Georg Simmel, sociologie, sociologue, philosophe, épistémologue, catholicisme, protestantisme, essayiste
Georg Simmel est un auteur classique de la sociologie, dont l'œuvre est polymorphe et considérable : plus de deux cents articles ont été publiés, de son vivant ou à titre posthume, ainsi que quinze œuvres importantes, et ce en tant que philosophe, épistémologue, sociologue et essayiste.
Né le 1er mars 1858 à Berlin, il est le septième et dernier enfant d'une famille de la moyenne bourgeoisie.
Son père, juif converti au catholicisme est propriétaire d'une confiserie à l'origine des chocolateries Sarotti (fournisseur officiel de la cour prussienne, rachetées par Nestlé en 1929). Il décède alors que Simmel a 16 ans.
Sa mère, juive convertie au protestantisme évangélique, se remarie avec celui qui deviendra son « ami paternel », Juilus Friedländer, propriétaire des éditions musicales Peters (existent encore aujourd'hui). C'est grâce à l'héritage de celui-ci que Simmel profitera d'une indépendance matérielle suffisante pour consacrer sa vie entière à la création intellectuelle.
[...] Ce concept permet d'aborder non pas une société comme ensemble statique, mais comme un objet en train de se construire. Forme (form) Nous reprendrons telle quelle la définition donnée par Alain Bruno et Jean Jacques Guinchard (2009) : Ce concept de Simmel a deux aspects : Dans le sens d'une construction intellectuelle, c'est une abstraction qui permet au chercheur d'analyser la réalité sociale (ex : la forme conflit ; dans le sens d'une construction sociale, c'est le produit des interactions socio-individuelles et la forme correspond alors à une réalité sociale (ex : la forme argent ou la forme conflit Ces deux aspects se justifient selon Simmel, par le fait que pour les sciences humaines et sociales ce qui est observé ce n'est pas seulement un objet extérieur (comme par exemple pour les sciences de la nature), c'est le vécu des individus, les interactions entre les individus qui sont analysées, or le chercheur en tant qu'individu participe activement à celles-ci. [...]
[...] Quatre ans plus tard, le 28 septembre 1918, il meurt d'un cancer du foie. Deux explications à cette déconvenue académique : la première le donne victime de l'antisémitisme. Bien que baptisé protestant, il est issu de deux parents nés juifs, ce qui, dans un contexte social de pangermanisme antisémite, le stigmatise en tant que juif. L'autre éclaircissement tient à son approche pluridisciplinaire et anticonformiste, qui le situe à la marge de tous les courants théoriques de son époque, dans une vision critique des institutions (il présente la famille, l'église et l'État comme des institutions relatives et transitoires). [...]
[...] La sociologie proprement dite étudiera seulement ce qui est spécifiquement social, c'est à dire, la forme et les formes de l'association en tant que telle [Sociologie et épistémologie p. 165] : Selon Simmel, on trouve dans tous les groupes sociaux les mêmes formes de domination, subordination, concurrence, coopération, etc. Ce sont ces formes qui constituent l'objet de la sociologie. Le problème central qui s'impose au sociologue est alors d'abstraire de la vie sociale ce qui n'est vraiment que société, c'est à dire les actions réciproques, la socialisation et les formes de socialisation. [...]
[...] VANDENBERGHE soutient même qu'il aurait arrêté de lire à quarante ans. Léa Assouline 1 introduit de l'ordre dans le chaos du donné sensible. La pensée ne pense pas le réel en lui-même, la chose-ensoi mais seulement le phénomène en tant qu'il est saisi à travers les formes a priori de la sensibilité et ordonné selon les catégories a priori de l'entendement. Le modèle kantien permet à Simmel d'échapper à l'empirisme sans tomber dans le scepticisme et le relativisme. Pour lui, ce sont ces formes les plus générales à travers lesquelles nous connaissons la réalité humaine que la sociologie doit rechercher et c'est pourquoi la sociologie de Simmel est qualifiée de sociologie formelle Nous verrons en II.3.b) que cette modélisation s'est traduite dans les travaux de Simmel par une distinction entre formes et contenus, au fondement méthodologique de sa sociologie formelle, différenciée des autres sciences sociales en ce qu'elle est spécialisée dans l'analyse des formes qui structurent la société. [...]
[...] Parmi ses utilisations contemporaines, on citera les écrits de Michel Mafesoli (1985), proches du formisme de Simmel, Serge Paugam et sa théorie de la pauvreté, Michel Forsé et sa conceptualisation de intéractionnisme structural, l'italien Danilo Martucelli pour qui le processus de socialisation est dynamique et intéractif ou les propositions de François Dubet pour sortir du débat holisme/individualisme méthodologique (utilise Bourdieu, Becker et Simmel pour évoquer le concept d'individu dialogique, défini comme un individu à la fois social, rationnel et éthique qui articule ces trois dimensions pour se composer en tant qu'être social). Léa Assouline 5 CONCLUSION Georg Simmel se définissait lui même avant tout comme un philosophe. En réalité, son œuvre en tant que sociologue est majeure, autant du point de vue des thèmes abordés, que du contenu de ses analyses ou de son positionnement méthodologique. On retiendra ainsi sa contribution dans les domaines suivants : sociologie de l'individualisme, sociologie des conflits, sociologie des réseaux sociaux, sociologie de la pauvreté, sociologie urbaines, stratification sociale et classe(s) moyenne(s), sociologie de la consommation. [...]
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