Erving Goffman, identité personnelle, stigmate, identité sociale, sociologie
Erving Goffman (1922-1962) est un sociologue canadien et professeur de sociologie enseignant à l'université de Berkeley en Californie puis à l'Université de Pennsylvanie.
Il a suivi sa formation à l'école de Chicago, qui se caractérise par un refus des théories abstraites et d'une sociologie dite quantitative.
Comme J.M Chapoulie le souligne «la tradition sociologique de Chicago» préconise une méthode celle de l'immersion dans le terrain basée sur une observation participante ou ethnographique.
Goffman tout comme Becker est un des grands noms de la théorie de l'interactionnisme symbolique même s'il a toujours nié toute filiation ou appartenance avec celle-ci.
[...] Les points faibles de l'ouvrage Stigmate sont méthodologiques. Les analyses établies par l'auteur sont souvent données sans résultats, sans validation scientifique. La théorie et l'étude menées manquent de données concises comme une validation statistique. On peut donc reprocher à Goffman son manque de démarche scientifique. En effet le manque de rigueur, l'illustration de certains concepts qui ne sont pas validés sont des méthodes que Goffman utilisent et qui sont souvent critiquées. Les sources utilisées par ne sont pas toujours explicites et mériteraient d'être plus analysées d'autant plus qu'elles représentent des exemples illustratifs des situations décrites. [...]
[...] Il présente plusieurs types de déviants allant du déviant intégré le clown ou l'idiot du village aux déviants sociaux en passant par les minorités ethniques et les classes inférieures L'ouvrage de Goffman est intéressant puisqu'il nous livre une bonne approche quant à l'analyse interactionniste. Il est utile d'analyser les interactions entre le normal et le stigmatisé puisque cela représente une sorte de métaphore de la vie sociale. Il est vrai que tous les individus sont parfois sujets à typifier et catégoriser autrui. Bien entendu ce fait est propre à chaque individu et est présent dans notre vie quotidienne lorsque nous rencontrons une personne différente de nous. [...]
[...] En effet le stigmate naît lors d'une relation entre des attributs et des stéréotypes, on ne peut donc pas dire qu'il existe en tant que tel. Remarquons également que tous les attributs déplaisants ne sont pas en cause mais ceux là seuls qui détonnent par rapport au stéréotype que nous avons quant à ce que devrait être une certaine sorte d'individus. p13 Ainsi Goffman établit que le stigmate ne correspond pas à un trait objectif mais plutôt à la caractérisation et au jugement que font les individus dits normaux »par rapport à un stéréotype. [...]
[...] La méthode utilisée par l'auteur s'inscrit dans la tradition sociologique de l'Ecole de Chicago puisqu'il privilégie les recherches qualitatives soit les entretiens et l'observation. Cependant même si l'on remarque que la méthode sociologique de Goffman notamment la collecte de données s'inscrit dans la ligne de la méthode de Chicago, un rapprochement est également effectué avec la sociologie de Simmel. Dans Stigmate, les données de Goffman illustrent les notions mais rien ne contribue à valider les hypothèses. Le sociologue Smith explique que cette méthode s'accorde avec son projet intellectuel : en effet Goffman n'a pas pour but de théoriser ou de formuler certaines hypothèses mais par l'observation il repère certains phénomènes qu'il tente par la suite de désigner en utilisant des termes comme celui de stigmates Ainsi Smith parle d énoncés existentiels Goffman explique qu'il cherche à mettre en œuvre une persévérante qualité analytique plutôt que de grandes théories sociologiques On peut également parler de sociologie compréhensive dans la mesure où l'œuvre de Goffman est marquée par l'utilisation de nombreuses données mais aussi par une non-approche scientifique. [...]
[...] Dans son œuvre Stigmate, Goffman définit un individu stigmatisé comme celui qui présente un attribut qui le discrédite voire disqualifie dans ses interactions avec les autres. On peut définir cet attribut qui comme le souligne l'auteur jette un discrédit profond comme un écart par rapport aux attentes dites normatives des autres individus sur sa propre identité. Ainsi la définition de Goffman s'articule autour du fait qu'un individu est stigmatisé car il possède une caractéristique ou un trait jugés de manière négative par rapport aux normes sociales. Dans la littérature nombreux se sont attelés à définir ce concept de stigmate variable. [...]
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