La notion de « face » de Goffman : comment les acteurs peuvent-ils survivre à des moments d'effondrement de leur représentation ? Comment peuvent-ils rebondir sur la scène et endosser un nouveau rôle, de sorte qu'une nouvelle représentation sociale est possible, et faute de quoi, la vie sociale s'arrêterait ?
« La face est donc toujours en mouvement, elle est toujours provisoire et n'est jamais à l'abri du danger, elle représente l'élément permettant d'être jugé, et de ce fait, elle doit toujours veiller à garder la bonne distance avec autrui, à donner la bonne image de soi-même. Perdre la face par contre nécessite une action réparatrice. (...) »
[...] Garder la face et respecter celle d'autrui représente des données fondatrices de l'échange. En effet, la face est sacrée et de ce fait, il convient de l'estimer et de la respecter. L'interaction quant à elle nécessite une bonne distance entre les acteurs. Il s'agit de ne pas empiéter sur le terrain d'autrui, d'éviter de l'offenser ou encore de le gêner. La représentation de soi qui est dans ce sens à la merci du regard des autres rend certaines interactions délicates. [...]
[...] Il montre comment s'opère l'appropriation symbolique de l'espace et la description de l'appartenance d'un fragment d'espace publics durant une séquence temporelle délimitée. Malgré bien des différences, il est possible d'affirmer que Goffman poursuit le travail commencé par Marcel Mauss lorsque celui-ci s'intéressait aux techniques du corps et à la manière dont tout acte social est physiquement signé, qu'il s'agisse des positions des mains ou encore de la façon de se déhanché. Se présenter, se représenter, donner une représentation de soi, négocier la force de ses faces avec l'interlocuteur, étudier ses exigences sont autant d'approches de l'être social qu'il importe d'examiner L'interaction représente donc le moment où l'individu perd l'autonomie de sa représentation pour entrer immédiatement dans un espace où se retrouve différents acteurs en présence. [...]
[...] En fait, comme la face offre une image à autrui, il convient de ne jamais la délaisser au profit d'une autre mesure. La face permet de juger et de l'être. Elle n'est pas considérée comme un élément ou un membre sans signification, mais plutôt comme une disposition qui se remanie au fil de l'interaction. Elle réside au centre de l'échange, elle permet l'interaction, mais également le jugement. C'est pourquoi la difficulté se retrouve dans chaque interaction. En effet, la relation sociale qui unit différents acteurs en présence nécessite une bonne distance. [...]
[...] De ce fait, l'individu n'a pas d'autre choix que de donner une image adéquate pour sauver sa face. Cependant, la mise en scène peut échouer si l'acteur opte pour une attitude hors de propos. Dans ce cas, l'acteur va perdre la face, à travers à un faux pas, ou encore par un acte manqué, une gaffe, etc. L'acteur outrepasse donc ses droits et en oublie ses devoirs. Perdre la face peut être dévoilé par le fait de porter ses mains à son visage, ou encore en baissant ses yeux afin de témoigner de la honte par exemple. [...]
[...] D'autres moyens, tels que le rire peuvent permettre de réparer l'erreur, et de ce fait retrouver une bonne figure La face est donc toujours en mouvement, elle est toujours provisoire et n'est jamais à l'abri du danger, elle représente l'élément permettant d'être jugé, et de ce fait, elle doit toujours veiller à garder la bonne distance avec autrui, à donner la bonne image de soi-même. Perdre la face par contre nécessite une action réparatrice, mais les remèdes peuvent être différents selon les situations. Perdre la face suppose un échange et une phase de réconciliation. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture