Dans le cadre du cours « Initiation à la pratique de terrain en anthropologie », j'ai effectué un travail de terrain, avec la méthode ECRIS élaborée par Jean-Pierre Olivier de Sardan ; nous avons décidé de travaillé sur la communauté pakistanaise de Bruxelles. Cette enquête est à mettre en parallèle, pour moi, avec ce séminaire. En effet, le groupe était formé de 1 garçon et 6 filles dont 1 mariée, 3 en couples et 2 célibataires. Lors de nos réunions de groupe, nous nous sommes fait la même remarque : le genre/sexe et notre état civil a influencé les rapports que nous entretenions avec nos interlocuteurs. Il a par exemple été impossible pour le garçon d'entrer dans la salle de prières réservée aux femmes et une des femmes que nous avons interviewée a précisé qu'elle préférerait avoir une interlocutrice. Du côté des filles, les différences se sont fortement marquées par rapport à notre état civil : la femme mariée est respectée même si un de nos interlocuteurs s'étonnait de savoir que son mari lui permettait de sortir sans lui aussi loin de chez elle. Les trois filles en couples ont parfois reçu la remarque que ce n'est pas bien d'avoir un petit copain sans être mariée. Je fais partie du groupe des « célibataires » et l'un de mes interlocuteurs m'a dit que c'était mieux ainsi, que je pourrai me concentrer sur mes études et me marier par après. D'autres interlocuteurs par contre nous ont draguées plus que les autres du fait de notre célibat et ce ne fut pas toujours facile de mener à bien les entretiens dans ce contexte. Nous avons certainement commis de nombreuses erreurs lors de ce travail parce que ça a été notre première expérience, mais j'ai essayé d'en retirer certaines leçons au niveau des rapports de genre sur le terrain.
Nous avons vu dans d'autres présentations que certains anthropologues, comme Judith Butler démontre que le genre est construit (BERLINER, FALEN, 2008 : 136), voire même le sexe.
Dans ce travail, je tenterai de montrer différentes conceptions de ce qu'est le genre sur un terrain ethnographique et de ce qu'il implique : est-ce un handicap d'être une femme dans certaine communauté ? Est-ce qu'un anthropologue homme peut avoir un accès inconditionnel « au monde des femmes » ? Le terrain peut aussi permettre de se poser la question de qu'est-ce qu'être une femme ou un homme. Cette question se pose évidement dans notre société et les terrains abordés peuvent apporter certains éléments de comparaison.
[...] On peut aussi se poser la question des difficultés pour une femme anthropologue d'accéder à des donnes relevant du monde des hommes. Mais il n'y a pas que le sexe/genre qui influence la relation avec les interlocuteurs : l'état civil de l'anthropologue joue aussi un rôle déterminant : être seule ou être mariée apportent l'un comme l'autre des avantages et des inconvénients. L'anthropologue célibataire peut être reléguée à un statut inférieur mais elle est souvent trop vieille pour cette catégorie. [...]
[...] Par ailleurs, sa femme s'est créé son propre réseau d'amies et ses amies sont devenues de véritables informatrices. Le couple Brandes a été invité chez les amies de sa femme, amis bien sûr, Stanley Brandes n'était invité qu'en présence de sa femme (BRANDES : 368). Son terrain l'a convaincu que l'anthropologue n'est pas un hermaphrodite social potentiel dans toutes les sociétés (BRANDES : 271). Longtemps, les anthropologues hommes n'ont pas étudié la vie des femmes (BERLINER, FALEN : 137) jugeant, tout comme Danielle Jonckers (1984) cette sphère inintéressante. [...]
[...] En effet, elle n'avait pas les mêmes codes que les Walpiri et se sentait laide d'être blanche et bête car incapable de communiquer (GLOWCZEWSKI : 95). Elle avait la sensation d'être un objet. Puis elle fut adoptée par le groupe des femmes qui effectuaient les rituels et devint une businesswoman. Lors de son retour en France en 1979, elle organisa une projection du film qu'elle avait tourné. Pour respecter sa promesse faite aux Walpiri, elle n'a invité que des femmes. [...]
[...] La source de ce lien d'amitié remonte à la petite enfance et «les amis restent liées jusqu'au mariage. Elles s'entraident, s'épaulent lorsque la famille n'est pas toute proche. Dans l'amitié comme dans la famille, les liens sont vrais * + Tu peux toujours compter sur une amie. On se sent si proche que c'est comme une partie de soi Phrase qui ne s'adressait ni à l'amant ni au mari mais à une autre femme, à une amie (LE COUR-GRANDMAISON :73). [...]
[...] Mais avant d'être un homme ou une femme, l'anthropologue est avant tout un étranger ; qui va être adopté et l'anthropologue va être assimilé au groupe qu'il fréquente le plus. Danielle Jonckers va d'abord être assimilée aux vieillards, puisqu'elle a travaillé préférentiellement avec eux, qui sont au centre de l'organisation sociale. Elle accède donc à des informations inaccessibles aux femmes 2 normalement, étant donné que ce sont les relations sociales qui déterminent le statut. Malgré tout, elle ne devrait en principe pas avoir accès à certaines données que si elle est ménopausée ; cap qu'on peut lui faire passer puisqu'elle s'intéresse à ces femmes ménopausées. [...]
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