Le terme de gated communities peut se traduire par l'expression communautés fermées. Une définition de Blakely et Snyder (deux urbanistes californiens) d'une gated community est très largement utilisée et reprise par de nombreux chercheurs étudiant les phénomènes urbains. Ainsi, selon eux, un espace public, ou ce qui normalement est un espace public, est privatisé ; cet espace est ensuite délimité par une grille ou un mur ou encore une barrière physique (gardien ou régisseur). Et, pour finir, son accès est limité aux résidents (et aux personnes autorisées par ces derniers).
De plus, ces quartiers peuvent parfois, et le font d'ailleurs souvent, sélectionner leurs résidents. Ainsi, par exemple on observe des quartiers de retraités, interdits aux moins de 55 ans. Dans leur gestion des équipements, ces villes privées qui peuvent atteindre jusqu'à 19 000 habitants, agissent comme de véritables gouvernements locaux.
Ces genres d'enclaves résidentielles existent depuis la fin des années 1930 et leur développement massif apparaît surtout avec la périurbanisation de masse dans les années 1960-1970. Cependant, l'emploi du terme « gated community » est récent ; son emploi s'est surtout généralisé dans les années 1990, depuis notamment l'intérêt du phénomène des médias comme des scientifiques.
[...] Un phénomène qui tend à devenir de plus en plus courant La ville de Toulouse apparaît incontestablement comme le foyer des programmes résidentiels fermés. Depuis ces quinze dernières années, ceux-ci se développent massivement dans la ville comme dans sa banlieue. Ce qui a en effet tendu à banaliser le phénomène, certes doucement, mais bien réellement, d'abord dans la banlieue puis ensuite dans toute la région. Cette diffusion ne répond pas à une peur réelle de l'insécurité régnant dans la ville, mais surtout à un phénomène de mode et aussi à une concurrence entre les différents promoteurs immobiliers de la région. [...]
[...] Pour les populations de même niveau social et ayant un mode de vie similaire y habitant, cette nouvelle ville parait parfaitement adaptée aux besoins de chacun et parait même idyllique. c. L'exemple de Los Angeles À Los Angeles la prolifération massive et spectaculaire des ensembles résidentiels clos s'explique par un très fort sentiment d'insécurité régnant dans la ville. L'agglomération compte environ 180 gated communities. Dans la ville, la propagation de ces quartiers se fait dans toutes les strates de la société. Ainsi gated communities, soit environ sont des quartiers résidentiels privilégiés et 33 de celles-ci sont situées dans les suburbs des classes aisées blanches. [...]
[...] Les enclaves résidentielles fermées : une donne courante aux Etats Unis A. Genèse Les Etats Unis sont le berceau des résidences fermées. En effet, la première gated community, LLewellyn Park, est apparue en 1854 dans la grande banlieue de New York ; ce premier lotissement périurbain fermé s'est inspiré des parcs lotis fermés et des ghettos dorés à l'européenne. Lors de la création de cette résidence, le but était de s'isoler des nuisances des villes industrielles, et surtout des nuisances sociales des classes travailleuses. [...]
[...] Genèse En France, le phénomène de gated communities semble inexistant : la majorité de la population ne connait pas la signification de ce terme et en quoi consiste exactement cette nouvelle pratique d'auto-enfermement. Ce qui cependant paraît paradoxal c'est que les domaines résidentiels clos ont fait leur apparition dès 1834 en région parisienne : la Parc de Montretout à Saint-Cloud étant le premier, qui a d'ailleurs inspiré les créateurs de LLewelly Park, puis de la villa Montmorency, dans le XVIe arrondissement de la capitale. [...]
[...] Les localisations littorales et balnéaires attirent un certain nombre de gated communities (Los Angeles par exemple). Les localisations dans le creux des vallées, des montagnes et collines donnent aussi un autre aspect attractif du site. Ces localisations préférentielles sont une donne partout aujourd'hui dans la plupart des métropoles, les populations voulant notamment échapper à la ville ou à la pollution. b. La localisation des gated communities au sein de l'agglomération De manière plus locale, la logique de la localisation des communautés fermées semble controversée En effet, la majorité est localisée dans la nappe résidentielle suburbaine et notamment dans les parties les plus récemment urbanisées. [...]
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