Dissertation s'interrogeant sur la légitimité du terme "France d'en bas".
[...] En effet, cela donne naissance à un certain nombre de représentations dans l'imaginaire collectif comme par exemple l'idée que la France d'en bas serait une classe sociale à part entière. Cependant, nous allons ici voir que cela conduit à la diffusion d'une image erronée La «France d'en bas : une classe sociale ? Au premier abord, il faut avouer que l'on est tenté d'envisager cette catégorie de la «France d'en bas comme une nouvelle classe sociale. En effet, on note que cette expression est fortement marquée par l'héritage que Marx a laissé sur la définition des classes sociales et ce notamment par deux aspects. [...]
[...] En effet, par exemple, Charles Tilly a mis en évidence l'existence de répertoires d'action collective. Ainsi, selon lui, chaque groupe social dispose d'un répertoire d'action collective c'est à dire un ensemble de modes d'action qui lui sont propres. Or il est difficile là encore d'imaginer par exemple un érémiste et un intermittent du spectacle s'entendre sur un moyen d'action. La «France d'en bas ne peut donc pas être envisagée comme une classe sociale dans la mesure où il n'y a pas de revendication d'appartenance à ce groupe de la part des individus concernés. [...]
[...] Tout d'abord, on constate que les 30 glorieuses, marquées par une forte croissance et qui ont vu l'émergence du «compromis fordiste ont joué un rôle primordial. En effet, la nouvelle organisation du travail basée sur la division des tâches a engendré de forts gains de productivité qui ont d'un côté permis une hausse des salaires et de l'autre une baisse du coût de revient des biens et de ce fait une hausse du pouvoir d'achat. C'est donc dans ce contexte que s'est développée la consommation de masse, encouragée par la construction de grandes surfaces, qui a permis à de nombreux foyers d'acquérir des biens d'équipement notamment en électroménager ce qui par conséquent a entraîné une élévation du niveau de vie. [...]
[...] A la vue de l'ensemble de ces éléments, parler d'une France divisée en deux avec d'un côté les plus riches et de l'autre les plus démunis ne semble donc pas offrir une grille de lecture pertinente pour analyser la société française. Cependant, même si la société connaît un phénomène de moyennisation et d'égalisation des conditions et modes de vie, nous allons néanmoins voir que les écarts se creusent entre la «France d'en bas et la «France d'en haut B. Mais des écarts qui se creusent Comme nous l'avons vu dans l'introduction, le thème de «fracture sociale mis en évidence par le président Jacques Chirac, est apparu sur la scène politique en 2004. [...]
[...] Elle n'est donc pas la démonstration de la réunion des français les plus démunis en vue de porter des revendications collectives. Nous allons donc désormais voir que celle-ci, correspond plus à la mise en place d'une stratégie de communication répondant aux besoins d'un homme politique cherchant à mettre en avant sa proximité avec les électeurs La volonté de se rapprocher des électeurs En dernier lieu, il est donc intéressant de se demander s'il est légitime que le Premier ministre JP Raffarin utilise une telle expression sachant que comme nous l'avons vu précédemment elle n'est pas issue d'une volonté des acteurs qui se revendiqueraient comme la «France d'en bas Par ailleurs, il est important de soulever que cette référence a une connotation négative dans la mesure où l'adjectif «bass renvoie à une idée d'infériorité. [...]
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