Dans le monde animal, l'harmonie réside dans les instincts réglés par Dieu.
Il est cependant un domaine où l'harmonie laisse place à un désordre généralisé, c'est le domaine social. Les sociétés humaines offrent l'image de la désorganisation, de l'incohérence, de la "dysharmonie".
Or, le responsable de ce "dysfonctionnement" ne peut être Dieu qui, bon et tout-puissant, ne crée que la perfection. Quelque chose est venue bouleverser l'ordre harmonieux créé par Dieu dans la société. Pour Fourier, le perturbateur est bien évidemment l'homme lui-même. Pour conduire sa démonstration, il analyse les causes de la "dysharmonie" sociale qui caractérise la "civilisation", c'est-à-dire la société industrielle du début du 19ème siècle, fondée sur l'injustice et l'incohérence. Il propose un ensemble de solutions destiné à rétablir l'ordre universel...
[...] Grâce à cet instrument d'oppression efficace, elles perpétuent leur exploitation. La morale, invention des classes dominantes, favorise donc l'exploitation de l'homme par l'homme et s'oppose aux desseins de Dieu qui veut le bonheur de tous. II La solution aux problèmes du dysfonctionnement de la civilisation et la réconciliation de l'homme avec lui même A. Rapports de la morale et de la religion La solution fouriériste repose sur la réhabilitation des passions et sur la constitution d'un modèle de société harmonieuse qu'il appelle le phalanstère[9]. [...]
[...] Fourier, lui, donne le code du bonheur ici-bas en instaurant la religion des voluptés qui permet "d'élever l'harmonie universelle sur les ruines de la barbarie et de la civilisation". Se considérant un peu comme un messie, un "prophète", il voulait une religion fondée sur un Dieu tel qu'il aurait pu être et tel qu'il n'a jamais été dans les religions traditionnelles. Il annonce "un Dieu mécanicien, équilibriste, jouant sur toutes les passions". Il repousse la notion de péché originel, l'idée d'un vice natif de l'homme. [...]
[...] Leur thème est : si on prévient les éclats et que tout se passe discrètement, il n'y a aucun mal". Dès lors, il n'y a pas lieu d'être surpris par la description minutieuse des soixante seize sortes de "cocus" répertoriées par Fourier[8]. Ainsi, chaque groupe social développe sa contre morale. Fourier cite celles des enfants, des esclaves et des maîtres (jugeant légitime de séduire ou de violer la femme ou la fille de leur esclave), des industriels, des prostituées, des voleurs, des mendiants, des militaires et conclut par les grands de ce monde : "Enfin, le grand monde et les gens de cour : ils ne se croient pas tenus de pratiquer la morale ; ils la regardent comme un ressort bon à contenir le peuple et la bourgeoisie ; ils voient dans la morale une gendarmerie intellectuelle qui veille à leur sûreté : ils commandent à la morale et ne lui obéissent pas, ne suivent que leurs fantaisies antimorales". [...]
[...] 109). R. Scherrer, Charles Fourier ou la contestation globale, Paris, Séguier M. le Bris, Le défi romantique, Paris, Flammarion p.112. [...]
[...] Fourier s'élève "contre les crimes du commerce". Les commerçants sont ce que l'humanité a produit de pire. Ces parasites, véritables rapaces, ont, en outre, acheté l'armée, la police et les hommes de loi : "Ils ont armé un petit nombre d'esclaves salariés pour contenir une multitude d'esclaves désarmés". De cette manière tous sont à leur service et ils exploitent le peuple de façon infâme. L'esprit mercantile, l'esprit de négoce pervertit les moeurs. Dans un tel système politique, le malheur des uns fait le bonheur des autres. [...]
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