à tout va les groupes trop fermés et obtus que l'on juge menaçants pour notre cohésion sociale. Certains iront jusqu'à avancer la thèse d'une menace pour l'identité nationale. Ces groupes sujets à polémiques sont les plus soudés. Ne trouvant place dans une société trop conforme à leurs yeux, ils affirment leur caractère minoritaire au mieux, au pire ils revendiquent avec violence le droit à la différence. Penchons nous sur les maghrébins venus en France pour analyser le fondement de la cohésion de leur groupe. [...]
[...] En Inde, les castes sont des systèmes de groupes sociaux complètement hermétiques dont il est impossible de s'extirper. Le lien social y est très fort mais peu riche en diversité, étant donné que les individus ne peuvent échanger qu'avec des sujets semblables à eux. Enfin, les sectes peuvent être considérées comme des groupes sociaux. Le lien social est coupé avec le reste du monde, mais poussé à son paroxysme au sein du "groupe". Nous pouvons donc assurément affirmer que lien social et groupe social vont de paire et concordent l'un envers l'autre à leur maintien respectif. [...]
[...] Comment expliquer cette propension à l'auto valorisation sociale? Contrairement à la conscience de classe que Marx défend qui elle, cimentait les liens entre les individus opprimés d'une part et les individus privilégiés de l'autre et qui donc, créait du lien social, ce fait précis n'en est visiblement pas générateur. Il y a un fort décalage entre le mode de vie objectif de ces personnes et celui auquel elles pensent avoir accès. Mécaniquement, ces gens se verront exclus d'un monde auquel ils n'appartiennent pas et ne développeront pas de liens avec un groupe social plus élevé que le leur. [...]
[...] L'on peut alors se demander si le groupe social résulte uniquement de l'existence du lien social. Nous verrons dans un premier temps que si le groupe social est la plupart du temps cimenté par le maintien du lien social il est aussi généré par la nécessité de survie provoquée par de multiples facteurs de nature économique, sociale, voire politique qui le contraindront à s'adapter aux mutations qui menacent sa cohésion (II). Le groupe social subsiste grâce au lien social L'Homme est un animal politique. [...]
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