Les femmes ont toujours travaillé et ont toujours été nombreuses à le faire. Contrairement aux idées reçues, le travail féminin n'est pas d'origine récente et son développement n'a pas été linéaire. C'est notamment depuis la seconde moitié du XIXe siècle que les femmes ont fait leur percée sur le marché du travail, au détriment du cadre familial. Cette nouvelle main d'oeuvre alimentée par la progression de la scolarité des jeunes filles, s'est petit à petit infiltrée dans des secteurs et professions jusqu'alors occupés très majoritairement par des hommes. Une concurrence est alors née, soulevant, encore aujourd'hui, controverses et résistances.
Aujourd'hui, 72 % des femmes âgées de 25 à 54 ans travaillent en France. Elles représentent près de la moitié de la population active, c'est-à-dire précisément 45% des actifs.
Cette montée de l'activité féminine s'accompagne d'une transformation des identités qui se traduit par le rapprochement des rapports au travail des hommes et des femmes. Nous pourrions penser alors que nous assistons à une atténuation des différences, cependant nous ne pouvons parler définitivement d'une disparition des inégalités. En effet, les femmes sont encore victimes de plusieurs inégalités, que nous pouvons même caractériser de discrimination, dans le monde du travail. Tel que les inégalités de salaires, d'accès à l'emploi, d'accès aux promotions (...)
[...] En novembre 2007, le ministre du Travail Xavier Bertrand annonce que les entreprises qui n'auront pas signé d'accord pour résorber les écarts de salaire fin 2009 seront sanctionnées financièrement à partir de 2010. Dans ce contexte en tension, on fait le pari que les entreprises qui avanceront le plus vite et le mieux sont celles qui miseront sur les hommes et les femmes qui les composent pour progresser en matière d'égalité, car en effet, des pans entiers du sujet ne bougeront pas sans eux. [...]
[...] L'écart entre les salaires féminins et masculins, après une amélioration très nette dans les années 60 à 80, ne se réduit plus depuis les années 90. On constate encore aujourd'hui 16% d'écart de salaire horaire entre hommes et femmes. Dans les secteurs très féminisés, ces écarts sont encore plus importants. Par exemple, dans le secteur des activités financières, où six salariés sur dix sont des femmes, un tiers des hommes sont cadres contre 13% des femmes. Ce qui explique le fort écart des salaires. [...]
[...] Leur taux d'activité dans cette tranche 3/12 d'âge était de 59,9% en 1975, alors qu'il est de 82,9% en 2007. On peut alors penser que c'est la fin de la discontinuité de la vie professionnelle des femmes, et ainsi réfuter la théorie du modèle antérieur selon laquelle les femmes entraient sur le marché du travail, s'arrêtaient quand elles avaient des enfants et reprenaient une fois qu'ils avaient grandi. Ce modèle a cédé sa place à un modèle d'activité continue, qui était jusqu'à présent celui des hommes. [...]
[...] Nous avons donc voulu en suivre l'évolution, en faire l'état actuel, en étudier les causes et les conséquences, et nous poser également les questions sur les possibilités d'amélioration de cette situation. Nous avons ainsi pu en conclure, qu'aujourd'hui, rares sont les métiers interdits aux femmes en France. Pourtant celles-ci occupent surtout des emplois à même de concilier vie professionnelle et familiale. En revanche, peu d'entre elles embrassent une carrière industrielle ou scientifique. L'insertion des femmes sur le marché du travail a certes été massive, mais à quel prix et sous quelles conditions ? [...]
[...] En effet, la mobilité professionnelle est moins évidente pour une femme, trop souvent dépendante de ses rapports familiaux. Quant à la mobilité géographique, elle devient difficile voir impossible, du fait de la carrière du conjoint ou des obligations qui attendent les femmes à leur domicile. Quand une femme accepte certaines formes de mobilité, c'est souvent par crainte que son refus ne la pénalise dans sa carrière, ou dans l'espoir d'une promotion. Du côté des promotions, le sujet est toujours terriblement d'actualité. [...]
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