« Il n'est pas absurde d'étiqueter comme mouvements sociaux l'Intifada, une grève de la faim de sans papiers, une démission collective de pompiers volontaires mécontents », souligne E.NEVEU. Si l'action collective caractérise toujours le mouvement social, les diverses formes qu'il peut prendre peuvent faire douter de l'utilité du concept.
Toutefois, entendu comme « l'action concertée et commune qui se développe de manière non-institutionnelle pour atteindre des intérêts communs » (P. MANN), le mouvement social apparaît comme le seul recours de ceux qui n'ont pas d'autre moyen de faire valoir leurs intérêts. L'action collective est donc logiquement appropriée par les dominés et les minorités qui n'ont pas accès à la sphère légitime d'exercice du pouvoir. Mais si le mouvement social est l'arme de ceux qui manquent de ressources, son existence et son fonctionnement requièrent la réalisation de certaines conditions. L'action collective semble être un soulèvement spontané d'individus mécontents, mais son émergence dépend de l'organisation d'un mouvement social préexistant et de circonstances particulières. Sous ses diverses formes, l'action collective dépend de déterminants.
On peut distinguer des déterminants originels, les causes, et des déterminants fonctionnels, les besoins. L'action collective s'est transformée au cours de l'histoire, sous l'effet de deux processus : l'étatisation des mouvements sociaux puis leur institutionnalisation. On résumera successivement les causes de l'action collective considérée comme symptomatique des mécontentements, la transformation historique des formes de l'action collective, et les besoins de l'action collective considérée comme fonctionnelle.
[...] KING devant le memorium de LINCOLN) La société de classes. L'aboutissement de ce processus d'étatisation des mouvements sociaux est pour K. MARX l'apparition de classes capables de renverser l'État, cet instrument de la domination bourgeoise. L'analyse marxiste de l'action collective est séquentielle : D'abord, les individus se définissent selon une même situation objective vis-à-vis des rapports de production ( classe en soi Ensuite, les individus prennent conscience de leurs intérêts communs dans la lutte (avènement d'une conscience collective) ( classe pour soi Le conflit ici n'est pas pathologique comme chez les essayistes épidémiologiques : l'histoire de toute société jusqu'à nos jours est l'histoire de la lutte des classes (1848). [...]
[...] Comment mobiliser des ressources externes : le cadre de résonance de SNOW. Dans Les cadres de l'expérience, Erving GOFFMAN analyse toute expérience humaine comme renvoyant à un cadre construit qui oriente la perception de la situation par les personnes en présence ainsi que les comportements qu'elles adoptent. David Snow reprend cette notion de cadre pour analyser les mouvements sociaux. Pour se structurer, le mouvement social doit fournir un cadre commun de pensée. Il a pour objectif la résonance de son cadre d'interprétation avec ceux d'un maximum d'individus. [...]
[...] La violence est, de ce point de vue, perçue comme une réponse à un état de crise du système dont le fonctionnement supposé normal consiste à assurer l'articulation du système d'articulation harmonieux entre aspiration et satisfaction Ainsi, l'approche psycho-sociale nous permet d'aborder l'action collective comme un phénomène irrationnel entre contagion, hypnose et frustration relative des individus. Toutefois, si ces diverses théories nous renseignent sur le processus qui pousse l'individu à protester sous la voix d'un collectif, elles omettent parfois les mécanismes de rassemblement consenti de ces individus désireux de constituer un seul et même corps social. II- Des mouvements sociaux en évolution. [...]
[...] Des classes aux NMS : l'institutionnalisation Une nécessaire institutionnalisation. Avant, les protestations collectives étaient caractérisées par leur violence : la fusillade de Fourmies lors de la manifestation du premier mai 1891 par exemple est restée dans les annales avec ses 15 morts. Mais elles ont connu un processus de pacification, notamment grâce à : La constitution d'un droit du travail création des Prud'Hommes, apparition des conventions collectives, loi Auroux de 1982 L'apparition de groupes intermédiaires qui encadrent les mouvements sociaux - l'État-Providence et surtout les syndicats). [...]
[...] III- Le comment de l'action collective considérée comme un construit social. Le mouvement dépend et essaie d'orienter des choix individuels Les actions individuelles et l'action collective La mobilisation des ressources. Le mouvement social dépend de facteurs structurels La structure de la société La structure des opportunités politiques. BIBLIOGRAPHIE 1. E. NEVEU, Sociologie des mouvements sociaux J. LAGROYE, Sociologie politique P. BRAUD, Sociologie politique ECOFLASH Les nouveaux mouvements sociaux J. [...]
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