Culture, aires culturelles, anthropologie, Paul Claval, Hier et aujourd'hui, Denys Lombard, De la vertu des "aires culturelles".
Ce dossier d'anthropologie traite de la notion d'aires culturelles, notion qui a connu une importance toute particulière en Anthropologie : de nombreux travaux y ont, en effet, été consacrés. Ce concept a tout d'abord connu un essor très important : de nombreux travaux anthropologiques se sont employés à la mobiliser. De nos jours sa place semble être toute autre : ce concept fait face à une profonde remise en question et tend à disparaître. Nous traiterons dans ce dossier de l'évolution de ce concept, de son utilisation et enfin de la place qui peut ou non lui être accordée de nos jours. Pour cela deux textes viendront appuyer notre analyse : celui de Paul CLAVAL : Aires culturelles, Hier et aujourd'hui et celui de Denys LOMBARD : De la vertu des "aires culturelles".
[...] L'uniformisation du monde matériel et l'acceptation par tous d'un grand nombre de principes n'empêche pas à certaines traditions culturelles territoriales de se maintenir ou de s'accentuer. L'impact de la globalisation n'a pas, selon Claval, fait disparaître les modes locaux de socialisation et les attitudes et systèmes de pensées. Pour Claval le concept d'aire culturelle n'a donc pas perdu toute sa valeur et sa pertinence de nos jours. Ce dernier nous explique toutefois qu'au cours des trente dernières années il y a eu un fort changement du regard porté sur les réalités culturelles. [...]
[...] Claval explique que cette nouvelle approche géographique met au premier plan les modalités de construction de la culture. La culture n'est, par ailleurs, plus perçue comme une entité abstraire imprégnant tous les êtres d'une société, on prend en compte le fait qu'elle change d'un individu à l'autre. Il y a donc, de nos jours, l'intégration d'une réflexion épistémologique qui remet en question certains présupposés de l'ancien concept d'aire culturelle tels que, par exemple, l'idée selon laquelle tous les individus vivant dans une même zone adopteraient les même attitudes et feraient des choix identiques. [...]
[...] Ceci a eu pour conséquence une homogénéisation des aires culturelles. Les techniques ont cessé d'être spécifiques à tel ou tel environnement naturel ou aire culturelle. Une bonne partie de ce qui distinguait les aires culturelles, telles que les techniques agricoles, a donc tendue à disparaître. Ce phénomène d'uniformisation de la vie matérielle et des cultures semble être ce qui a conduit à un important recul des recherches portants sur la diversité des cultures et donc sur les aires culturelles. Toutefois Claval nous explique que ce mouvement semble s'être ré-inversé ces dernières années. [...]
[...] De ce fait les aires culturelles ne sont pas partout de la même nature. Selon Claval les aires culturelles ne constituent pas un concept fondamental pour la recherche. Il s'agit, pour lui, d'un outil utile afin de présenter clairement les résultats provenant de travaux dispersés. Cet outil offre également, selon lui, l'avantage de permettre une vue d'ensemble sur des répartitions et permet, par exemple, aux étudiants de pouvoir se familiariser avec des traits de longue durée de la géographie du monde. [...]
[...] Par ailleurs on constate également que, bien souvent, les aires culturelles partagent une géographie commune. Ceci s'explique par le fait que des conditions géographiques semblables conditionnent la mise en œuvre de méthodes similaires comme, par exemple, l'agriculture sur brûlis dans le monde tropical, agriculture qui ne conviendrait pas à une géographie différente. La géographie peut donc avoir un rôle de barrière dans la diffusion de certains traits culturels. Ainsi, une zone aride ne va pas pouvoir développer le même type de culture ou d'élevage qu'une zone humide, de la même manière il ne leur sera pas possible de cultiver le même type de produit, ce qui induira nécessairement des alimentations différentes. [...]
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