Depuis la fin du XXème siècle, nous assistons à une crise des institutions traditionnelles (éducatives et politiques ), de la solidarité entre individus, ce qui se traduit par un phénomène d'isolement, de marginalisation, d'anomie, de désaffiliation grandissant au sein de notre société civile.
La France compte un million d'associations en activité et ce nombre ne cesse de s'accroître. Cette vitalité associative s'appuie sur plus de 13 millions de bénévoles qui, de façon désintéressée, consacrent chaque jour du temps pour animer les associations. Aujourd'hui, quatre associations sur cinq fonctionnent exclusivement avec des bénévoles.
Mais, il ne faut pas non plus oublier que les associations sont composées également de salariés (8% de l'emploi en France) qui, par leur professionnalisme, participent au développement associatif.
A travers ce boom associatif, il est légitime de s'interroger sur une éventuelle corrélation entre l'effritement des institutions et ce phénomène en plein essor. Ainsi, les associations apparaissent-elles de prime abord comme palliatif à ces carences.
Les associations constituent un corps intermédiaire à part entière, essentiel à l'exercice de la démocratie et au développement des solidarités. Partenaires des pouvoirs publics, elles contribuent à la prise en compte de l'intérêt général par leurs fonctions de veille, d'innovation et d'animation des territoires.
Dans une première partie, nous allons voir que les associations ont un rôle prépondérant dans la création ou le maintien du lien social entre les individus, et dans une seconde partie, nous nous attacherons à démontrer comment les associations participer à l'apprentissage de la démocratie dans notre société moderne.
[...] Ainsi, elles restent dissociées des institutions traditionnelles, et assurent en ce sens le bon fonctionnement de la démocratie. C'est pour cela que les premiers symptômes du déclin démocratique se caractérisent toujours par un recul de l'initiative associative. Après avoir analysé la place et le rôle des associations dans la démocratie de notre société, il nous apparaît donc qu'une des fonctions sociales principales du fait associatif est l'apprentissage de la démocratie et cela pour différentes raisons que nous allons expliciter et expliquer. [...]
[...] Dans une approche similaire, K.Polanyi nous dit que l'associatif est vecteur d'insertion, de réinsertion, voire de resocialisation le tout grâce à une forme communautaire de participation citoyenne de l'individu. Toujours selon lui, dans la grande transformation, le secteur associatif est d'autant plus important que nous nous trouvons dans une situation de crise de l'État providence et que l'autorégulation de l'économie de marché est une utopie pure et simple. Ces deux facteurs combinés font que le lien social se désagrège et le fait associatif doit être le remède à cette double crise. [...]
[...] En effet, il permet aux individus de tisser du lien social en dehors des institutions traditionnelles (famille, éducation, travail), d'autant plus que ces dernières sont en situation de crises dans la société actuelle. D'autre part, le statut de milieu socialisateur intermédiaire de l'association lui permet d'être considéré par plusieurs auteurs comme un palliatif au désengagement du service public. Ainsi, l'État lui-même reconnaît cette fonction sociale du fait associatif, puisqu'il s'appuie notamment sur les associations pour mettre en place sa politique publique. [...]
[...] Muller, Les politiques publiques, Ed. [...]
[...] Padioleau[2] elles alimentent la construction et la mise en place éventuelle d'une politique publique en transformant un problème d'ordre social en objet d'intervention politique. De ce fait, elles assistent les élus locaux en les relayant dans le processus d'ascendance informationnelle en ce qui concerne la mise sur agenda des problèmes sociaux et permettent l'adaptation des politiques pour qu'elles répondent au mieux aux attentes de la population. Plus concrètement, cette remontée de l'information va permettre à un problème latent de rentrer dans les chefs d'occupation des institutions publiques. [...]
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