« On ne naît pas femme, on le devient ». C'est avec cette citation de Simone de Beauvoir que nous souhaiterions tout d'abord insister sur le caractère construit de la variable « genre », qui est à distinguer du sexe qui est inné, donné par nature.
Le thème du genre est en effet un sujet d'étude à part entière en Angleterre et aux Etats-Unis, ce qui est notamment visible par les revues qui y sont consacrées (Gender & Society est la plus connue), et surtout aux cultural studies , qui comportent souvent un département d'études sur le genre. L'intérêt pour cette question n'est plus à démontrer, et l'on peut l'illustrer par le succès de l'ouvrage « Gender Trouble » de Judith Butler, philosophe américaine du courant post-structuraliste, traduit en 16 langues différentes. Sa critique de la présomption d'hétérosexualité du féminisme, c'est-à-dire la nécessité de détacher l'identité sexuelle d'une donnée biologique, a ouvert une brèche dans le champ féministe universitaire et alimente encore les études actuelles. Pourtant cet intérêt outre-atlantique pour le genre dans la sociologie des mobilisations ne se vérifie pas en France, et le balbutiement des études qui y sont consacrées nous amènent à nous interroger sur les raisons de cette absence.
Une première explication possible est celle de la minorité de femmes qui composent le champ de la recherche, argument que nous développerons ensuite.
Un second élément en réponse à cette question est l'un des premiers livres de sociologie sur le comportement politique des femmes a été écrit par Maurice Duverger en 1955. Son explication sur ce point est la suivante : si la participation des femmes est moindre, si leur participation est différente, ce n'est pas par nature, cela s'explique par une construction sociale.
« Si la majorité des femmes ne sont guère attirées par les carrières politiques, c'est que tout les y en détourne ; si elles acceptent que la politique demeure essentiellement une affaire d'hommes, c'est que tout les y pousse : tradition, vie familiale, éducation, religion, littérature, » .
En ce sens il faut expliquer la place des femmes dans les mobilisations au regard de leur spécificité. L'intérêt est d'utiliser le genre comme un apport, un plus, pour sortir d'une étude a minima des mobilisations collectives.
Notre objectif est donc d'une part de montrer la présence d'un biais genré dans les théories des mobilisations, en reprenant l'exemple du cadre, notamment parce qu'il a le mérite de s'étendre à plusieurs points de la sociologie.
Par souci de cohérence, il nous a semblé contre productif d'atomiser les critiques sur le cadrage, c'est ainsi que dans une première partie nous reprendrons essentiellement les principaux points que met en avant Myra M. Feree et David A. Merril sur le cadrage et les apports que porte en elle l'analyse par le genre. Puis dans une seconde partie nous tâcherons de revenir sur les opportunités préalables à l'expansion d'un mouvement féminin ainsi que les spécificités féminines quant aux types d'organisation et au mode d'action.
[...] De nombreuses personnes s'étaient déplacées vendredi à la séance du Tribunal Administratif durant laquelle fut examiné le référé-liberté introduit par son avocat. Car les soutiens à Azzedine Felouah ne faiblissent pas. Bien au contraire : le quartier Arnaud-Bernard entend encore élargir la mobilisation et amplifier les actions publiques de soutien. Car Azzzedine est invité à quitter le territoire avant le 21 janvier par les autorités administratives et sa situation est donc très précaire. Pas d'Arnaud-Bernard sans Azzzedine c'est le nouveau slogan lancé par le Comité de quartier. [...]
[...] En créant cette solidarité, les individus peuvent “challenger“ la vision dominante. Dans l'article de Hercus Cheryl[22], on remarque que 40% des femmes qui participent à des activités féministes ont de la colère envers la société patriarcale dans laquelle elles vivent. Mais les conséquences sociales de cet engagement sont négatives pour ces femmes : la pression sociale qui s'exerce sur elles est forte. Elles sont donc stressées, et tentent de refréner leur pulsion féministe en public ou au travail pour éviter d'être exclues. [...]
[...] Le souci de l'objectivité Cela s'explique encore par le processus de construction et d'affirmation de la sociologie comme une discipline scientifique. Il a fallu en effet faire preuve de rigueur scientifique, c'est-à-dire d'objectivité, ce qui a conduit à écarter les émotions comme on écarte les valeurs, car synonymes de menaces. Le chercheur se devait de prendre de la distance face aux préjugés et mettait à l'écart ses jugements face à l'objet étudié. Cependant, les risques sont plus forts d'être ému par un groupe de personnes que par un erlenmeyer, il semble que l'objectivité ait fonctionné comme un bouclier à émotions, trop imperméable il n'a rien laissé filtrer. [...]
[...] Verta Taylor, op. cite, p15. Verta Taylor, op. cite, p17. C. Guionnet, E. Neveu, La politique autrement : mythe ou réalité Féminins/Masculins, sociologie du genre, Armand Colin, Paris pp. 203-211 Jules Falquet, Apports de la théorie féministe à l'étude des mouvements sociaux. Trois questions aux mouvements sociaux progressistes Colloque genre et militantisme Lausanne, Novembre 2004 Xavier Dunezat, Luttes dans la lutte, action collective et rapports sociaux de sexe, Congrès AFSP, Lyon Jean-Gabriel Contamin, Op cité. [...]
[...] Une première explication possible est celle de la minorité de femmes qui composent le champ de la recherche, argument que nous développerons ensuite. Un second élément en réponse à cette question est l'un des premiers livres de sociologie sur le comportement politique des femmes a été écrit par Maurice Duverger en 1955. Son explication sur ce point est la suivante : si la participation des femmes est moindre, si leur participation est différente, ce n'est pas par nature, cela s'explique par une construction sociale. [...]
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