Le 28 décembre 1967, la loi Neuwirth sur la légalisation de la contraception chez les femmes est promulguée en France. Première acte de l'émancipation sexuelle des femmes, la société s'est profondément restructurée, si l'on croit l'article du Monde, paru le 28 décembre 2007, intitulé « Les Français plébiscitent les familles à deux enfants ». Ainsi, la libération de la Femme française est passée avant tout par la maîtrise de sa fécondité, comme le souligne les livres Les lois de l'amour. Les politiques de la sexualité en France de Janine Mossuz-Lavau , Les femmes dans la société française au 20e siècle de Christine Bard , et Femmes, genres et société l'état des savoirs écrit par Margaret Maruani. L'émancipation, qui se définit comme l'acte de rendre libre ou de s' affranchir d'une domination ou d'un état de dépendance, s'est progressivement réalisée dans la vie sexuelle des femmes, face aux carcans moraux et sociaux du début du XXe siècle. Après un long débat politique, la loi Neuwirth autorise en 1969 la fabrication et l'importation de contraceptifs et leur vente en pharmacie sur ordonnance médicale, pour les femmes françaises de plus de 21 ans. Ainsi, en quoi la légalisation de la contraception en 1967 a-t-elle marquée un tournant dans la libération des femmes française ? Il s'agit de démontrer ici que la loi Neuwirth a permis dans un premier temps l'émancipation des femmes alors dépendantes des impératifs étatiques et religieux pour, dans un second temps, observer que la légalisation de la contraception a engendré des avancées remarquables tant sur le plan privé que sur le plan du politique, du social et de l'économie dans la société française.
[...] En conclusion, si la loi Neuwirth a permis la régulation des naissances, elle ne les a pas pour autant limitées. La contraception est en 2008 une pratique pleinement entrée dans les moeurs. Un sondage récent indique que 95% des femmes qui avaient une activité sexuelle et qui ne désiraient pas avoir d'enfants utilisaient une méthode contraceptive durant l‘année 2005. Cette étude entre en corrélation avec le taux d'activité des femmes en France qui s'élève aujourd'hui à plus de 82%. La libéralisation de la contraception consacre de cette manière l'émancipation des femmes en France. [...]
[...] Avant l'avènement des nouveaux mouvements féministes dans les années 1960 et la loi Neuwirth de 1967, la femme est dépendante des instances publiques. Au sortir de la 1re guerre mondiale, l'État adopte une politique nataliste, interdisant aux femmes le recours à des moyens contraceptifs. Ainsi, la loi Hébert de 1920 interdit toute propagande anticonceptionnelle. Destinée à protéger la procréation, elle réprime pénalement les couples qui utilisent des moyens contraceptifs. Le premier procès condamnant une faute de la sorte fut celui de Eugène et Jeanne Humbert en 1921, tout deux condamnés à plusieurs années de prison ferme pour avoir été en possession de moyens contraceptifs et de brochures antinatalistes. [...]
[...] Genre, féminisme et société Sujet : Quelle est, selon vous, la date clef de l'émancipation des femmes en France? Comparez-la à d'autres régimes étrangers, expliquez sa portée historique et justifiez-la par rapport à d'autres domaines. Le 28 décembre 1967, la loi Neuwirth sur la légalisation de la contraception chez les femmes est promulguée en France. Premier acte de l'émancipation sexuelle des femmes, la société s'est profondément restructurée, si l'on croit l'article du Monde, paru le 28 décembre 2007, intitulé Les Français plébiscitent les familles à deux enfants Ainsi, la libération de la Femme française est passée avant tout par la maîtrise de sa fécondité, comme le souligne les livres Les lois de l'amour. [...]
[...] Plus récemment, Ségolène Royal a réussi à mettre en place la loi sur la contraception d'urgence en 2000. Avec l'aide des associations féministes telles que le MFPF, la maîtrise de la sexualité des femmes est devenue un enjeu, tant sur le plan politique, social ou économique. Néanmoins, la libéralisation de la contraception n'a pas permis la stricte égalité des sexes. Les femmes subissent toujours aujourd'hui une pression normative en ce qui concerne les attentes de la société par rapport à leur rôle féminin. [...]
[...] La Femme n'est plus l'objet du déterminisme biologique de la maternité. Elle est, avec son partenaire, responsable du risque de grossesse non désirée. De ce fait, les moyens contraceptifs résorbent les inégalités entre les sexes, où le couple doit décider, ensemble, du désir d'avoir un enfant. Lucien Neuwirth dira dans son discours du 1er juillet 1967 à l'assemblée, que L'heure est désormais venue de passer de la maternité accidentelle et due souvent au seul hasard, à la maternité consciente et pleinement responsable Ainsi, avec la responsabilisation de la maternité, la femme s'émancipe de la sphère privée pour se consacrer pleinement à d'autres domaines qui relèvent de la sphère publique. [...]
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