Document étudiant la genèse et les particularités de l'art africain. Il montre l'importance de la religion et du mystique dans l'art traditionnel. Il démontre que l'art musical est une source de régénération culturelle du continent et que le théâtre est une base de résistance à la culture chrétienne.
[...] ) par le chant. Quand on joue de la mbira et qu'on chante, on voit se dérouler les scènes des temps révolus et les figures vagues et entourées de rêve du passé se précisent à notre époque moderne. On peut presque voir ses ancêtres revenir clopin-clopant parmi les vivants . Ce qu'on a écrit sur le griot des sociétés malienne, sénégalaise, gambienne et guinéenne non pas seulement en tant qu'animateur des festivités, mais aussi en tant que témoin, historien et porte-parole culturel vaut largement aussi pour le musicien shona, dont l'instrument, la mbira (autre nom de la senza) a inspiré les observations que nous venons de citer. [...]
[...] Déduction: les hommes devaient veiller à ne commettre aucun manquement susceptible de provoquer le courroux et la vengeance de l'Etre suprême. Cela incitait les Africains à s'interroger sur la façon d'entrer en contact avec l'Etre suprême et les intermédiaires susceptibles de s'en charger. Dans le christianisme le rôle de médiums est dévolu aux Saints, délégués de Dieu auprès des hommes, au clergé et aux icones. Pour être moins rigoureusement réglementé que dans le christianisme, le système des contacts avec l'Etre suprême n'en existe pas moins chez les Africains. [...]
[...] Les recherches se fondent essentiellement sur des traditions orales. L'absence fréquente des témoins historiques demeure un des principaux handicaps pour une étude approfondie et multiforme des origines et de l'évolution de la création artistique africaine. Malgré ces difficultés la méthodologie dialectique dans l'étude des processus socio-historiques permet de conceptualiser l'histoire du développement de l'art africain en partant des matériaux scientifiques existants. Aussi importante que soit l'étude de l'archaïque pour l'ethnologie, on aurait tort d'orienter cette discipline vers la recherche de la seule «antiquité vivante», surtout lorsqu'il s'agit de peuples appartenant à des sociétés évoluées. [...]
[...] Il est inutile de revenir sur l'enseignement dispensé à cette moisson d'enfants; en revanche, on aurait tort de s'imaginer que le processus de réorientation culturelle s'appliquait uniquement aux élèves scolarisés. Du Cap à la Gambie, seuls les détails différaient: . deux musiciens du Natal, M. Ganney et M. A. E. Rollands, ayant formé un choeur zulu comprenant quatorze membres, leur avaient appris à chanter des glees (chants à trois ou quatre parties), des canons et des ballades d'Angleterre à la place des chants indigènes. La qualité de leur interprétation fut jugée assez satisfaisante pour justifier une tournée de concerts en Afrique du Sud et, plus tard, en Angleterre. [...]
[...] En même temps interviennent dans ces pratiques un grand nombre d'autres objets rituels et de masques à fonction profane (divertissement). Les danseurs qui les portent sont non seulement des officiants, mais aussi et surtout les personnages appelés à introduire dans la fête rituelle des éléments d'humour, c'est-à-dire à créer un spectacle. Les danseurs participant aux rituels de ce genre ne tiennent pas les fidèles à une distance respectueuse. Bien au contraire, ils se trouvent généralement entourés d'une foule de gens avec, aux premiers rangs, les femmes et les enfants. [...]
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